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OL – PSG (1-2) : pourris et magiques
- Publié le: 28 novembre 2016
LES NOTES. Difficile de formuler une analyse globale de ce match, tant l’OL aura autant joué avec les nerfs de ses supporters qu’avec sa propre schizophrénie tout au long de la soirée. Mais avant de s’attarder sur le jeu et les joueurs, n’oublions pas de faire ce froid et douloureux constat : l’OL est désormais à dix points du podium après seulement 14 matches, et s’est déjà incliné pour la 6e fois en championnat cette saison.
Dimanche 27 novembre 2016, 14e journée de Ligue 1
Olympique Lyonnais – Paris Saint-Germain 1-2
Buts : Valbuena (48e) pour l’OL, Cavani (30e, 81e) pour le PSG
Avertissements : Ferri (45e+2) pour l’OL, Ben Arfa (19e), Matuidi (43e), Motta (75e), Aurier (83e), Thiago Silva (86e) et Verratti (89e) pour le PSG
OL : Lopes – Rafael, Yanga-Mbiwa, Diakhaby, Morel – Ferri (Fekir, 46e), Gonalons (cap.), Tolisso – Ghezzal (Tousart, 80e), Lacazette, Rybus (Valbuena, 46e). Entr. : Bruno Genesio.
PSG : Areola – Aurier, Marquinhos, Thiago Silva (cap.), Maxwell – Verratti, Motta – Lucas (Krychowiak, 85e), Ben Arfa (Meunier, 64e), Matuidi – Cavani (Augustin, 90e). Entr. : Unai Emery.
Lopes 5 – Rafael 5, Yanga-Mbiwa 5, Diakhaby 6, Morel 4 – Ferri 2, Gonalons 7, Tolisso 5 – Ghezzal 4, Lacazette 4, Rybus 2 + Valbuena 6, Fekir 3
Cette défaite est cruelle dans la forme, avec ce but sur contre pris en fin de match alors que les Lyonnais avaient plusieurs fois frôlé ce second but qui leur aura manqué tout au long d’une seconde mi-temps ébouriffante. Elle met aussi fin à une « belle » série lyonnaise (tout du moins sur le plan comptable) de cinq matchs consécutifs sans défaite toutes compétitions confondues (pour quatre victoires) qui, à défaut de lever les doutes sur le fond de jeu et les idées directrices de cet OL, avait au moins ramené un semblant de sérénité à Lyon.
C’est donc armé de ses quelques frêles certitudes du moment que Bruno Genesio a couché sur le papier un onze et un système (le 4-3-3) qui ont permis son équipe de se rassurer lors de cette série récente. Cette composition d’équipe a confirmé un certain nombre de tendances émergentes : le maintien de Jordan Ferri au détriment de Darder, la rotation systématique et imprévisible en charnière centrale, l’aveu que Maciej Rybus est tout sauf le défenseur latéral annoncé (et à vrai dire, au 27 Novembre, c’est à peu près la seule certitude que nous ayons à son sujet), et le constat d’échec de Genesio vis-à-vis de Fékir, puisque le coach lyonnais a décidé aligner un système avec lequel l’international français est fondamentalement incompatible. Cette composition fleurait bon la Ligue 1 moyenne, le ‘bloc bien en place’ venu là pour « jouer les coups à fond ». Tandis que sur le banc lyonnais s’alignait une belle collection de joueurs de ballon, avec Grenier, Darder, Fékir ou encore Valbuena. Ligue 1, puisses-tu nous pardonner.
Le système lyonnais aura tenu 20 minutes, avant de prendre l’eau petit à petit, essentiellement sur les côtés. Les interviews des joueurs lyonnais au cour de la première mi-temps ont laissé émerger les intentions tactiques de Genesio : fermer l’axe et emmener les parisiens sur les côtés. D’où, probablement le choix d’une charnière athlétique. Mais ce système aura surtout mené à 45 minutes d’une indigence absolue, marquées par plusieurs occasions parisiennes et qui auront vu comme seule frappe lyonnaise un parpaing de Mapou Yanga-Mbiwa directement en tribune. Le pressing lyonnais fut tellement dysfonctionnel que les joueurs de l’OL ne se sont jamais retrouvés ne serait-ce qu’en position de pouvoir faire faute (on en comptait une à la 43e minute, celle ayant mené au penalty).
Pas grand-chose à redire sur le match d’Anthony Lopes, qui a souvent cherché à soulager sa défense dans les airs, quitte à prendre quelques risques superflus, parfois. Décisif en un contre un avec Krychowiak pour maintenir son équipe dans le match. En vain.
