Rennes – OL (2-2) : Cazette-saucisses

Par Hugo Hélin
- Tweet
- Pin It
Publié le: 14 mars 2016

LES NOTES. À Rennes, l’OL a régalé pendant une bonne heure. Avant de se faire rattraper et de concéder le nul, la faute à des erreurs aux deux bouts du terrain : d’incroyables ratés d’Alexandre Lacazette devant, des flottements au mauvais moment derrière.

Dimanche 13 mars 2016, 30e journée de Ligue 1

Stade Rennais – Olympique Lyonnais 2-2

Buts : Diagne (70e) et Rafael csc (82e) pour Rennes, Ghezzal et Lacazette pour l’OL.

Avertissements : Mendes (12e), Henrique (20e), Fernandes (50e), Dembélé (53e) et Diagne (65e) pour Rennes, Rafael (19e), Gonalons (32e), Koné (53e) et Ghezzal (71e) pour l’OL.

Rennes : Costil – Danzé (cap.), Mendes (Diagne, 46e), Armand, Zeffane – Fernandes, André – Dembélé, Gourcuff (Boga, 46e), Grosicki – Henrique (Erasmus, 80e). Entr. : Rolland Courbis.

OL : Lopes – Rafael, Koné, Umtiti, Morel – Ferri (Tolisso, 78e), Gonalons, Darder (Grenier, 77e) – Ghezzal, Lacazette, Cornet. Entr. : Bruno Génésio.

Lopes 4 – Rafael 5, Koné 5, Umtiti 5, Morel 5 – Ferri 5, Gonalons 7, Darder 7 – Ghezzal 6, Lacazette 6, Cornet 6.

Son match symbolise sans aucun doute celui de toute son équipe. Alexandre Lacazette a d’abord brillé pendant une grosse heure, dans la lignée de ses dernières prestations. Le Kid de Mermoz a parfaitement su peser sur la défense centrale rennaise tout en apportant son soutien sur les ailes ou au milieu de terrain quand il le fallait. Avant de sombrer. Pas forcément dans le jeu, mais sur deux occasions ratées : la première à 0-2, après un raid solo magnifique conclu par une frappe puissante du gauche au-dessus quelques secondes avant la réduction du score bretonne ; la seconde, plus difficile à mettre, à 1-2 après un beau mouvement collectif. Deux tournants du match dans ce match vendu comme un tournant de la saison. Mais pas de quoi oublier sa bonne prestation et son premier but dans le jeu à l’extérieur cette saison. Là aussi un symbole de son équipe, qui a livré son meilleur match loin de ses bases cette année. Sans conclure.

La sortie de Lopes. pic.twitter.com/aDZ7mOo02W

— Charly (@SeriousCharly) 13 mars 2016

Anthony Lopes a vécu un match assez semblable. Si l’on se souvient surtout de son hésitation et de son placement hasardeux sur la réduction du score ainsi que de sa sortie un brin ratée sur l’égalisation, le Portugone a aussi contribué (un peu) à concrétiser la mainmise lyonnaise en repoussant en touche un coup-franc rennais. Une récupération et deux passes plus tard, Rachid Ghezzal ouvrait le score.

Mieux vaut Darder que jamais

Une ouverture du score qui vaut d’ailleurs le coup d’œil et implique trois des hommes forts de l’OL lors de ce match. Sergi Darder, qui chipe le ballon et adresse une passe parfaite à Maxwel Cornet, a sorti un nouveau match plein. Costaud à la récupération, l’Espagnol a une nouvelle fois fait admirer sa capacité à se sortir du pressing et sa qualité de passes toute ibérique. Et s’impose peu à peu en homme-clé du milieu lyonnais.

darder il a mis du temps mais ol s’est pas trompé pic.twitter.com/El18Rs46DG — philippe (@philousports) 13 mars 2016

Maxwel Cornet, qui élimine toute la défense rennaise grâce à sa vitesse (en faisant passer Sylvain Armand, 35 ans et près de 500 matchs de Ligue 1, pour un défenseur naïf ou bordelais) et adresse en bout de course une passe parfaite à Rachid Ghezzal, a eu le droit à quelques comparaisons avec Clinton Njie de la part de Stéphane Guy, qui commentait le match sur Canal Plus. Pas forcément idiot : comme Njie, l’ancien Messin brille grâce à sa vitesse plutôt que dans les petits espaces. Et comme Njie, l’équipe semble exploiter à plein ses qualités en lui offrant le cadre adéquat pour les exprimer. La mise initiale de 400 000€ pourrait sembler bien faible s’il connaît le même destin.

Rachid Ghezzal, buteur en renard, a semblé plus en jambes que lors de ses dernières sorties. Rien de dingue, mais du bon Ghezzal : des dribbles pour repiquer, des passes osées et des combinaisons bien senties avec ses coéquipiers. Suffisant pour être l’un des rouages essentiels de cet OL bien huilé.

Être digne de la tribu de Gona

Derrière eux, Maxime Gonalons semble bien être revenu à son meilleur niveau. Le capitaine lyonnais a régné sur le milieu de terrain, en récupérant un nombre incalculable de ballons et en les ressortant proprement sur la première passe. Leader par l’exemple. Jordan Ferri, moins à son aise que lors des derniers matchs, s’impose malgré tout de plus en plus comme le partenaire idéal de Darder devant Captain Max. Son style de jeu et son activité semblent en tout cas coller parfaitement au jeu de l’Espagnol, ses rushs lui offrant par exemple une solution de passe en plus. Et le niveau affiché par Clément Grenier et Corentin Tolisso lors de leurs entrées ne plaide pas vraiment pour un changement de hiérarchie (même si les deux hommes ont des circonstances atténuantes : double remplacement dans un secteur-clé et moment plus difficile pour toute l’équipe). En défense, Bako Koné et Samuel Umtiti ont été au diapason du reste de l’équipe : très sûrs pendant une heure puis dépassés lors de la fin de match. Même constat du côté des latéraux Rafael et Jérémy Morel, même si on notera une bonne montée et un match sans grosse boulette du dernier. Un fait assez rare pour être souligné.

Reste maintenant à savoir ce que l’on retiendra de ce match. Et il faudra sans doute pour cela attendre la 38e journée, et savoir si les deux points perdus auront ou non une incidence au classement. On préfère aujourd’hui noter la bonne prestation à l’extérieur de l’OL. De bon augure avant le sprint final.

Hugo Hélin

Follow @HelinHugo

(Photo Pierre Perusseau / Panoramic)