- OL : pourquoi les U17 et U19 souffrent-ils autant ?
- OL : l’équipe type de la Formidable Académie 2023-24
- Alexandre Lacazette décisif à l’aller comme au retour : et les autres comebacks à l’OL ?
- OL : de la descente en 2024 à la remontée en 2030, retour sur les cinq saisons de Ligue 2
- De quoi Karl Toko Ekambi est-il l’incarnation ?
- Le problème de l’OL est de couler trop lentement
- Tuto : comment devenir insider OL, même depuis Charleville-Mézières
- « Truc le plus américain que j’ai vu de ma vie »
Pourquoi Villarreal va éliminer l’OL
- Publié le: 14 février 2018
TACTIQUE. Et oui, l’aventure européenne de l’OL va malheureusement s’arrêter dès les 16es de finale. La bataille navale sera perdue par les troupes de l’amiral Genesio, envoyées par le fond par le sous-marin jaune. On vous dit pourquoi.
Parce que l’OL est mauvais sur attaque placée…
Chaque semaine apporte une nouvelle preuve au dossier, déjà bien épais. S’il peut hisser son niveau face aux meilleurs, l’OL a beaucoup de mal à faire le jeu. En l’absence de circuits offensifs capables de faire exploser les blocs bas, les attaques prennent souvent la forme d’un U où personne n’est au cœur du jeu et la plupart des différences se font via des initiatives individuelles. Et qui dit exploits en solo dit irrégularité, sauf à avoir Lionel Messi dans son équipe (et encore, mieux vaut lui donner quelques ballons exploitables). Et les difficultés lyonnaises à trouver la profondeur rendent tout encore plus compliqué, en ne permettant pas à l’OL de bonifier les moments où l’adversaire laisse des espaces.
Sur les problèmes offensifs de l’OL
(Les Chroniques Tactiques)
En Ligue 1, bétonner face à l’OL est autant un choix qu’une contrainte. C’est a priori la meilleure solution pour empocher des points, mais c’est également la seule arme de beaucoup de formations qui ne sont de toute façon pas équipées pour rivaliser dans le jeu. Cette fois, le rapport de force sera différent. Car Villarreal est une formation qui pourrait avoir le ballon mais choisit souvent de le laisser. Et sa moyenne de 50% de possession en Liga traduit mal les énormes écarts d’une rencontre à l’autre : 37% et 41% lors des succès contre la Real Sociedad et le Real Madrid le mois dernier, mais aussi 70% lors de la défaite contre Alavès samedi. La dynamique de la double confrontation aura une influence, mais il y aura forcément de longues séquences où il faudra faire le jeu. Hélas pour l’OL.
… et que Villarreal excelle en contre
Évoluant en 4-4-2 losange, un 4-1-2-1-2 où le milieu défensif joue plus ou moins près des relayeurs selon l’évolution du score, l’équipe de Javi Calleja est beaucoup plus verticale qu’horizontale et, contrairement à beaucoup de formations espagnoles, a plus de « box to box » que de techniciens. Samu Castillejo, milieu axe droit, est un ailier qui se projette à toute vitesse, tandis que le meneur, Pablo Fornals, réussit quelques inspirations géniales chaque semaine mais n’est pas un régulateur. Dans l’idée, on pourrait comparer les deux joueurs à Yannick Carrasco et Isco, des éléments qui font là pour accélérer le jeu plutôt que le poser.
Pas étonnant donc de voir que Villarreal, en tête au nombre de buts marqués en contre-attaque, est l’équipe de Liga qui passe le plus de temps avec le ballon dans son « tiers de terrain » et le moins dans l’entrejeu. Efficace au pressing, spécialiste du jeu en transition, le sous-marin jaune a tout pour refaire le coup de Rennes. Avec des joueurs évoluant sur trois lignes différentes au milieu – l’endroit même où l’OL se retrouve souvent en minorité avec le ballon – et avec beaucoup plus de talent à tous les postes que le club breton, et donc beaucoup moins de souffrances derrière… Pour pouvoir jouer, mieux vaut sans doute affronter un losange avec trois joueurs offensifs plutôt qu’un 4-4-2 à plat, tant on imagine que la densité d’une formation comme l’Atlético dominerait la zone. Mais, si le bloc lyonnais se distend, chaque perte de balle pourra être lourde de conséquences…
Parce qu’il y a Carlos Bacca
Cédric Bakambu parti, Villarreal se cherche un deuxième attaquant de haut niveau. Ce bon Roger Martinez (mais si, souvenez-vous) ne fait pour l’instant pas rêver les foules et le jeune Enes Ünal, certes capable de surprenantes fulgurances, est irrégulier. Surtout, les deux hommes, acheté pour l’un et rappelé de prêt pour l’autre, n’étaient pas destinés à avoir d’aussi grandes responsabilités tout de suite. Mais qu’à cela ne tienne, Carlos Bacca, l’autre avant-centre qui a porté l’attaque sur la première partie de saison, est toujours là. À 31 ans, le double vainqueur de la compétition est toujours présent dans la zone dangereuse mais également capable d’étonnantes accélérations une ou deux fois par match.
Si Rodri, le numéro 6 (qui porte le numéro 16), est la révélation de la saison et probablement le joueur le plus régulier, le parcours lyonnais l’an dernier a prouvé que les matches aller-retour pouvaient basculer dans une certaine folie où la capacité à faire la différence est bien plus importante que la maîtrise. Sans Tolisso et Lacazette, les candidats à l’exploit offensif côté lyonnais ne sont plus si nombreux et le meilleur finisseur sur le terrain sera colombien. Si, comme face à Besiktas en quarts de finale la saison passée, les attaquants ont des trois contre deux à négocier toutes les cinq minutes, tout se jouera à la lucidité et à l’habitude de jouer la transition. Et à ce jeu qu’il avait déjà expérimenté avec le Séville d’Unai Emery, Bacca a de bonnes chances de marquer plus souvent que Cornet…
(Photo Villarreal CF)