Une défense bipolaire et ses deux ours noirs
Sur la droite, Rafael aura été le symbole de cet OL schizophrène. Comme d’habitude, il a mal défendu (faute idiote sur le penalty) et bien attaqué, à l’image de sa montée rageuse ayant conduit à l’égalisation. Sur la gauche, Jérémy Morel a joué quasiment troisième central à la perte du ballon en première mi-temps, couvrant Lucas dans l’axe tandis que Rybus revenait fermer le côté (enfin, essayer). On obtenait donc un curieux et asymétrique 5-3-1-1, avec un Ghezzal positionné à droite des trois milieux, sans pendant à gauche. Par ailleurs, J-Mo a livré un match courageux et actif, notamment en seconde période. On a cru rêver lorsque Emery a fait rentrer Meunier pour mieux verrouiller son côté. Un superbe centre à ras de terre pour Lacazette à la 53e qui aurait mérité de devenir une passe décisive.
Dans l’axe, malgré quelques erreurs de placement, Mouctar Diakhaby a été le meilleur des deux centraux. Présent dans les airs, inspiré sur quelques jaillissements ; satisfaisant, en somme. À ses côtés, Mapou Yanga-Mbiwa a livré un match solide, hélas entaché de cette erreur d’alignement sur le second but parisien, puisqu’il couvre Meunier.
Gonalons, capitaine abandonné
Devant cette défense, Maxime Gonalons a confirmé sa bonne forme actuelle. Il a été le seul milieu à surnager durant une première mi-temps cauchemardesque, avant de livrer une seconde mi-temps énorme à la récupération et à la relance. Exemplaire. À ses côtés, Corentin Tolisso a traversé la première mi-temps comme un fantôme, avant de hausser son niveau de jeu dans une seconde période où il aura réussi à récupérer plus de ballons et à se projeter vers l’avant. Enfin, Jordan Ferri a confirmé la théorie du Cycle de Ferri bien connue des supporters lyonnais : séjour sur le banc / retour lors d’une passe difficile de l’équipe / quelques matches intéressants / prestation catastrophique / retour sur le banc. Répétez ad lib. On vous laisse deviner à quelle étape l’on se trouve aujourd’hui ? Un festival de transmissions ratées pendant 45 minutes.
Rybus ou l’énigme permanente
À gauche, la titularisation de Maciej Rybus confirme de manière implicite que Bruno Genesio ne considère pas le Polonais comme un latéral gauche. On est en droit de se questionner sur le sérieux de la cellule de recrutement lyonnaise qui avait peut-être un tantinet abusé de la Poliakov en le supervisant. Le fait de miser sur le seul joueur du Terek Grozny comme solution à gauche apparaissait risque cet été ; cela apparaît désormais au mieux comme un excès d’optimisme, au pire comme une preuve irréfutable d’incompétence. Après quatre mois de compétition, il reste une énigme et personne ne connaît ni son vrai poste, ni son vrai niveau. Mais si cet aveu implicite de Genesio n’est pas suivi par le recrutement d’un vrai arrière gauche au mercato, alors c’est à n’y rien comprendre. Quant à son match, il a (beaucoup) couru et (mal) défendu. Il était là pour bloquer les montées d’Aurier : celui-ci avait déjà centré sept fois en une mi-temps. Comment dit-on « LOL » en polonais ?
Sur la droite, Rachid Ghezzal, pour son retour, a alterné le bon (il fait la différence au départ sur l’égalisation) et le moins bon, à l’image de quelques mauvais choix et de ce contrôle trop long alors qu’il allait se présenter seul devant Areola à la 64e. Devant, Alexandre Lacazette a souffert tout le match. Imprécis dans ses transmissions en première mi-temps, meilleur en seconde, mais il n’a pas réussi à trouver une seule position intéressante. Insuffisant.
Valbuena, petit mais costaud
Une mention spéciale pour Mathieu Valbuena, auteur d’une belle entrée marquée par une égalisation superbe. Volontaire et actif, il a redonné vie au côté gauche lyonnais, réussissant à initier les triangles latéral-milieu-ailier qui avaient manqué aux Lyonnais pendant les 45 premières minutes. Quant à Nabil Fekir, il n’a rien fait pour nous faire regretter son début de rencontre sur le banc. Aucune différence individuelle et une seconde mi-temps absolument quelconque aux côtés de Lacazette. Enfin, la palme du changement « n’importe quoi » revient au staff lyonnais, qui a réussi à sortir Ghezzal pour Lucas Tousart (MAIS POURQUOI ???) alors que les Lyonnais poussaient pour prendre l’avantage. Rappelons que le banc comptait quelques options plus offensives comme Grenier ou Aouar. Cerise sur le gâteau, Gérald Baticle annonce que Tousart va rentrer sur le côté – alors qu’il semble ensuite se positionner dans l’axe. Bref, on n’a toujours pas compris ce changement, mais libre à vous d’interpréter le but parisien qui a suivi comme une a sanction des Dieux du foot.
(Capture d’écran Canal+)