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OL : le match aller à Rennes, exemple de réalisme à la lyonnaise
- Publié le: 10 février 2018
STATS. Après deux défaites consécutives à l’extérieur en Ligue 1, l’OL doit se relancer à la maison contre Rennes. Les Lyonnais pourront pour cela se baser sur le souvenir du match aller en Bretagne, qui avait illustré quelques points statistiques positifs de la saison en matière de réalisme.
Les coups francs directs, une arme retrouvée
C’est un exercice dans lequel l’OL était particulièrement craint à l’époque Juninho, un peu moins depuis. À Rennes, l’OL avait ouvert le score sur un coup franc direct. Le premier d’une belle série. L’OL a en effet déjà marqué 6 buts sur coups francs directs, un total qu’il n’avait pas atteint depuis la saison 2009/10. Depuis le but de Memphis Depay au Roazhon Park face à un Abdoulaye Diallo pas impérial (Tomas Koubek a d’ailleurs signé à Rennes deux semaines après ce match), trois autres Lyonnais ont marqué dans l’exercice, dont Nabil Fekir à trois reprises.
Peut-être pas énorme dit comme ça, mais cela aide forcément à faire la différence : trois de ces coups francs ont permis d’ouvrir le score, deux de l’emporter dans les arrêts de jeu et un de prendre deux buts d’avance (et c’est paradoxalement le seul qui n’a pas eu lieu lors d’une victoire, mais lors du nul 3-3 à domicile contre Bordeaux).
Mariano – Fekir, duo gagnant
Il y a bien quelque chose qu’on a vite compris cette saison : Mariano sait marquer. À Rennes, l’Hispano-Dominicain avait inscrit son troisième but en deux matchs avec l’OL. Il en est désormais à 14 buts en 23 matchs de Ligue 1 (plus un en Ligue Europa et un en Coupe de France). Personne n’avait marqué autant lors de ses premiers matchs en championnat avec l’OL depuis Sonny Anderson en 1999/2000 (14 buts en 19 matchs).
Pour faire admirer sa détente exceptionnelle au public breton, Mariano avait pu compter sur un délice de centre de Nabil Fekir (et du pied droit s’il vous plaît). Le capitaine lyonnais présente un bilan comptable encore plus fou que celui de son numéro 9 : 16 buts en Ligue 1, plus 5 passes décisives (contre 3 pour Mariano). Deux joueurs avec de telles stats, ça tire forcément l’équipe vers le haut.
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Better than expected (goals)
C’est la dernière hype statistique et on y a aussi succombé. On cite donc de nouveau l’article des Cahiers du Foot présentant les expected goals, au cas où certains étaient en train de dormir au fond de la classe. « Les expected goals ou xG sont le nombre de buts qu’un joueur ou une équipe aurait dû marquer — ou encaisser — selon les probabilités sur une période donnée, qu’il s’agisse d’un match ou d’une saison. Le calcul n’est pas si compliqué: une probabilité de marquer est attribuée à chaque tir tenté ou concédé par une équipe, se basant sur les milliers de tirs tentés lors des saisons précédentes. » Une stat qui permet par exemple de dire que le score estimé du match à Rennes était de 0,71 à 1,53 (selon le modèle d’Understat) et que le score réel de 1 à 2 pour l’OL était donc plutôt logique. Sur l’ensemble de la saison de l’OL, la tendance est plus marquée qu’au Roazhon Park : à peu près autant de buts encaissés que prévu, beaucoup plus de buts marqués que prévu.
Si l’OL est plutôt au niveau attendu en défense (28,8 buts concédés en théorie selon le modèle de Côté Stats, 28 dans la réalité), il surperforme en attaque (41,76 buts marqués en théorie selon Côté Stats, 54 dans la réalité ; 16 matchs sur 24 en Ligue 1 où l’OL a plus marqué que prévu selon Understat). En partie une conséquence des points précédents : les coups francs ont permis de faire monter l’écart entre pourcentage de chances de marquer et nombre de buts réellement marqués (merci Diallo, Subasic, Mandanda et Areola) et l’on peut tout à fait imaginer que la technique de frappe de joueurs comme Mariano ou Fekir (excellente dans des styles différents) leur permette de systématiquement surperformer par ailleurs.
Les modèles des expected goals prennent en effet en compte des moyennes, et donc un joueur moyen. Rien d’étonnant à voir les attaquants de haut de tableau avoir un meilleur taux de conversion des xG. Ce n’est d’ailleurs pas forcément une particularité lyonnaise : Cavani est à 0,82 but par 90 minutes pour 0,69 xG, Falcao à 0,75 but pour 0,45 xG, Neymar à 0,62 but pour 0,47 xG, Mariano à 0,60 but pour 0,45 xG, Keita Baldé à 0,53 but pour 0,40 xG, Fekir à 0,49 but pour 0,30 xG (tous les chiffres sont de Côté Stats). L’exception vient en réalité plutôt de l’OM : Thauvin a un taux dans les mêmes eaux (0,51 but pour 0,42 xG) que les autres leaders offensifs du top 4, mais Germain a globalement une finition moyenne (0,40 but pour 0,35 xG) tandis que Mitroglou marque moins qu’il ne le devrait (0,42 but pour 0,62 xG).
L’OL connaît donc l’un des ingrédients dont il aura besoin pour suivre le rythme de ses concurrents pour la qualification en Ligue des Champions, et cela a des airs de lapalissade. Pour viser le podium, l’OL aura tout simplement besoin de la même réussite qu’à Rennes. Et qu’importe que cela passe par des coups francs directs, un duo Mariano-Fekir en feu ou tout autre chose. Quand on a 4 points de retard sur l’OM, on est prêt à tout pour que le ballon finisse au fond des filets.
(Photo Stade Rennais)