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Quickly gone : ces joueurs restés moins d’une saison à l’OL
- Publié le: 25 août 2016
OL OF SHAME. Blessures, prêts peu concluants, contrats courts non reconduits, erreurs de casting rapidement détectées… L’histoire de l’OL offre une liste – relativement courte – de joueurs dont le passage aura duré moins d’une saison (hors joueurs formés au club, évidemment). Retour sur certaines de ces allées et venues furtives.
Le précurseur d’OL infirmerie : Pierre Sinibaldi (1954)
Le Corse Pierre Sinibaldi s’est rapidement fait connaître en tant qu’attaquant après guerre. Arrivé à Reims à l’automne 1944, il y reste sept ans, pendant lesquels il inscrit 117 buts en 192 rencontres, est meilleur buteur de D1 en 1947 (33 buts) et champion de France en 1949 et 1953. Après un passage d’une saison à Nantes (7 buts), il débarque à Lyon à l’été 1954, où son genou le lâche. Le plus souvent forfait, Sinibaldi ne jouera qu’un match chez le promu lyonnais. 90 minutes contre Nancy, pour la quinzième journée, et une victoire (2-1 avec des buts du Suisse Jacques Fatton et d’Ernst Schultz). Le maintien sera acquis sans Sinibaldi qui plie bagages dès la trêve, pour terminer sa carrière à Perpignan en D2. Il se (re)fera un nom en tant qu’entraîneur, en remportant notamment quatre titres de Belgique et une coupe, avec Anderlecht entre 1960 et 1966, ainsi qu’une finale de la Coupe des villes de foire (1970).
Le verdâtre : Claude Abbes (1960)
Gardien de but, Claude Abbes a joué dix ans durant dans les cages de l’ASSE à partir de 1952. Il remporte le premier titre national des verts (1957) et une coupe de France (1962). Déjà dans le groupe France en 1954, il chipe la place de François Remetter après la défaite inaugurale des bleus contre la Yougoslavie lors du mondial 58, et joue la fameuse demi-finale contre le Brésil de Pelé (2-5). En octobre 1960, il connait un transfert sous une forme originale : le prêt pour un match. L’OL veut se renforcer pour un déplacement à Cologne en Coupe des villes de foire après une défaite à Lyon, malgré un but de Bernard Roubaud sur penalty (1-3). Abbes sera ce renfort ponctuel. Même à l’échelle d’un match, un prêt peut ne pas être concluant : Abbes encaisse un but puis laisse sa place, sur blessure, à Claude Hugues (aucun lien avec Angelo sinon le poste). L’OL renverse insuffisamment la vapeur après la pause : Lucien Gardon et le Camerounais Eugène N’jo Léa, autre ex-vert, seront les versions sixties de Cavéglia et Job (2-1 score final).
Passionnante série de quatre articles sur Claude Abbes (attention, site stéphanois-friendly)
Le frère de : Olivier Roussey (1980)
Euphémisme : Olivier, le grand frère de Laurent Roussey (attaquant puis entraîneur des Verts), n’a pas connu la même carrière que son cadet. Formé à Sainté, ce défenseur central n’aura qu’une chance en équipe première, contre le PSG à 19 ans, et ne convainc pas Herbin. Transféré à Lyon à l’été 1980, il n’y restera qu’un semestre, pour un seul match joué. Lors d’une défaite 3-1 à Nice, il est titulaire mais remplacé dès la mi-temps par Dominique Marais, alors que le score est de 1-1 (but de Jean-Marc Valadier pour l’OL). Il rebondira (pas très haut) à Châteauroux, en D2, où il jouera une cinquantaine de matchs en trois saisons, avant de reprendre son rythme de croisière, deux rencontres en deux saisons avec Toulouse, puis un match avec Marseille en 1985/86. Devenu spécialiste des équipes réserves, il termine sa carrière à Meaux, en amateur.
Le joueur de Ligue 1,5: Paul Squaglia (1986)
Un autre Corse de passage. Formé à Bastia, il intègre l’équipe première du SCB lors de la saison 1983-1984. Après trois saisons chiches (33 matchs de championnat de D1, une poignée en coupe de France), il atterrit sur le continent au milieu de la saison 1985-1986. Pour gagner du temps de jeu, il choisit Lyon, alors pensionnaire de D2. Mauvaise pioche… Le défenseur ne jouera que cinq matchs avec un OL qui lutte pour remonter, terminera second et ratera son barrage. Squaglia connaîtra deux victoires contre Thonon et Bézier, un nul contre Nîmes, deux défaites à Sète et Tour. Ça se passera mieux avec Niort avec qui il montera en D1 la saison suivante, tandis que Lyon échoue à nouveau en barrage après une nouvelle seconde place. Niort et Lyon se croisent dans l’ascenseur l’année suivante, celle du titre de D2 pour les Gones et de la redescente pour les Chamois. Le Corse met fin à sa carrière suite à une nouvelle accession avec Nîmes en 1990, et n’a donc jamais eu l’occasion de revenir à Gerland.
