- OL : pourquoi les U17 et U19 souffrent-ils autant ?
- OL : l’équipe type de la Formidable Académie 2023-24
- Alexandre Lacazette décisif à l’aller comme au retour : et les autres comebacks à l’OL ?
- OL : de la descente en 2024 à la remontée en 2030, retour sur les cinq saisons de Ligue 2
- De quoi Karl Toko Ekambi est-il l’incarnation ?
- Le problème de l’OL est de couler trop lentement
- Tuto : comment devenir insider OL, même depuis Charleville-Mézières
- « Truc le plus américain que j’ai vu de ma vie »
OL – Guingamp (5-1) : Guingamp bang
- Publié le: 8 mars 2016
LES NOTES. Une semaine après l’exploit face à Paris, la réception de Guingamp sentait fort le traquenard synonyme de retour à la réalité pour l’OL. Les Gones n’ont finalement fait qu’une bouchée de l’En Avant Guingamp. Tout le collectif lyonnais ou presque a excellé dimanche soir avec comme têtes de gondoles un Rachid Ghezzal une nouvelle fois en feu dans sa ville natale et un Sergi Darder qui ne semble plus vouloir stopper son ascension.
Dimanche 6 mars 2016, 29e journée de Ligue 1.
Olympique Lyonnais – En Avant Guingamp 5-1
Buts : Ghezzal (3e), Lacazette (17e, 61e), Cornet (35e), Lemaitre CSC (86e)
Avertissements : Lacazette (12e), Mathis (12e), Angoua (13e), Diallo (61e), Grenier (82e)
OL : Lopes – Rafael (Jallet 81e), Yanga-Mbiwa, Umtiti, Morel – Gonalons, Darder (Malbranque 86e), Grenier – Ghezzal, Lacazette, Cornet (Labidi 76e). Entr. : Bruno Génésio.
Guingamp : Lössl – Martins Pereira, Kerbrat, Angoua, Jacobsen (Lemaitre 46e) – Giresse (Blas 63e), Sankharé, Mathis (Diallo 57e), Salibur – Erding, Briand. Entr. : Jocelyn Gourvennec.
Guingamp-Lyon, en ouverture de la saison, avait donné de grands indicateurs de ce que serait la première partie de saison de l’OL. Laborieux, lent, imprécis, le jeu lyonnais était déjà plus qu’inquiétant, et c’est finalement Claudio Beauvue qui était venu offrir la victoire aux Gones en fin de match. 6 mois plus tard, Beauvue n’est plus là, l’OL a sorti la tête de l’eau et Guingamp est en crise. Alors que l’OL de 2015 aurait été une parfaite proie pour des Armoricains en mal de confiance, l’Olympique Lyonnais nouveau cru n’a, semble-t-il, plus l’intention de tendre la main aux blessés. Dimanche soir, Lyon a tout simplement roulé sur l’EAG. Rarement on aura vu cette saison l’OL aussi serein sur un match, à part éventuellement face à Limoges (mais bon, c’était Limoges quoi). Et bordel, ça fait du bien.
Aux frontières du Morel
Dans les cages, Anthony Lopes a livré sa prestation habituelle. Pas forcément très inspiré sur l’ouverture du score (mais pas spécialement coupable non plus), le Portugais a multiplié les arrêts de classe, avec notamment une double parade pour du beurre à quelques secondes du coup de sifflet final.
Sur la droite, Rafael a confirmé les progrès entrevus face à Paris. Le Brésilien, s’il tient le coup physiquement, pourrait même chiper la place de notre chauve préféré tant il lui est supérieur techniquement. L’ancien Mancunien se permet même des facéties que Jallet n’oserait pas, à savoir frapper fort et cadrer en même temps (75e).
Dans l’axe, Samuel Umtiti et Mapou Yanga-Mbiwa n’ont pas été énormément sollicités et s’en sont plutôt bien sorti dans l’ensemble. Petit bémol cependant : sur l’égalisation d’Erding, les deux centraux de l’OL se regardent sans bouger comme si la présence d’un attaquant guingampais dans leur surface relevait du miracle. Mention spéciale à Mapou qui aura attendu la 79e minute pour réaliser sa cagade habituelle, sans conséquence cette fois.
