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OL – Troyes (4-1) : Ghezzal crève l’écrin
- Publié le: 12 janvier 2016
LES NOTES. Pour sa première au Grand Stade des Lumières Parc OL (quel que soit son nom), l’Olympique Lyonnais de Décines-Charpieu a pu compter sur Rachid Ghezzal, gars du coin et improbable chef d’orchestre de cet OL 2016 à la sauce Génésio. Insaisissable sur son côté droit, l’international algérien a brillé et fait briller son collègue d’académie Alexandre Lacazette, premier buteur de l’histoire du nouveau stade. Une inauguration dans la joie et la bonne humeur… jusqu’à l’entrée de Claudio Beauvue.
Samedi 9 janvier, 20e journée de Ligue 1
Olympique Lyonnais – Espérance Sportive Troyes Aube Champagne 4-1
Buts : Lacazette (18e), Ghezzal (72e), Ferri (81e) et Beauvue (90e+2) pour l’OL, Camus (67e) pour Troyes.
Avertissements : Umtiti (61e) pour l’OL, Nivet (22e) pour Troyes.
OL : Lopes – Jallet, Yanga-Mbiwa, Umtiti, Morel – Gonalons (Ferri, 70e), Darder, Tolisso – Ghezzal, Lacazette (Beauvue, 68e), Grenier (Kalulu, 84e). Entr. : Bruno Génésio.
Troyes : Bernadoni – Confais, Ngcongca, Saunier, Dabo – Thiago Xavier (Gueye, 76e) – Jean, Nivet (Karaboué, 46e), Pi, Cabot (Court, 55e) – Camus. Entr. : Claude Robin.
La plus grande affluence jamais réalisée pour un match à Lyon et tous les yeux de la France du foot braqués sur le Parc OL : il ne fallait pas se rater, samedi dernier, lors de la grande première de l’OL dans son nouvel écrin. Si tout n’a pas été parfait, et s’il convient de relativiser, comme face à Limoges, chaque enseignement à la lumière de la faiblesse de l’adversaire, les hommes de Bruno Génésio ont réussi quelque chose qu’ils n’avaient plus fait en Ligue 1 depuis 2 mois : gagner.
Organisés dans un 4-3-3 fleurant bon l’ADN lyonnais, avec des ‘ailiers inversés’ (Claude Puel likes this) donc placés sur le côté de leur mauvais pied (Ghezzal à droite, Grenier à gauche), l’OL a alterné phases de franche domination et périodes de flottement qui sont là pour nous rappeler que ce début d’équilibre retrouvé reste encore très fragile.
No Umtiti, no partyty
Dans les buts, Anthony Lopes n’a été, comme prévu que peu sollicité. Au chômage technique en première période, il a été le premier à s’interposer par deux fois lors du temps faible majeur de son équipe, à partir de la 60e minute. Mais il ne put absolument rien faire sur l’ogive de Fabien Camus, qui vint se loger dans sa lucarne droite pour l’égalisation troyenne. Plus tranquille ensuite.
Devant lui, Samuel Umtiti nous a rappelé à quel point il nous avait manqué pendant ces deux mois sans victoire en Ligue 1. Solide défensivement, il a aussi ajouté de la présence dans la surface troyenne sur coup de pied arrêté et a frôlé un but somptueux d’une reprise acrobatique. Son charisme est tel que l’OL a marqué deux minutes après qu’il ait pris le brassard de capitaine. Welcome back, Sam. A ses côtés, s’il a fait le travail défensivement face aux timides attaques troyennes, Mapou Yanga-Mbiwa a trouvé le moyen de ternir son match par plusieurs relances suicidaires qui auraient pu être bien plus lourdes de conséquences sans la maladresse des visiteurs. Lorsque l’équipe s’applique à conserver et faire circuler le ballon comme samedi, il est impératif que ses centraux soient capables de sortir le ballon proprement. Mapou en est encore loin.
