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OL – OM : leurre de jeu
- Publié le: 15 décembre 2013
RANK’N’OL #S02E28. Face à Marseille, l’OL a brillé comme jamais pour décevoir comme toujours (2-2). Longtemps emballants, les Lyonnais n’ont pas su aller cueillir les trois points qui leur étaient offerts. Faut dire que sans les mains, c’est pas non plus évident.
Dimanche 15 décembre 2013, 18e journée de Ligue 1
Olympique Lyonnais – Olympique de Marseille 2-2
Buts : Lacazette (17e), Gomis (43e) pour Lyon ; Gignac (45e +1), Thauvin (79e) pour Marseille.
OL : Vercoutre – Miguel Lopes, Bisevac, Umtiti, Bédimo – Fofana, Gonalons (cap.), Grenier – Gourcuff (Ferri, 76e) – Gomis (Benzia, 68e), Lacazette. Entr. : Rémi Garde
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Alexandre Lacazette
L’idée qui veut que la psyché du joueur pro ne laisserait pas de place au doute reste l’une des mieux partagées du foot moderne. On pourrait citer à l’envi la liste des joueurs connus pour ce mental à toute épreuve, quitte à évoquer l’impossible. On pense à Djibril Cissé qui soigne déjà les détails d’un prochain retour en Ligue 1 pour entretenir un peu plus son fantasme de retrouvailles avec l’Equipe de France. On peut aussi évoquer le cas Pogba, dernier modèle en date du joueur post-moderne auquel on ne voit pas de limite. Un type qu’on sent parti pour mener sa carrière sans jamais se retrouver face à ce mur que Lacazette avoue avoir rencontré : « Cette période, en tant qu’avant-centre, je ne l’avais presque jamais connue parce que, chez les jeunes, je ne restais jamais trois semaines de suite sans marquer. » (L’Équipe) Là où les doutes auraient pu l’emporter lui et l’OL pour la suite de la saison, Alex s’est dit qu’il y avait quelque chose à en faire : « J’essaie d’être plus teigneux, chiant pour le défenseur. » C’est peu dire que le garçon est parvenu à ses fins au vu de cette première heure de jeu passée à coucher la défense d’en face à coups d’accélérations et de feintes envoyées en pagaille. Il manque encore le cadre à la 62e pour emporter la mise et approcher cette vérité aperçue dans les vidéos de Benz’, Luis Suarez ou Agüero. Avant d’en arriver là, Lacazette confirme après Descartes qu’en passer par le doute reste encore le meilleur chemin pour devenir ce qu’on n’avait pas su être jusque-là. Un homme neuf-et-demi.
2. Rémi Garde
« Ce qui est frustrant, c’est de bien jouer au football, de se procurer des occasions, et puis… » Et puis d’avoir un gardien qui saborde le tout. Rémi Garde s’est sûrement accordé le droit de le penser, mais pas de le dire. En deux air sorties, Vercoutre – qu’un ultime ballon bloqué dans les arrêts de jeu devant Thauvin ne fera pas oublier – a salement plombé la soirée de son entraîneur. Un entraîneur qui avait eu pas mal de choix à faire en cette fin de semaine et qui n’en a au bout du compte fait que des bons. La rotation à Guimaraes validée par le résultat, il fallait encore trancher dans chaque ligne. Les élus – Bisevac, Gourcuff et Gomis – ont apporté satisfaction et donné de la cohérence à un ensemble plus plaisant que jamais cette saison une heure durant. Finalement, c’est au poste de gardien, là où il ne pouvait pas encore assumer, qu’est venu le désaveu. À moins de voir la chose autrement et se dire que Garde a définitivement résolu ce qui était jusque-là un problème pour l’avenir. Et ça, au moins, c’est pas perdu.
3. Henri Bedimo
Bedimo mériterait une statue. On n’allait donc pas lui retirer une place dans le Rank pour une faute à la con. Mais on est bien obligé de souligner que sans cette inutile intervention sur Thauvin alors dos au but, il aurait pu épargner à son gardien d’exaspérer un peu plus son monde sur ce bond de 10 cm, quand bien même le ballon du nouvel ailier à la mode était contré… par Bédimo. Pour le reste, rien à redire. Jordan Ayew n’a même pas eu l’occasion d’agacer qui que ce soit et Fanni a dû être remplacé pour souffler. La preuve que Bedimo est un héros. Avec ce qu’il faut de faiblesses pour être de ceux qu’on préfère.
4. Gueïda Fofana
L’histoire du losange est moins longue que les autres à Lyon, mais elle compte quatre coins. Le moins médiatique de tous est occupé par Gueïda Fofana. Et encore, « coin » est un terme bien restrictif. Car pour avoir tâtonné trois petites semaines, le relayeur a repris son travail de harcèlement sur toute la largeur et de perforation sur la longueur qui en fait un rouage essentiel de l’usine à axiaux. Déjà une valeur sûre qui devrait vite atteindre le seul statut qui compte à l’OL : celui de valeur marchande.
5. Yoann Gourcuff
La veille, en Bretagne, on entendait Jean-Louis Gasset se rappeler de son dernier passage à la Route de Lorient. Ce soir-là, son Gourcuff était allé cueillir le titre de champion qu’on lui promettait, avant d’offrir un dernier strip-tease pour célébrer l’affaire. Le genre de souvenir qu’il vaut mieux faire vibrer une dernière fois quand on sait qu’on a mieux à faire : Gasset à construire la marche triomphante du PSG la Ligue 1, Gourcuff à éviter les emmerdes. Autrement dit, la blessure qui finit par faucher en plein vol l’idée d’un retour en haut de l’affiche de Yoyo. Laquelle arrive à la 75e minute après une heure passée à étouffer l’OM, à commencer par son milieu pressé dès la première relance, au point d’obliger Mandanda à maintenir sa défense sous respiration artificielle. Mais à vouloir ramener le joueur qu’il a été en 2009, Yoann finit par trop en faire. Là où, quelques minutes plus tôt, il envoyait ces passes en première intention qui font toute la différence pour Lacazette et Gomis, il joue la conservation quelques secondes de trop – pile ce qu’il faut pour donner à contretemps. La gestuelle se fait moins fluide et le foot redevient bataille. La suite, on la connaît : c’est le corps qui finit par lâcher le premier. Dimanche prochain, Gourcuff retrouvera cette place qu’on lui connaît depuis son arrivée entre Saône et Rhône : cette part maudite du foot lyonnais perdue quelque part dans les tribunes du Moustoir.
Par Pierre Prugneau et Serge Rezza
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