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Fofana, le retour du jeudi
- Publié le: 29 août 2013
RANK’N’OL #S02E07. Le match retour n’a fait que confirmer ce qu’on savait depuis une semaine : trop tendre, trop fragile, trop cheap pour forcer le miracle. Défait une nouvelle fois (2-0), l’OL a donné l’impression de se rapprocher un peu plus de Death Star plutôt que des stars. En attendant le retour du jeudi, celui des soirs Europa League.
Le compte rendu du match : L’OL a pris cher
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Gueïda Fofana. Gueïda Fofana a retrouvé son poste. Le vrai, celui de relayeur. Il a retrouvé le Pays basque, là où il avait fini par convaincre tout son monde dix mois plus tôt. Pour, comble du bonheur, retrouver l’Europa League, son terrain de jeu préféré. À San Sebastian, le Bison en herbe a réussi à impulser un élan qu’on n’avait encore jamais vu cette saison en début de match. Le premier au milieu, comme par hasard. Car l’ancien Havrais est un leader naturel qui n’a pas besoin de parler pour faire passer un message. Malheureusement, ce n’est pas tant trouver le chemin que l’emprunter qui était compliqué pour ses coéquipiers. S’il a attendu plus que les autres, Fofana a fini lui aussi par décliner. Mais l’essentiel était acquis : le retour du jeudi.
2. Anthony Lopes. Du haut de ses 13 matchs pro, le gardien de l’OL continue de faire le taf. Il ne s’est certes pas imposé dans ses six mètres sur le corner qui entraîne l’ouverture du score, mais on préférera accabler Grenier, préposé au marquage de Vela. Sans Lopes qui a empêché Vela et Griezmann d’inscrire un triplé chacun, l’OL aurait pu encaisser deux fois plus de buts sur l’ensemble des deux confrontations. Le rookie a donc fait tout ce qu’il a pu pour éviter l’humiliation, mais pas non plus l’élimination. Parce que l’Europa League n’est pas seulement la compétition préférée de Gueïda Fofana. C’est aussi une spécialité portugaise.
3. Nabil Fekir. À vouloir jouer avec un meneur caché côté gauche (Gourcuff) et un attaquant qui prend la liberté de permuter à sa guise depuis la droite (Benzia), c’est bien plus que les couloirs qui ont fini par morfler. C’est le 4-3-3 tout entier. On peut toujours se la jouer dilettante, poster des photos sur Instagram, s’inventer des hashtags pour soi. Mais on ne touche pas au sacro-saint système de jeu lyonnais, reliquaire des années de domination. Bien au-delà de ses feintes et accélérations, c’est ce qu’est venue rappeler l’entrée de Fekir à la mi-temps. Le 4-3-3 a pu gagner un peu de largeur, sans pour autant venir à bout de la supériorité tactique des Basques. A défaut de pouvoir sauver sa place dans le gratin de l’Europe, l’OL est au moins parvenu à sauver son identité de jeu. La dernière fois qu’on a craint pour sa peau, c’était à la fin des années Puel. Il fallait s’en remettre à la réserve de la Pro2, alors dernier conservatoire du jeu en 4-3-3 accords. A quelques différences près hier soir, c’est bien cette même équipe qui a bouclé ce dernier petit tour préliminaire. Rien de plus logique à ce que l’OL retrouve donc les jeudis d’Europe League, cette CFA de la Ligue des Champions.
4. Samuel Umtiti. Alors comme ça, Umtiti aurait pris la grosse tête. Ce qui lui aurait valu de ne pas être aligné une semaine plus tôt à Gerland face au même adversaire. On sait aujourd’hui que sa titularisation n’aurait pas changé grand-chose. Mais on sait aussi que sans lui la défense lyonnaise est encore plus au radar. Si c’est seulement d’être conscient de son niveau – et plus encore dans une telle équipe – qui vaut pareils griefs au Fossoyeur de Ménival, pas sûr que ce soit le plus gros problème de son entraîneur. Lecture du jeu, impact, relance : Umtiti sait tout faire. Mais il a décidé de ne pas chercher les emmerdes. Alors contre la Real, il y est allé d’une relance ratée devant Vela qui aurait pu provoquer un penalty (37ème), avant de se laisser casser les reins par le même joueur sur le dernier but, dans les arrêts de jeu. Au moins, on ne pourra plus lui reprocher de regarder ses camarades de haut.
5. Henri Bedimo. On entend déjà d’ici la rengaine d’une défense lyonnaise à la rue dans laquelle Bedimo tiendrait un peu plus que sa place. Une part de responsabilité tant les contres lancés par Griezmann et Xabi Prieto ont cherché à passer par les couloirs pour assommer l’OL. Faut dire que dans cette nouvelle version du 4-3-3, Bedimo se retrouve le plus souvent livré à lui-même, faute de pouvoir compter sur Gourcuff, tout à son affaire dans son rôle de second meneur qui prend la tangente plein axe. Du coup, attendre du Camerounais qu’il joue seul la partition maloudabilienne du côté gauche, c’est un peu comme s’il fallait confier le Get Lucky des Daft Punk à Jean-Louis Murat pour tenir le dancefloor de l’été. L’idée ne manque pas de piquant à l’échelle du bastringue de L1. Sur la grande scène européenne, on a vite fait d’en saisir les limites. Ce qui revient à dire que Bedimo n’a rien fait d’autre que de se mettre au diapason de l’équipe. Suffisant pour en faire la meilleure recrue lyonnaise du moment.
Par Pierre Prugneau et Serge Rezza
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