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OL : les mauvais coups du mercato
- Publié le: 10 juin 2015
MERCATO. Au moment de l’ouverture du mercato, les gazettes ont l’habitude d’essayer de repérer les bons coups à tenter. On a décidé de faire l’inverse. Petite revue d’effectif des paris à éviter.
L’avantage quand on a un centre de formation performant, c’est que le recrutement importe moins. L’achat d’un joueur de rotation est moins prioritaire quand on peut le sortir de l’académie, et les petites erreurs à la Gaël Danic sont forcément moins graves quand on a Nabil Fekir qui se révèle. Mais il faut avouer que l’austérité merkelienne de l’OL ces dernières saisons ampute aussi grandement le potentiel LOL du club. L’OL semble pourtant conscient de ce manque et l’arrivée de Jérémy Morel est un signe fort adressé aux amateurs de running-gags. On y va de nos propositions pour trouver les héritiers de Marc Crosas, Kader Keita et Thomas Pfannkuch.
L’honnête joueur de L1
Encadrer les jeunes pousses de Tola-Vologe avec les XXX (chiffre au moins supérieur à 150) matchs en pro d’un joueur habitué à la L1, cela semble une bonne idée. Pourtant, de Gaël « El pibe del Hainaut » Danic à Arnold « sitting boule » Mvuemba, cela n’a pas semblé marcher des masses à l’OL ces dernières années. Comme si aligner des passes latérales à Lorient ou réussir un centre tous les deux matchs à Valenciennes ne suffisait pas à Lyon.
Ils collent au profil : Clément Chantôme (on vous jure, il n’a plus 18 ans en fait, on a vérifié sur quatre sources différentes), Romain Danzé (surnommé le « Maldini rennais » car il aime les pâtes), Jérémy Mor… euh non, rien.
Le petit truc pour le reconnaître : Il a été nommé au Ballon d’eau fraîche des Cahiers du Foot.
L’international cramé
Comptant en général entre 10 et 30 sélections, il décide de revenir en France pour se relancer. Une semaine plus tôt, son nom était utilisé par les supporters dans des name-droppings ironiques. Mais maintenant que l’Équipe / Foot Mercato / Foot365 / Notre Temps a lancé la rumeur, les avis sont moins tranchés. « Il a quand même de l’expérience du haut niveau… Il pourrait peut-être nous apporter un truc… C’est un pari qui se tente… ». Non. On vous jure que non.
Ils collent au profil : Adil Rami (laissons l’AC Milan continuer sa partie de Kamoulox géante dont la charnière Rami-Mexès constitue le point d’orgue), Lassana Diarra (non, c’est pas le mec de l’Hyper Cacher mais un type qui a vaguement joué au foot entre 2008 et 2010), Yoann Gourc… euh non, rien.
Le petit truc pour le reconnaître : On se souvient de l’existence du maillot marinière des Bleus en tapant son nom dans Google Images.
Le prodige surcoté
Il a mis deux top-buts au cours de la saison ou réussi trois dribbles au milieu de terrain lors d’un match contre l’OM sur Canal Plus, et le voilà propulsé next big thing par tout ce que la France du foot compte comme spécialistes (à part Daniel Riolo qui trouve qu’il « a la grosse tête parce qu’il porte des Beats by Dre avant le match, ce qui serait intolérable en Espagne et j’en parle d’ailleurs dans mon livre »). Personne ne l’a en réalité vu jouer plus de cinq matchs entiers mais il faut quand même tenter le pari. Après tout, soit c’est le nouveau Zinédine Zidane, soit c’est le nouveau Mourad Meghni. Une chance sur deux, c’est honnête.
Ils collent au profil : Georges-Kévin Nkoudou (et son QI football à peine plus élevé que le nombre de buts marqués par le FC Nantes cette saison), Valère Germain (son statut de babtou fragile lui assurerait toutefois une place sur les photos instagram de Clément Grenier), Allan Saint-Maximin (si vous avez deux heures à perdre, on vous conseille de jouer à « Souviens-toi du dernier bon joueur formé par l’ASSE »).
Le petit truc pour le reconnaître : Les supporters adverses qui ne l’ont vu qu’à Jour de Foot sont plus enthousiastes à son sujet que les supporters de son propre club. Comme pour Clinton Njie ? Ah ouais, tiens, c’est bizarre. (PS : If you’re reading this, Newcastle United FC, it’s 15M€ for the « new Samuel Eto’o ». No more, no less.)
Le pari Football Manager
C’est le petit chouchou des experts sur les réseaux sociaux, ceux qui ont peaufiné leur connaissance du football en passant de longues nuits blanches à mener le FC Südtirol en finale de Ligue Europa au lieu de réviser la socio. Et c’est peu dire qu’ils sont enthousiastes sur Tocardinho (pour ceux qui ne jurent que par le foot sudam), Tokardovic (pour les hipsters décalés en plein trip ex-URSS avec leurs potes d’école de commerce), Tocardsson (pour ceux qui fantasmaient sur Victoria Silvstedt) ou Keisuke Tokarta (pour ceux qui n’ont lu que Dragon Ball Z au cours de leur vie). Ils n’ont vu que trois compils youtube de lui et un match en streaming, une fois. Mais promis, il a une grosse marge de progression, d’ailleurs il est nommé meilleur joueur de Premier League en 2023 dans ma partie !
Ils collent au profil : John Guidetti (un Suédois au nom rital qui ne s’est pas imposé au Celtic et dont le fait de gloire est de s’être fait vanner par Layvin Kurzawa, nuff said), José Luis Muñoz (« surnommé le Ribéry chilien de par sa ressemblance physique… », OK, on en a assez lu), Quincy Promes (seule l’Argentine produit plus de joueurs surcotés que les Pays-Bas).
Le petit truc pour le reconnaître : Il est Islandais ou Biélorusse.
L’ancien de retour
C’est une piste peu explorée car trop souvent vue comme un échec personnel : si l’on a quitté un club, ce n’est pas pour y revenir. Les exemples de Patrick Müller et Steed Malbranque prouvent que cela ne marche pas si mal, du moins à l’OL. Mais ces deux retours étaient sans doute des exceptions, par le professionalisme et l’âge des deux anciens. L’histoire ne serait sans doute pas aussi belle, mais est-ce une raison pour ne pas offrir à Jean II Makoun une deuxième chance ou pour ne pas faire dans l’humanitaire et éviter à Jimmy Briand de jouer à Saint-Étienne ?
Ils collent au profil : César Delgado (pour que les médecins de la région ne soient pas au chômage après le départ de Yoann Gourcuff), Mathieu Bodmer (pour permettre à Jordan Ferri de ne pas trop complexer sur son poids), Grégoire Puel (en signe d’apaisement et parce que cette plaidoirie nous a ouvert les yeux) .
Le petit truc pour le reconnaître : L’OL a accepté qu’il vienne s’entraîner avec la réserve pour garder la forme et les formateurs affirment qu’il « apporte beaucoup aux jeunes par son professionnalisme et ses conseils » (manière polie de convaincre Doncaster de le recruter).
Zénon Zadkine
(Photo OLweb légèrement retouchée)