Après un excellent match en défense centrale face au Paris Saint-Germain, Jérémy Morel est retourné sur le côté gauche de la défense. Pas de surprise, vous vous en doutez : l’ancien Marseillais a été catastrophique et l’égalisation guingampaise symbolise à elle seule pourquoi aligner Morel sur un côté est aussi judicieux que de tenter d’envahir la Russie en hiver : coincé par Sankharé à la relance, l’ancien Lorientais perd le ballon, se relève mais ne presse absolument pas le milieu guingampais. Sankharé centre et offre l’égalisation à Erding. Dimanche soir, toute l’équipe a été très bonne, sauf deux joueurs. Jérémy Morel fait, comme souvent, partie de ce duo.
Grenier/Darder, la brêle et la bête
Le deuxième membre de ce duo, et ce n’est pas une surprise non plus, n’est autre que Clément Grenier. Les semaines se suivent et se ressemblent pour l’Ardéchois depuis son retour de blessure. Entre contrôles ratées, ouvertures trop longues et un impact proche du néant dans le jeu offensif : Clément Grenier n’y arrive plus. On lui reconnaîtra quand même un travail défensif à peu près correct. Le retour de suspension de Ferri sera tout de même probablement fatal au numéro 7 des Gones.
En sentinelle, rien à dire sur Maxime Gonalons. Le capitaine lyonnais confirme son bon début d’année et a une nouvelle fois excellé dans la relance, mais un peu moins à la récupération. Maxime Gonalons est une sorte d’homme de l’ombre du milieu de l’OL : si on ne le voit pas, c’est qu’il a bien fait son boulot.
Comme contre Paris, Sergi Darder était positionné en meneur de jeu contre Guingamp. Comme contre Paris, l’Espagnol a été étincelant. Cela faisait longtemps que l’on avait plus vu autant de talent au milieu de terrain du côté de l’OL. Par ses remises en une touche et son aisance technique, l’ancien joueur de Malaga a fluidifié le jeu lyonnais au milieu et libéré un nombre incalculable d’espaces. Sergi Darder a pris son temps pour s’adapter et il est maintenant difficile de nier l’évidence : l’Espagnol a du velours dans les pieds et est bien décidé à le montrer.
@Le__Mee pic.twitter.com/9hYLGlmNW6
— Tireur De Langue (@Le__Mee) 6 mars 2016
Décines moi un Rachon
Quel délice que l’attaque lyonnaise dimanche soir. Du jeu, de la vitesse, des permutations, du réalisme : il ne manquait rien (et surtout pas Mathieu Valbuena*)
A gauche, Maxwel Cornet progresse. Buteur contre Paris, l’ancien Messin a récidivé en touchant les poteaux trois fois : la première sur l’ouverture du score, où sa frappe repoussée par le montant finit sur le tibia de Ghezzal et les deux autres sur son but, où le ballon touche le poteau droit puis le gauche avant de franchir la ligne. En phase arrêtée, l’ailier gauche des Gones a bien du mal à faire la différence. En revanche, une fois lancé en profondeur, la pointe de vitesse du jeune Lyonnais a de quoi faire trembler les défenses de Ligue 1. Dans un OL qui va bien plus vite depuis deux matches (sans Valbuena*), Cornet est devenu un réel atout alors qu’il n’était encore qu’un poids avant la trêve. Prometteur.
cornet il a regardé son but comme chez lui assis sur le canapé pic.twitter.com/qxZ9hmqvfk
— philippe (@philousports) 6 mars 2016
En pointe, Alexandre Lacazette a une nouvelle fois excellé dans un rôle d’attaquant défensif qui lui avait déjà réussi face à Paris. Contre Guingamp, le buteur lyonnais a davantage tenté (5 tirs, contre 1 seul contre le PSG), n’a pas tout réussi (deux occasions manquées qui auraient du aller au fond) mais a quand même terminé le match avec un doublé et un « marquage décisif » sur la superbe tête de Lemaitre contre son camp. Avec 12 buts, Alexandre Lacazette se rapproche du podium du classement du buteur et fait un petit signe de la main à Didier Deschamps, juste au cas où.
Enfin, le clou du spectacle, l’homme providentiel du Parc OL, la sauce algérienne sur le gâteau, Rachid Ghezzal. Rachon est tout simplement impliqué sur les 5 buts de la rencontre. Premier buteur du match et passeur décisif à deux reprises sur le but de Cornet et le deuxième but de Lacazette, l’Algérien est également à l’origine du premier but du meilleur buteur lyonnais et du corner qui provoque le CSC de Lemaitre. Cela fait deux mois que Rachid Ghezzal marche sur l’eau, on a d’ailleurs toujours du mal à y croire, mais on ne va pas s’en plaindre.
* C’était gratuit, pardon, mais j’ai pas pu résister
Charly M.
(Photo Jean-Marc)