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OL – Yzeure : Gourcuff prend Montpied
- Publié le: 22 janvier 2014
RANK’N’OL #S02E35. Ce n’est pas le moindre des charmes du Petit Poucet que de permettre de s’amuser à se faire peur. En concédant l’ouverture du score face à Yzeure à un quart d’heure de la fin, l’OL est passé par là au stade Gabriel-Montpied de Clermont-Ferrand. Pour mieux faire peur en s’amusant (1-3). Une certaine vision du plaisir où l’OL SM récolte la qualif’ et le Rank célèbre la douceur des durs à cuir.
Mercredi 22 janvier 2014, 16e de finale de la Coupe de France (à Clermont-Ferrand)
AS Yzeure – Olympique Lyonnais 1-3
Buts : M’Baye (75e pour Yzeure ; Briand (77e), Gourcuff (81e), Malbranque (85e) pour Lyon.
OL : Vercoutre – Zeffane, Bisevac, B. Koné, Tolisso (Bedimo, 86e) – Malbranque, Ferri, Mvuemba – Gourcuff – Briand, Benzia (Gomis, 20e). Entr. : Rémi Garde.
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Yoann Gourcuff
C’est un peu la grande question du moment : combien de temps peut durer cette bonne période de l’OL ? On s’est d’abord dit tant que Garde pourra compter sur le onze type qui tient son losange. Moins Miguel Lopes. En voyant la compo, on a fini par réduire l’affaire au strict nécessaire : tant que Gourcuff pourra pratiquer le foot à ce niveau. Même en mettant n’importe qui à ses côtés, un fantôme tout juste sorti du placard (Mvuemba), un rookie qui en sait si peu question animation de couloir (Tolisso), un vétéran en plein jubilé (Malbranque), Yoyo continue de réussir comme il a si souvent foiré : seul.
2. Mehdi Zeffane
Franchement, Mehdi Zeffane peut soutenir la comparaison avec Walter Mitty au rayon vie rêvée. Parce que se réveiller un matin pour aller gagner sa place de titulaire en se contentant d’être meilleur que Miguel Lopes et Mouhamadou Dabo, le tout dans un match de Coupe de France contre une CFA, ça s’appelle un cadeau de la vie. Il fallait bien qu’un sale coup du destin finisse par se pointer pour contrarier pareille veine. Il est arrivé avec la blessure de Benzia provoquant l’entrée sur le terrain de Gomis. Fidèle à sa charte du bon gars, Bafé s’est alors employé à croquer tous les centres envoyés par Zeffane, au point de faire craindre le scénario maintes fois éprouvé du grand poussif qui craque face au petit poucet. À rappeler ainsi que le centre ne dépend pas seulement de la qualité de celui qui l’envoie, mais aussi de la moralité de celui qui le reçoit, il fallait s’attendre à ce qu’Aulas sorte du bois et conclue la soirée à sa manière en privant Yzeure de sa part de recette au nom des liens qui unissent le club à l’ASSE : plus bâtard, tu meurs.
3. Jimmy Briand
C’est le privilège des gars passés du côté de la légende : ils peuvent passer le plus clair de leur temps sur le banc et se remettre à croquer comme des chiens de la casse une fois le terrain, il y aura toujours un Rank pour trouver une bonne raison à cet état de fait. Et convaincre le monde à quel point Briand n’est pas un joueur comme le monde les conçoit, façon serial buteur dont ont besoin les 6-11 ans et les mecs qui votent pour le Ballon d’Or. Pour lui, ce n’est pas à l’attaquant d’être décisif, mais au moment où il faut l’être. Dans les arrêts de jeu d’un Derby. Dans la foulée d’un but qui promet de faire transformer la virée chez des amateurs en match piège. Preuve qu’on n’est pas obligé d’être toujours au niveau pour peu qu’on sache mesurer la seule valeur qui compte dans le Rank comme ailleurs : celle de l’instant.
4. Bakary Koné
On se calme et on boit frais à Tola Vologe : Koné reste toujours emprunté lorsqu’il a le ballon entre les pieds. La preuve, ses parpaings envoyés en guise de passe à Ferri sous la pression finissent toujours par apporter le danger. Reste qu’il y avait au moins onze joueurs en face qui étaient dans la même situation que lui. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour Bako ça veut dire beaucoup, ne serait-ce que parce qu’il peut faire valoir ses interventions solides sur l’homme et quelques projections buste droit, tête haute façon Bak’n’bauer, sans craindre la faute de goût ou de trop. Une façon d’imposer un peu plus encore son style de défense, définitivement moins pompier que sapeur.
5. Arnold Mvuemba
Ceux qui se demandaient encore avant le match quelle différence pouvait exister entre le divan du psy et le bistro doivent être encore plus paumés depuis qu’ils ont entendu Lionel Charbonnier s’épancher sur à peu près tous les sujets qui lui passaient par la tête – du protocole d’alerte incendie du Stade Montpied aux radars sur l’autoroute. Du coup, il n’a pas franchement été question de foot pendant 90 minutes sur Eurosport. Ce qui n’est pas pour déplaire à Mvuemba qui a pu passer entre les gouttes, à la façon du bon pro maintenant habitué aux confrontations de CFA où il est autant question de rester discret que de faire preuve d’un engagement irréprochable. C’est dans cet intervalle entre le presque rien et le je ne sais quoi que s’est joué la partie de l’ancien Merlu. On aurait adoré avoir le point de vue de Jankélévitch sur la prestation. Il faudra se contenter d’une brève de comptoir signée Charbonnier : « Pour moi, la CFA est le niveau qui se rapproche le plus de la Ligue 1. » Au moins, Mvuemba aura servi à rappeler que son niveau était moins soluble dans les divisions inférieures que ne l’ont été les interventions de l’ancien portier ajaïste dans le pastis.
Par Serge Rezza Suivre @Serge Rezza
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