Shakhtar Donetsk – OL : un match à 9 millions d’euros… et même plus

ÉCO. Sur la pelouse du Shakhtar Donetsk (enfin, façon de parler puisque le match aura lieu à Kiev), l’OL a l’occasion de se qualifier pour son premier huitième de finale de Ligue des Champions depuis 2012 en cas de victoire ou de nul. Mais tout bon Gone sait que derrière tout ballon se cache un EBITDA.

La semaine dernière, Jean-Michel Aulas expliquait ainsi que « la qualification en Ligue des Champions rapporterait 8 millions d’euros à l’OL au minimum. » Selon nos estimations, on est même au-dessus. Au bas mot, à 9 millions d’euros. L’UEFA offre en effet 9,5 millions d’euros pour toute équipe se qualifiant pour les 8e de finale de Ligue des Champions, contre seulement 500.000 euros pour une qualification en 16e de finale de Ligue Europa.

Mais ce n’est pas tout. Les dotations de l’UEFA dépendent ainsi des résultats en phase de poules. Une victoire, comme celle acquise à Manchester City, rapporte 2,7 millions d’euros. Un nul, comme les quatre matchs suivants, rapporte 900 000 euros à chaque fois. Au passage, en se faisant rejoindre au score trois fois dans les dernières minutes (Hoffenheim deux fois et City une fois), l’OL a donc laissé passer 5,4 millions d’euros ! Pour revenir au match en Ukraine, la différence entre une qualification et une élimination sera donc de 9,9 millions d’euros si l’OL se qualifie en faisant nul et 11,7 millions d’euros en cas de victoire.

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Si l’on pousse encore le raisonnement, les recettes tirées de la Ligue des Champions ne se résument pas aux dotations « pures » de l’UEFA. Elles dépendent aussi d’une partie « droits télés », décidée à l’issue de la compétition en fonction des résultats de l’OL et des autres clubs français. Une victoire lyonnaise gonflerait donc encore les gains.

Enfin, pas besoin d’avoir fait l’Aix-Marseille School of Economics pour comprendre que recevoir Barcelone (par exemple) serait particulièrement bon en matière de billetterie. L’OL parvient à dégager, sur ce genre de matchs, environ 3 millions d’euros de recettes, soit, grosso modo, une fois les dépenses (sécurité, nettoyage, transports…) retirées, 1,5 million d’euros de bénéfices nets. À la louche, c’est probablement le double ou le triple d’une réception du Rapid Vienne, de Genk ou de Zürich (sans vouloir leur manquer de respect, comme dirait Rocky Bobby).

Deux bémols existent cependant, si l’on estime que l’OL peut davantage briller en phase finale de Ligue Europa qu’en Ligue des Champions. En remportant la plus petite des Coupes d’Europe, l’OL empocherait plus qu’en se faisant éliminer en 8e de finale de C1 (5,5 millions d’euros de plus en primes de l’UEFA). Par ailleurs, une nouveauté existe depuis cette année : un bonus est versé aux clubs en fonction de leur historique, d’après un classement établi par l’UEFA selon les performances réalisées ces dix dernières années en Coupe d’Europe. Cette année, l’OL a ainsi touché 21 millions d’euros via ce bonus. C’est plus que la participation aux poules (versement automatique de 15,5 millions d’euros pour tous les participants). Faire un bon parcours en Coupe d’Europe (quelle qu’elle soit) ET participer à la Ligue des Champions l’année prochaine (car l’enveloppe à se partager y est plus grosse) augmenterait donc sensiblement ce bonus la saison prochaine. Mais difficile de savoir de combien. Et surtout, il y a de quoi se demander si l’OL ne serait pas plus à l’aise face au Barça que face à Astana vu sa capacité à briller dans les grands matchs, et sa capacité à rater les petits. Au total, Shakhtar-OL est donc probablement un match à 14-15 millions d’euros. Raison de plus pour la #TeamEbitda de se mobiliser derrière nos Gones !

Vincent Grimault

(Photo UEFA)

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