SCO Angers – OL (3-3) : de plus en plus dur à défendre

Memphis

LES NOTES. Memphis Depay a beau se mettre les doigts dans les oreilles, cela devient pourtant difficile de ne pas entendre les critiques. L’OL a certes l’excuse d’un carton rouge immérité à 1-3, mais le 3-3 contre le SCO renvoie aussi le club lyonnais à ses difficultés du moment. L’OL est la 14e défense de Ligue 1, n’a remporté aucun de ses cinq derniers matchs et reste sur une seule victoire en huit matchs.

 

8e journée de Ligue 1, dimanche 1er octobre 2017

Angers SCO – Olympique Lyonnais 3-3

Buts : Rafael (30e, csc), Toko Ekambi (58e) et I. Traoré (67e) pour le SCO, Mariano (5e), Diakhaby (38e) et Memphis (42e) pour l’OL

Avertissements : Thomas (59e) et Santamaria (78e) pour le SCO, Marcelo (50e), Rafael (64e) et Ferri (90e+2) pour l’OL

Expulsion : Marcelo (50e)

SCO : Letellier – Manceau, Traoré (cap), Thomas, Andreu – Santamaria – Toko Ekambi, Fulgini (Capelle, 54e), Mangani, Tait (Sunu, 84e) – Crivelli (Guillaume, 72e). Entr. : Stéphane Moulin.

Lopes – Rafael, Marcelo, Diakhaby, Mendy – Tousart, Ndombele (Ferri, 84e) – Traoré (Cornet, 55e), Fekir (cap), Memphis – Mariano (Morel, 55e). Entr. : Bruno Genesio.

Lopes 5 – Rafael 4, Marcelo 4, Diakhaby 5, Mendy 5 – Tousart 4, Ndombele 5 – Traoré 3, Fekir 5, Memphis 4 – Mariano 4

 

Oui, le coup du « carton rouge qui nous coûte deux points après avoir mené 3-1 » est une redite du match contre Bordeaux. Mais cet OL-là a souvent besoin d’excuses, et certaines risquent donc de revenir fréquemment. L’expulsion de Marcelo était certes imméritée, mais l’OL aurait pu faire mieux après celle-ci.

Troyes avait montré plus tôt dans l’après-midi qu’il n’est au fond pas si compliqué que cela de défendre avec un homme de moins, en posant tout simplement deux lignes de quatre bien serrées par exemple. Faire descendre le bloc un poil plus bas, c’était d’ailleurs pile-poil le choix annoncé par le coach cet été pour encaisser moins de buts. On ne sait pas encore si ces 3-3 à répétition empêcheront l’OL d’atteindre ses objectifs en fin de saison (le podium n’est après tout qu’à trois points, un petit miracle vu la série en cours), mais ces contre-performances devraient au moins avoir le mérite de mettre fin à cette idée tactique non seulement stupide sur le papier (quel gâchis pour un budget top 3 de laisser le ballon à Dijon à domicile pour contre-attaquer), mais que le staff ne semble en plus pas capable de mettre correctement en place sur le terrain. La trêve fera peut-être du bien, à condition de faire les bons constats.

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Le plus rageant dans ce fait de jeu et ce rouge sévère est sans doute que l’OL menait à ce moment-là 1-3. Cela ne signifie certes pas que Lyon aurait ramené la victoire pour autant (on évite désormais d’être trop définitifs sur la défense ou la gestion des matchs par l’équipe), mais cela semblait en tout cas bien engagé. Sans que cela ne dénote d’une domination folle, l’OL avait cette fois bien su utiliser les failles adverses et notamment les espaces laissés dans son dos par une arrière-garde angevine qu’on n’imaginait pas si naïve.

Efficace tout en gardant encore une marge de progression dans les projections vers l’avant (et pas seulement à cause de la technique aléatoire de Mariano ou des choix étranges de Memphis), l’OL n’était guère plus convaincant que depuis le début de saison (même si cette prestation se situait plutôt dans le haut du panier, comme celle contre l’Atalanta, ce qui en dit assez long sur l’état tactique de cette équipe) mais aurait dû mettre fin à une sale série. Elle s’est au final prolongée. On n’est donc ce soir guère plus avancé, ni au classement ni dans l’appréciation des joueurs.  

 

Mariano et Memphis, vraiment efficaces ?

Les mêmes causes collectives ont en effet continué à donner les mêmes prestations individuelles. C’est d’ailleurs l’un des trucs les plus tristes de cet OL : sa prévisibilité telle qu’on a bien du mal à se motiver pour allumer la TV. À chaque fois, le score du match semble se jouer sur le taux de réussite de quatre ou cinq actions lyonnaises et deux ou trois occases adverses.

La pièce est encore tombée du mauvais côté, et l’on pourra pour une fois en accuser un peu Nabil Fekir qui a raté un face-à-face avec Alexandre Letellier au retour des vestiaires qui aurait dû définitivement enterrer le SCO. Ce serait toutefois être sévère avec le meneur de jeu de l’accabler totalement alors qu’il a été le seul joueur offensif à donner un peu de liant aux attaques lyonnaises.

Il n’a comme d’habitude pas été aidé par Mariano Diaz et Memphis Depay. Le premier a notamment montré sa faiblesse technique sur un contrôle de la poitrine devant le gardien expédié à quinze mètres. Il est pour l’instant sauvé par ses statistiques et le mythe du « c’est un buteur, tant qu’il marque il a réussi son match ». Mais vu le nombre d’actions auxquelles Mariano met fin de façon prématurée, pas sûr que cette efficacité individuelle soit si bénéfique à l’équipe. Le même constat s’applique pour Memphis Depay, pour des raisons légèrement différentes : le Néerlandais a une technique au-dessus de la moyenne, mais pêche souvent dans ses choix ou ses attitudes. Là aussi, on est en droit de se demander si son but en reprenant un ballon mal dégagé par Letellier compense vraiment tout le mal qu’il fait au collectif lyonnais.

Rafael et Kenny Tete ont montré en une semaine tout ce qui les sépare (petit hommage à Jill Caplan). L’autre Néerlandais de l’OL a prouvé au cours des sept derniers jours qu’il adorait défendre et avait un peu plus de mal en attaque placée. Le Brésilien est lui porté vers l’avant (il n’a attendu que cinq minutes avant de délivrer un centre parfait à Mariano), mais semble n’avoir jamais appris à défendre. Après avoir pris un premier carton jaune suite à un des tacles kamikaze dont il est coutumier, il aurait pu être expulsé pour une multitude de fautes plus bêtes les unes que les autres. On ne sait personnellement pas vraiment qui de Tete ou de Rafa on préfère. Le choix est d’ailleurs sans doute une pure question de goût. À vous de voir.

Anthony Lopes a encaissé trois buts et doit forcément sortir du terrain frustré. Mais son arrêt du pied devant Gilles Sunu dans les arrêts de jeu a toutefois permis de sauver un point et les apparences. Au milieu de terrain, Tanguy Ndombele a confirmé tout le bien qu’on pense de lui depuis son premier match au Parc des Princes. Il est paradoxalement peut-être aidé pour briller par un Lucas Tousart de plus en plus transparent. C’est peut-être le plus inquiétant pour l’OL. Le collectif n’est pas le seul à chuter au fur et à mesure que le temps passe. Le niveau individuel aussi.

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Hugo Hélin

(Capture d’écran beIN Sports)

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