À droite, un autre revenant a montré qu’il avait des jambes. Christophe Jallet s’est montré actif et disponible, sans pour autant être très tranchant dans ses centres. De l’autre côté, Jérémy Morel a livré le type de copie que l’on attend de sa part lorsqu’il est aligné à un poste qui n’est pas le sien (acceptez-le, il est temps) : en place défensivement, il est plus un relais ou un point d’appui au niveau offensif qu’une vraie force capable de venir perforer et centrer.
Nouveau Max pour nouveau stade ?
Devant la défense, Maxime Gonalons a livré l’un de ses meilleurs matchs depuis longtemps. Il a mené par l’exemple : présence dans les duels, relance précise, volonté de contribuer au jeu offensif avec quelques montées intéressantes. Pas de chance pour lui, son duel perdu avant le but de Camus et surtout une blessure aux ischios qui devrait l’éloigner des terrains quelques semaines ont gâché sa soirée. Remplacé par Jordan Ferri, qui s’est chargé d’envoyer le troisième missile intercontinental de la soirée dans la lucarne de Bernardoni. Olé.
Plus haut, on a vu Corentin Tolisso d’entrée là où l’on attendait Ferri. Coco a livré un match intéressant mais inégal, présent en phase offensive (proche de délivrer deux passes décisives, la première pour Umtiti, la seconde pour Lacazette en l’envoyant en un contre un avec Bernardoni) mais pêchant parfois dans les duels. A eu du mal à terminer.
A ses côtés, Sergi Darder est l’un des grands gagnants de l’intronisation de Bruno Génésio, dans un rôle de « troisième numéro 6″ où sa science du jeu et de la passe devraient faire merveille. Cependant, il a également livré un match contrasté. Si l’on perçoit bien sa vision du jeu au-dessus de la moyenne et sa volonté de jouer simple et vite, il donne parfois l’impression de trop se retenir, autant dans les duels que sur certaines passes mal appuyées. Plusieurs mauvais choix offensifs dans des situations intéressantes, comme ce possible un contre un mal négocié en seconde mi-temps après avoir été lancé en profondeur. A revoir.
Inaugurachon réussie
Sur les ailes, Clément Grenier et Rachid Ghezzal ont animé le jeu lyonnais chacun à leur manière. L’Ardéchois a pris beaucoup de libertés, n’hésitant pas à se recentrer souvent, comme sur le premier but où il sert Lacazette depuis l’axe. Des renversements de jeu précis et intelligents, mais aussi quelques situations mal négociées ou ballons perdus bêtement. Il revient petit à petit et finit malgré tout la soirée avec deux passes décisives au compteur. On attend toutefois plus de lui sur coups de pied arrêtés. Sur la droite, Rachid Ghezzal a livré l’un de ses meilleurs matchs lyonnais. Présent et disponible, il s’est retenu de tomber dans le stéréotype du gaucher jouant à droite en essayant aussi de déborder. Comme Grenier, son pied fort à l’intérieur du terrain lui a permis de changer plusieurs fois le jeu avec précision. Un but décisif et superbe a conclu une belle soirée pour le joueur le plus local du onze lyonnais, né à quelques encablures du nouveau stade. Décines-moi un Rachon…
Crémaillère pour l’OL, pendaison pour Beauvue
Devant, Alexandre Lacazette a réalisé la prophétie de Jean-Michel Aulas (et notre vœu) en étant le premier buteur du Parc OL, avec un but empreint de sang-froid et de précision. Il reste en phase de reprise, comme l’a montré cette très grosse occasion ratée en seconde mi-temps, malgré un service parfait de Tolisso. Contrat rempli même si l’on attend encore plus de lui sur ce type de match.
Il a laissé sa pointe en place à l’autre Guadeloupéen de l’équipe. Entré en jeu sous les sifflets juste après le but de Fabien Camus, Claudio Beauvue a tout raté à part une tête à bout portant. Une semaine après avoir marqué le but du 0-4 contre une CFA 2 et intimé à des supporters qui avaient fait 800 bornes de se taire, l’attaquant a récidivé après avoir marqué le but du 4-1 à la dernière minute contre la lanterne rouge. L’OL a parfaitement réussi son déménagement. Claudio Beauvue a gagné le droit de faire ses cartons.
Étienne M.
(Photo Philippe Lecoeur / Panoramic)