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Umtiti, la reine déconne
- Publié le: 2 février 2014
RANK’N’OL #S02E37. Il fallait bien que ça arrive : après douze matchs sans défaite et un hiver qui en aura fait l’une des équipes les plus excitantes d’Europe, l’OL a fini par s’incliner, bêtement, à Rennes (2-0). Un accident de la route (de Lorient), mais pas de Lyonnais automnaux. Et même cinq à l’honneur du Rank, qui jamais ne chicane.
Dimanche 2 février 2014, 23e journée de Ligue 1
Stade Rennais – Olympique Lyonnais 2-0
Buts : Hountondji (22e), Toivonen (66e)
OL : A. Lopes – Zeffane, Bisevac (avert., 45e), Umtiti (exp., 42e), Bedimo – Fofana, Gonalons (cap.), Malbranque (B. Koné, 46e) – Grenier – Gomis (Briand, 69e), Lacazette (Danic, 76e). Entr. : Rémi Garde.
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Gueïda Fofana
Gourcuff absent, on s’attendait à retrouver Grenier dans le rôle de la pierre angulaire du milieu lyonnais. Son match, l’ex-nouveau roi de la mène lyonnais l’a traversé comme il a dû passer sa semaine, dans la contemplation des compilations de coups francs de Juninho, ce You Porn des Lyonnais. Résultat, l’OL se perd en première mi-temps à vouloir forcer le passage dans l’axe pour y gratter ces quelques fautes qui permettront d’y aller d’un nouvel hommage au symbole des années de domination. La nostalgie a ses limites et Grenier n’étant pas disposé à les dépasser, Fofana s’est chargé de reprendre les affaires du milieu. Plutôt que d’en rester au seul combo récup’-relance, l’ancien Havrais se met à conserver et à servir dans les intervalles bien plus qu’à l’accoutumée. Certes, ce n’est pas du Yo’ Tube question délié et finesse dans la gestuelle, mais le volume est suffisamment énorme pour y voir quelque chose de Toulalan. Ou du moins pour effacer une fois de plus Jean II Makoun du tableau.
2. Maxime Gonalons
On peut être à la ramasse au marquage de Hountondji sur corner et ressortir la machine à nettoyer le milieu comme aux plus beaux jours du règne de Sa Majesté en largeur, le roi Djila. On veut bien croire que les circonstances du match y soient pour quelque chose : l’absence de Gourcuff qui oblige le reste du milieu à compenser ce volume que Grenier n’a pas encore et l’expulsion d’Umtiti qui contraint à tenir l’adversaire le plus loin possible de sa ligne défensive. A défaut d’éviter la défaite, cette performance aura au moins essayé de la combattre, y compris quand Garde décide de s’en remettre au grand show débraillé de Briand. Façon de dire que l’OL peut bien avoir laissé une remontée dans cette sortie Route de Lorient, il n’a pas pour autant abandonné l’idée d’un retour. Et celui de Gonalons y est pour quelque chose.
3. Henri Bedimo
D’un côté, les types qui créent comme ils respirent, profitant de ce don pour dérouter l’adversaire autant de fois qu’ils le peuvent. De l’autre, ceux qui ont compris que leur talent se situait dans la répétition du même motif, à l’infini. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne faut pas moins de génie pour réussir dans ce registre, ne serait-ce que parce que vous êtes attendus. Bedimo opère dans cette dernière catégorie, s’en remettant à son dribble mené le corps en opposition et accélération à la sortie pour se défaire d’un adversaire qui pense avoir réglé le problème en réduisant au maximum l’espace. Le procédé du Camerounais a beau être connu de tous, il surprend comme pour la première fois. De là à remettre au goût du jour le principe de Lavoisier selon lequel rien ne se perd et tout se transforme, il n’y a qu’un pas, celui que Lacazette et Gomis auraient été bien inspirés de faire pour pouvoir reprendre les centres envoyés depuis la gauche.
4. Samuel Umtiti
Il y a ceux qui jouent pour un quart d’heure de gloire, c’est le cas de Danic. Et il y a Umtiti qui joue pour l’éternité. Ce geste non maîtrisé (43e) qui menace de remettre en vrac le genou d’Alessandrini pourrait relever de l’impardonnable. En vrai, il appartient au domaine de l’impensable. Le voir pécher là où il a toujours ébloui – son sens de la maîtrise, en toutes circonstances –, c’est un peu comme imaginer que Bako Koné puisse un jour découvrir l’anticipation. Pour ce qui est des miracles, il y a longtemps qu’on sait que le Général joue plutôt côté cour. Du coup, ce n’est pas l’expulsion d’Umtiti qui fait la différence, mais bien son absence. Là où celle de Gourcuff n’entame la domination lyonnaise que dans sa faculté à être décisive, empêchant ainsi sa victoire – au moins pour cette fois –, celle du Fossoyeur de Ménival provoque la défaite. Pour convaincre son monde, Umtiti est même allé au bout de sa démonstration, dans le registre symbolique cette fois, brisant la sagaie d’Erminig à sa sortie du terrain. Un quart d’heure de gloire pour l’horrible mascotte rennaise, un geste de plus pour l’éternité côté Umtiti.
5. Mehdi Zeffane
Le jeune latéral droit n’aura sans doute jamais ni la caisse, ni la puissance pour soutenir la comparaison avec Bedimo. En revanche, il a pu compter sur deux atouts pour sortir une seconde période de haute tenue. D’abord, le volume de Fofana qui a apporté l’impact qui pouvait manquer à ses premières tentatives. Ensuite, ses neurones. Passé par là lui aussi, Garde n’a eu de cesse de rappeler qu’en tant que joueur plus petit et plus léger, il a longtemps été condamné à devoir faire plus vite que les autres. Une règle que Zeffane a repris à son compte en pensant plus vite que les autres. Puisqu’il ne sert à rien de s’épuiser à coups d’allers-retours incessants, surtout quand il faut les mener à dix contre onze, mieux vaut s’économiser – et le reste de l’équipe avec – en cherchant à être décisif défensivement dans le camp adverse plutôt que dans ses propres vingt derniers mètres. Le joueur renvoie au loin le sauvetage à quitte ou double et le milieu peut poursuivre sa domination en jouant plus haut. Rien ne sert de devoir finir complètement cuit tant que le foot pourra s’en remettre à ce genre de QI.
Par Serge Rezza Suivre @Serge Rezza
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