Le Parmesan râpé : Reynald Pedros (1997-98)
Champion de France en 1995 avec le FCNA et impliqué sur le célébrissime but des canaris contre le PSG en 1994, Reynald Pedros est un des nombreux exemples de jeune Nantais à l’export raté. Après un passage décevant à Marseille, Reynald tente sa chance à Parme, où il connait une année galère à cause de blessures. La relance doit avoir lieu sur la saison 1997-98 à Naples, où l’entraîneur Bortolo Mutti « l’ignore » et où l’environnement est « corrompu, malsain et pourri de l’intérieur », selon les mots de l’Orléanais dans son autobiographie Le complexe du canari. Jacquet l’avertit : « Si tu retournes en France, c’est un constat d’échec. » Il n’y a cependant que Lyon pour le tirer de la galère, dès novembre. Sélectionné pour l’Euro 96 (et auteur d’un tir au but raté en demi-finale), Reynald espère alors retrouver les Bleus grâce à l’OL. L’ailier joue 21 matchs en tout, pour deux buts. Le bilan est mitigé. Convoqué au stage à Tignes pendant les fêtes, Pedros ne sera finalement pas retenu par Mémé, pas même dans la liste des 30 (contrairement au futur lyonnais Pierre Laigle). Ni à l’OL : pour celui qui ne portera plus jamais le maillot bleu, c’est un retour à Parme (et de nouvelles galères).
10 matchs, un but et quelques pilules de créatine : les aventures de Reynald Pedros en Italie
Celui qui a bien choisi contre qui marquer : Patrice Loko (2001)
La carrière de Patrice Loko, autre canari prometteur, commence déjà à tanguer quand il débarque à l’OL. Révélé à Nantes, il confirme à Paris, puis y connait différents déboires (pas uniquement sportifs). Relancé à Lorient avant de participer à la non-saison de Montpellier en 1999-2000 (un but à Gerland au passage), Loko est toujours dans le club de Loulou Nicollin, en L2, en janvier 2001. L’OL, qui joue les premiers rôles à l’étage du dessus, l’engage gratuitement pour remplacer Vairelles, tout juste prêté à Bordeaux. Aulas se réjouit : l’attaquant est « qualifiable pour la C1 et international », bien qu’il n’ait plus joué en bleu depuis juin 1997. Loko affirme de son côté « ne pas craindre la concurrence. » Govou, Anderson et Marlet ne lui laisseront pourtant pas grand temps de jeu. Titulaire face à Sainté en coupe de France début février, il marque le but de l’OL (1-1, 4-3 tab), puis rentre dans le rang. Il jouera ensuite six bouts de matchs, dont notamment les fameuses perfs européennes à Arsenal (1-1) et contre le Bayern (3-0), et le moins joyeux nul en bois de sapin à Moscou (1-1). Non conservé, il rejoint Troyes à la fin de la saison. Arrivé à Lyon en même temps que lui, Caçapa deviendra lui un pilier du club.
Le latéral trop offensif : Nadir Belhadj (2007)
Dès l’hiver 2007, l’OL achète Nadir Belhadj à Sedan, où il est aussitôt prêté pour la fin de saison. Sa véritable arrivée intervient au moment des grandes manœuvres au poste de latéral gauche à Lyon, avec le départ d’Abidal pour Barcelone et l’arrivée de Grosso pour le remplacer. Une succession difficile à assumer pour un joueur de 25 ans au CV modeste : le costume semble déjà trop large pour le champion du monde italien… L’entraîneur Alain Perrin essayera d’exploiter les talents offensifs de l’Algérien en le plaçant ailier. Une idée dont on retiendra surtout l’échec à Barcelone, où aligner une aile gauche Reveillère-Belhadj a révélé la pétoche du coach lyonnais, sans être efficace (résultat : un 3-0 bien sec). Au mercato hivernal, Belhadj choisit Lens pour rebondir (le Racing sera relégué). Au Qatar depuis six ans, Nadir a été laissé libre cet été par son club Al Sadd.
