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OL – Nantes : Lopes, victoire Hugo
- Publié le: 9 février 2014
RANK’N’OL #S02E39. Quand le monde fait semblant de croire, l’espace d’une quinzaine, que l’important n’est pas de gagner mais de participer, Lyon se singularise. À Nantes, l’OL n’a pas montré grand-chose mais a pu compter sur les miracles d’Anthony Lopes pour l’emporter (1-2). Une technique qui avait déjà fait ses preuves sous l’ère Lloris. Et qui doit revenir plus régulièrement qu’une fois tous les quatre ans.
Dimanche 9 février 2014, 24e journée de Ligue 1
FC Nantes – Olympique Lyonnais 1-2 (0-1)
Buts : Djordjevic (84e) pour Nantes ; Lacazette (40e), Gomis (76e) pour Lyon.
OL : A. Lopes – Zeffane, Bisevac (B. Koné, 46e), Umtiti, Bedimo – Fofana, Gonalons (cap.), Grenier (avert., 69e) – Gourcuff (Ferri, 61e) – Gomis, Lacazette (Briand, 82e). Entr. : Rémi Garde
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Anthony Lopes
Tout a commencé par une énorme sortie au bluff devant Veretout. Quand tout le monde s’attend à voir arriver un gardien au sol et en glissade, Lopes se présente debout devant le milieu offensif nantais, qui ne trouve rien de mieux à faire que de lui donner le ballon. Pas académique, mais très efficace. Une interception dans les pieds de Bessat plus tard (10e) et voilà le Givordin qui remet ça à la 13e : après avoir percuté Umtiti dans les airs, sans savoir si l’un ne gueule pas assez fort ou si l’autre est sourd – « les deux » reste une option –, et voyant Deaux prêt à placer une mine dans le but vide, Lopche, qui n’a pas le temps de se relever, s’assoie. Par acquis de conscience. Suffisant pour détourner le ballon d’un bout de cuisse ! Il en ira de même sur un long coup franc de Veretout à la 55e, quand il doit reculer pour faire péter une claquette magnifique alors qu’il était initialement parti dans la boîte. Mauvaise anticipation pour les uns, aisance suffisante pour gérer les deux possibilités pour les autres. On serait plutôt du deuxième lot, quand bien même on est prêt à souscrire à la théorie du « approximatif et miraculeux ». Surtout si ça permet de résumer ce qu’on pense du match.
2. Clément Grenier
À une époque, Grenier et Gourcuff avaient le bon goût de se blesser chacun leur tour, ce qui était déjà pas mal. Désormais, ils jouent ensemble, mais pour être décisifs en alternance, ce qui est mieux. Peut-être qu’un jour ils seront au top ensemble, même s’il y a peu de chance que ce soit à Lyon. Ce qui est un peu dommage.
3. Alexandre Lacazette
L’attaquant en réussite reste encore la part la plus visible du joueur qui marche sur l’eau. Avec ce treizième but marqué en Ligue 1 qui le situe à hauteur de Cavani, Lacazette laisse entendre qu’il en est là. Sauf que le Kid de Mermoz fait partie de ces buteurs qui préfèrent s’en remettre à cette autre part du jeu, celle qui échappe aux stats, mais pas à l’œil de Bernard Lacombe : « Ce qu’il fait techniquement, c’est énorme, notamment dans ses prises de balle et ses contrôles orientés dos au but. Il a beaucoup de talent et il sent le foot. » (L’Équipe) Quand il s’agit ensuite d’y aller de sa référence, le conseiller spécial du président cite Wiltord. On ne va pas se forcer à remonter si loin, surtout si on vient de lire l’histoire de Luis Suarez qui s’étale dans le dernier So Foot. Où l’on apprend que le métier d’attaquant ne se joue pas forcément sur des qualités de vitesse, ni même de technique superlative, mais aussi et surtout dans ce moment déterminant qu’est la prise de balle. Le buteur des Reds en a fait un geste de toutes les prises de danger, comme pour mieux raconter son rapport au monde, où il faut sauver sa peau et celle des siens. Lacazette n’en est certainement pas au même degré d’urgence. Pour autant, sa prise de balle n’en raconte pas moins une autre façon d’être, sans doute plus lyonnaise, où l’on s’en va trouver sa place à l’ombre, que ce soit d’un duo de meneurs classieux ou d’une prise à deux de la défense adverse, qu’importe. L’idée étant d’en sortir, si possible au plus vite. En une prise de balle.
4. Henri Bedimo
Au moment de compter les points, on pourra toujours revenir sur cette transversale qui déclenche l’ouverture du score (40e). Si Moulinex a su libérer la femme, c’est moins le geste de Bedimo que le contrôle de Grenier à la réception qui libère l’espace déterminant dans la construction du but. Pour rester à sa place dans le Rank, le Camerounais a compris qu’il avait bien mieux à faire : expier les fautes du clan Cissokho sur le côté gauche en s’en prenant au frangin. C’est à la 60e que l’expédition punitive finit par prendre forme : un premier tour sur la droite, un autre sur la gauche et une accélération qui plante Issa, plus pierre que jamais sur ce coup. Il faudra tout l’art du contretemps de Gomis pour manquer de faire du centre qui suit une nouvelle passe dé’ pour l’ancien Montpelliérain. Pourtant, même sans but au bout, l’action n’en solde pas moins les comptes et renvoie Aly Ciss’ à ce rêve de latéral gauche qui sait multipler les efforts et que Bedimo a juste pris soin de réaliser.
5. Gueïda Fofana
Quand le milieu tombe en rade, c’est à Fofana qu’il revient de le faire tourner. D’invité au festin des 3G (Gonalons, Grenier, Gourcuff), l’ancien Havrais est en train d’y faire briller le sien, celui de Gueïda. Avec les arrêts miracles de Lopes, c’est lui qui maintient l’OL à flot, précieux comme aucun autre quand il faut remettre un peu d’ordre dans ce pressing lyonnais décidément trop foutraque pour pouvoir opérer sur les vingt premières minutes. À son meilleur, Fofana joue alors comme s’il avait toujours été là. Un compliment envoyé en son temps par Houllier à Toulalan, tout juste débarqué de Nantes. Leurs qualités respectives peuvent bien faire surgir des différences profondes dans le jeu, cela n’empêche nullement les deux milieux de posséder cette même assurance qui les rend indispensables. Là où Gonalons était parvenu à s’imposer en faisant oublier la Toule, Fofana pourrait bien réussir en convoquant l’esprit du n°28 aux tempes grisonnantes.
Par Pierre Prugneau et Serge Rezza
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