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OL-Montpellier : Grenier, l’art des choix
- Publié le: 18 avril 2013
RANK’N’OL #21. Entre sa perf à Marseille et le derby à Saint-Étienne, l’OL n’a pas fait l’impasse face à Montpellier (1-0), dans un match de costauds qu’ont survolé le plus fin et le plus malin. Juste ce qu’il faut pour donner de l’épaisseur à un morceau de hard rank.
Samedi 1er décembre 2012, 15e journée de Ligue 1
Olympique Lyonnais -Montpellier Hérault SC 1-0
But : Gomis (26e)
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Clément Grenier : « Avec un Gourcuff comme ça, Grenier tu le revois plus. » Les experts étaient formels il y a encore huit jours. Mais l’Ardéchois avait encore une carte come back dans la manche. Comme il avait su se rendre indispensable dans la foulée de son quasi transfert à Nice, Grenier a profité d’une petite gêne à l’adducteur de Gourcuff pour obtenir la révision des contours de l’équipe-type. Et comme la barre s’élève, le meneur a revu ses exigences à la hausse, réduisant la part de déchet de son jeu direct sans que son efficacité en pâtisse, en témoigne sa superbe passe sur le but de Gomis. Plus efficace mais pas moins glam, puisque le garçon s’est aussi permis quelques dribbles de classe. Bref, c’était beau à revoir.
2. Samuel Umtiti : pas grand-chose à faire en première mi-temps, si ce n’est une vague parade de la tête sur la seule simili occasion montpelliéraine, histoire de s’occuper. La seconde période a été parfaite ou presque. Mais c’est dans le « presque » qu’il a révélé son génie, lorsque, après avoir perdu un ballon face à Congré, il partit s’empaler sur son adversaire pour obtenir une faute. Comme un joueur de 35 ans. Mais avec seize ans de moins.
3. Steed Malbranque : son match le plus moche. Avec ce qu’il faut de talent pour transformer le reproche qui semble poindre en nouveau compliment. Voilà où on en est avec Malbranque : même quand le milieu briscard ne joue pas beau, on reste admiratif. Ne serait-ce que pour cette invention qui permet d’échapper à la pression de plomb promise par les Héraultais sur le milieu lyonnais : une course de vingt mètres de Steed, mais en direction de ses propres buts, avant demi-tour sur lui-même et relance vers l’avant. Et quand la pression se situe un cran plus haut en fin de match, c’est le reste de l’attirail Premier League que l’on ressort, à coups de semelles et de tacles limites. Chic parade pour faire passer le coup de mou tant redouté et remettre une nouvelle fois à plus tard les quolibets sur la farce de l’âge.
4. Bafétimbi Gomis : le parent pauvre de l’attaque lyonnaise, la pointe promise aux basses œuvres comme dans tout 4-3-3 à la lyonnaise qui se respecte, a visiblement gagné le droit d’être considéré pour ce qu’il est : un attaquant et rien d’autre. Car, pour la première fois depuis son arrivée entre Saône et Rhône, Bafé a vu les autres jouer pour lui et non l’inverse. Sans doute un juste retour des choses après le coup d’éclat marseillais. Le signe plus certain que la Panthère est en veine, jusqu’à transformer en but une occasion qui n’aurait jamais dû en être une sans le trouble de Ligali. De là à voir un changement de statut, il n’y a qu’un pas que Gomis lui-même ne saurait faire. Ce genre de sortie n’est jamais qu’affaire de circonstances, celles liées à l’absence de Licha. Autrement dit, même avec la meilleure réussite du monde, Bafé sait y faire pour rester à sa place, celle du type droit dans ses buts.
5. Maxime Gonalons : la grande différence entre la saison 1 et la saison 2 de Rémi Garde, c’est que l’OL peut enfin voir au-delà du seul état d’esprit (providence) pour gagner ses matchs. Reste que pour éviter de perdre le fil de certains d’entre eux, mieux encore tenir plus qu’un bon trait d’esprit maison. Un gars de la trempe de Gonalons par exemple, assez discret quand le jeu lyonnais anticipe la fête des lumières à sa manière, avant de se replacer en première ligne pour réchauffer la bande à l’expérience, celle qui sent bon le 21 chaud. Tout ça en trente minutes, soit pile ce qu’il faut pour perdre de vue les prétentions d’un retour du beau jeu à la lyonnaise et déboucher un fond de beau jeu laid nouveau, ce mélange de synthèse qui sent la banane, mais que l’OL aime servir à mesure qu’approche le Derby. Comme la confirmation que ce Gone a bien été touché par la grâce de l’esprit sain. Sans le –té.
Par Pierre Prugneau et Serge Rezza
(Article publié le 1er décembre 2012 sur Rue 89 Lyon)