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OL tout morose party
- Publié le: 28 octobre 2013
RANK’N’OL #S02E18. Pendant que Lou Reed partait, l’OL s’interdisait de revenir, faute d’avoir cru en lui – mais aussi faute de talent – pour une défaite un peu ballote à Monaco (2-1). À moins qu’il s’agisse là d’un hommage au barde new-yorkais à travers une réinterprétation de Venus In Furs, sans musique mais avec l’envie de se faire encore fouetter.
Dimanche 27 octobre 2013, 11e journée de Ligue 1
AS Monaco- Olympique Lyonnais 2-1
Pour Monaco : Obbadi (28e), Falcao (36e)
Pour Lyon : Gomis (62e)
OL : A.Lopes – Dabo (Tolisso, 51e) , Bisevac, Gonalons (cap. ; avert. 82e), Bedimo – Malbranque (avert., 90e+1), Fofana, Ferri (Pléa, 80e) – Grenier (avert., 78e) – Briand, Gomis (Benzia, 74e). Entr. : Rémi Garde
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Steed Mabranque. Alors qu’on attend encore d’avoir vu le fameux losange avec Gonalons à la récup’ et Fofana au dynamitage, on sait déjà que Malbranque, ce Malbranque, y est aussi peinard que dans n’importe quel milieu, en triangle, en trapèze ou en croix de Malte. À l’initiative du pressing constant exercé par l’OL et capable de prendre les côtés pour quelques percées, il a surtout été le seul à savoir quoi faire de ses pieds, des relances de l’extérieur pour accélérer le jeu et envoyer deux caviars qui auraient pu être autant de passes dé’ s’ils n’avaient trouvé Briand (42e et 79e). Dès lors, rien n’interdit de croire en une deuxième résurrection, histoire de clore définitivement un débat qui n’avait de toute façon pas lieu d’être : oui, Steed Malbranque est plus fort que Jésus.
Son titre de Lou Reed : Rock and Roll Heart
2. Henri Bedimo. Que devient la meilleure part de l’OL dévissant ? On commence par l’oublier et ça ne lui plaît pas. Pas seulement parce qu’il revient avec la ferme intention d’en découdre. Disons plutôt qu’en face de lui, il y a Raggi et sur sa première montée, Bedimo comprend que l’allure de l’Italien est raccord avec son niveau : le gars est taillé pour occuper une place chez la Lampre sur le circuit UCI World Tour, pas sur un terrain de foot. Et comme après une mi-temps, l’info n’est toujours par parvenue à ses coéquipiers, il se charge lui-même de la transmettre, haut et fort, quand on lui tend le micro : « Il pourrait y avoir de la place si on se mettait à jouer sur les côtés. » Autrement dit, avant d’aller danser sur Raggi, Bedimo commence par s’essuyer les pieds sur le losange. Le message passe tellement bien qu’il suffit d’un premier échange avec Grenier pour déposer un centre sur la tête de Gomis, qui n’en demandait pas tant (62e). Son programme aurait même pu être décisif s’il n’y avait eu le talon de Briand pour s’interposer entre un nouveau centre venu de la gauche et le principe d’égalisation. Le Camerounais n’y pouvait rien : pour lui comme pour tous les gars en balade sur un côté plus sauvage que les autres, il fallait qu’à un moment l’après-midi verse dans le pourri profond.
Son titre de Lou Reed : Walk On The Wild Side
3. Gueïda Fofana. Un constat s’impose. Quand l’OL sombre, il apparaît souvent comme la partie la plus visible du collectif. Ce fut encore le cas en première mi-temps, sale moment pour les Lyonnais, sans qu’on sache si Fofana y a été pour quelque chose. On en arrive alors à se rappeler de cette confidence des gars de la Sociedad après le retour à San Sebastian : pour étouffer le jeu lyonnais, il suffisait de le retirer des pattes de Grenier pour le refiler à Fofana au nom de cette idée qu’il n’en ferait rien. On imagine Toulalan suffisamment à la croisée des jeux lyonnais et espagnols pour éprouver la théorie à son tour. On n’est pas loin d’y avoir vu un début de confirmation. Si le collectif repose sur lui pour peu qu’un temps faible s’éternise, les temps forts dépendent surtout des autres. Alors qu’on imaginait l’OL en miroir de la classe moyenne, c’est aujourd’hui à l’un de ses représentants du moment, Fofana, de servir de reflet à l’OL. Qui sait révéler les insuffisances du reste de la troupe au risque d’en déformer ses propres mérites.
Son titre de Lou Reed : I’ll Be Your Mirror
4. Milan Bisevac. Falcao, Ferreira Carrasco, Dabo : Milan le savait, le danger pouvait venir de partout. S’il dut s’employer dès la 11ème pour rattraper une tentative de dribble départ arrêté-reverse-180 degrés du dernier, il s’en sortit au mieux quand le premier et le deuxième débarquèrent à deux contre lui, ne laissant au final que l’angle de tir le plus compliqué au Belge, qui heurtera tout de même le poteau (66e). Conséquence de ses trois derniers matchs maîtrisés : les Lyonnais se mettent à rêver d’une charnière centrale enfin digne de ce nom après le retour d’Umtiti. Un espoir comparable à celui de chercheurs d’or qui trouveraient une mine déjà six fois exploitées. Mais un espoir, en ce moment, c’est déjà pas mal.
Son titre de Lou Reed : Beginning To See The Light
5. Jimmy Briand. Dans un Rank normal, Jimbo n’aurait jamais dû se trouver là. Comme Gomis en décidait autrement, passant son temps à rappeler au monde qu’il voudrait bien être partout sauf sous un maillot lyonnais, Briand finit par être là pour deux. C’était déjà le cas jeudi dernier quand il fallait occuper la place laissée vide par Lacazette, lui aussi ailleurs à force d’avoir la tête dans le sac. L’air de rien, avec ses talonnades manquées et ses contrôles qui cherchent à allonger le terrain comme la voix de Lou Reed pouvait étirer nos dimanches matins, Jimmy l’abrasif finit par raconter une histoire du malaise offensif de l’OL plus ancienne qu’il n’y paraît. Et qui trouverait ses racines dans ces courses au bord du vide qui ont déjà eu raison du lisandrisme. Depuis le 4-3-3, on savait que l’OL jouait sans son attaquant, dévoué corps et âme au cœur du jeu lyonnais – son milieu. Avec Briand, on tient la preuve qu’en 4-4-2, losange ou non, c’est bien de deux attaquants dont il faut se passer. L’OL n’en est plus à une absurdité près. Bon joueur, le Rank a donc décidé de prendre le pli.
Son titre de Lou Reed : Oh, Jim
Par Pierre Prugneau et Serge Rezza
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