Le faux-espoir : Marc Crosas (2008)
Quand il arrive à Lyon en janvier 2008, Marc Crosas présente un peu le même profil que Darder quand il est recruté : un relayeur dont on sait peu de choses, sinon qu’il vient d’Espagne, LE pays des milieux de terrain. Et du FC Barcelone, s’il vous plait ! Le séjour de Crosas aura pourtant été plus tristoune que celui de son compatriote. Huit matchs de L1, trois de coupe de France, dont il ne disputera ni la demi, ni la finale. Quatre fois titulaire en tout (surtout au début), l’Espagnol ne réussit pas à égayer le jeu lyonnais en deuxième partie de saison. Mais est malgré tout officiellement champion de France et vainqueur de la Coupe, merci le doublé réussi par l’OL cette saison-là. Désormais barbu, Marc Crosas a fait parler de lui récemment… après avoir harponné un requin d’une espèce protégée.
Celui qui a su profiter d’un incident domestique : Mathieu Valverde (2011-2012)
Dans la nuit du 27 au 28 octobre 2011, Rémy Vercoutre, qui n’est encore que remplaçant de Lloris, est victime d’un mystérieux incident domestique. Verdict : rupture d’un tendon du pied droit. Le troisième gardien Lopes est également out et le quatrième, Frick, jugé trop tendre. L’OL sort alors la carte Mathieu Valverde, sans club depuis la fin de son contrat à Toulouse. Le joueur formé à Bordeaux voit en l’OL le « grand club qui va lui permettre de rebondir. » Mais Lloris est tellement décisif qu’il est difficile pour Garde de s’en passer. Et comme Hugo n’attrape qu’une petite angine cette saison là, le pauvre Mathieu n’aura qu’une chance. Contre la Duchère (CFA), à Gerland, Lisandro explose les espoirs des amateurs d’un beau coup du chapeau. Valverde ne peut rien sur son duel face à l’attaquant Bouderbal (3-1). L’OL va au bout de la compétition, et Mathieu gratte une ligne de plus pour son palmarès personnel (et pourra dire à ses petits-enfants qu’il a joué avec Samuel Umtiti lors du premier match de la carrière du Fossoyeur de Ménival). Non conservé, le portier file ensuite à Chypre, où il marque visiblement suffisamment les esprits pour avoir le droit à une compil Youtube ridicule.
Le mauvais extra en période de diète : Fabian Monzon (2012)
3 M€ + Jérémy Pied, c’est le prix de Fabian Monzon à l’été 2012. L’Argentin est donc le joueur acquis le plus chèrement par l’OL lors de la période de serrage de ceinture 2011-2015, dont le club sort tout juste. Comparé à Arnold Mvuemba (3 M€ + Enzo Réale). Monzon a au moins le mérite de ne pas insister, et quitte le club après six mois pour le moins décevants. Engagé au bénéfice d’une année pleine à Nice, qui lui a ouvert les portes de la sélection, le latéral sort en effet d’une saison à 10 buts pour le Gym : un dans le jeu, un coup-franc et… 8 penalties. Son pied gauche, de fait, lui permet de marquer un beau coup-franc en Europa League pour l’OL, en Israël contre Kiryat Shmona (il jouera d’ailleurs les 6 matchs de poule en C3). Le reste est peu convaincant. Après cinq petits matchs en L1, dont seulement deux comme titulaire et aucune joué intégralement, Fabian est prêté au Brésil. L’OL récupèrera 3,3 M€ à l’intersaison suivante, sur sa vente à Catane.
Air transfert : Claudio Beauvue (2015)
L’idée ne semble pas sotte. Associer à Lacazette un collègue guadeloupéen, au profil a priori complémentaire, et qui sort d’une saison aux petits oignons avec Guingamp qu’il a porté aussi bien en L1 qu’en Ligue Europa. Finalement : bof. Introuvable dans une animation à la peine, radicalement différente de celle de l’En Avant, et coupable d’une maladresse crasse, Claudio rate presque tout. Peu de ses (rares) buts sont décisifs : une tête au Roudourou, un péno à Troyes… et, tout de même, un doublé contre Tours pour la der des ders à Gerland. Même la gestion de son image est ratée. Annonçant dans la presse son absence d’affinité avec Lacazette, il rame pour rattraper le coup, puis oublie de serrer la main de Fournier en sortant du terrain à Nantes, avant de chambrer les supporters après deux buts inutiles contre Limoges et Troyes. Les moqueries ouvertes de Tolisso à son encontre lors d’un stage avec les Espoirs complètent ce triste tableau. Le Celta Vigo offre à ce beau fiasco une porte de sortie inespérée : Beauvue file en Espagne pour pratiquement le prix de son achat à Guingamp.
Éloi Paillol