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OL-Guimares : Fofana sauve le nul
- Publié le: 3 octobre 2013
RANK’N’OL #S02E14. Avant, le coach, il était « noul ». Aujourd’hui, il faut apprendre à vivre avec des matchs du même calibre, jusqu’aux soirs d’Europa League où il n’y a même plus d’ADN pour s’en sortir face à une équipe avec un nom de conseiller cantonal, Guy Marèche (1-1). C’est peut-être pas beau à voir, mais ça donne au moins l’occasion de sortir un Rank pour les nuls.
Jeudi 3 octobre 2013, 2e journée d’Europa League
Olympique Lyonnais – Vitoria Guimaraes 1-1
Pour Lyon : Gonalons (53e)
Pour Guimaraes : Maazou (39e)
OL : A. Lopes – Ferri (avertissement, 70e), Koné (avertissement, 90e), Fofana, Umtiti (Zeffane, 35e) – Malbranque (Grenier, 62e), Gonalons, Mvuemba (Danic, 83e) – Pléa, Gomis, Lacazette. Entr. : Rémi Garde
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Maxime Gonalons. Il y a deux façons de voir les choses : ou Gonalons en a terminé avec sa phase de déchéance ; ou celle de l’OL est plus marquée encore. Vu comme ça, il y a sûrement un peu des deux. On préférera la version optimiste, ne serait-ce que pour se faire du bien. Ou alors pour apprécier à sa juste valeur un Washing Maxime qui tourne à nouveau rond : plus de passes latérales foireuses, de l’impact qui permet à son équipe de jouer quinze mètres plus haut. Et comme les copains ne sont pas foutus d’en profiter, il est lui-même aller chercher l’égalisation, parce que ça aurait été dommage de fêter son retour aux affaires par une défaite à domicile contre le dixième de la Liga Sagres. Un but et la petite émotion qui va avec. Celle qui donne envie de tendre sa bière en direction du bonhomme et de lui dire les yeux dans les yeux : « Content que tu sois revenu Max. Mais ce qui me ferait encore plus plaisir maintenant, c’est que tu restes. »
2. Alexandre Lacazette. Lacazette est en train de s’imposer comme un cas qui intrigue. Impossible de le trouver en dessous de tout un soir où il apparaît clairement comme l’un des meilleurs sur le terrain. Pas plus qu’on ne peut le trouver vraiment au-dessus du lot depuis qu’il ne marque plus. Du moins, jusqu’à ce qu’un bout d’évidence surgisse au détour d’un nouveau coup de rein, crochet, feinte et centre qui ne donne rien : le Kid de Mermoz fait toujours le bon geste, jamais le bon choix. Ce qui, dit comme ça, ressemble à une sorte de Wiltord inversé, joueur qu’on n’a jamais su situer non plus, entre l’axe et les côtés, entre le buteur et le joueur qui ne ménageait pas sa peine quand il fallait passer par les couloirs. À cette différence près que Nino puait tellement le foot – comme on est tenu de le dire dans les milieux autorisés – qu’il pouvait tout se permettre. Jusqu’à coucher avec les femmes de ses coéquipiers. Aujourd’hui, c’est à peine si Lacazette s’autorise de faire couler l’eau tiède entre ses tweets. Preuve s’il en fallait que les types à qui il manque un supplément de talent, ça n’ose rien. Et c’est même à ça qu’on les reconnaît.
3. Steed Malbranque. On a longtemps cru que ce qu’il restait de Steed Malbranque ne contentait plus que les romantiques. À la réflexion, on s’est dit qu’il devait, malgré une petite revalorisation salariale, pas mal plaire également au service compta. On en a conclu qu’on était quelques-uns à vouloir plus de Malbranque. Même de celui-là. Et qu’une équipe composée de onze Steed aurait permis à l’OL d’équilibrer ses comptes depuis un moment, même si son niveau la situe aujourd’hui entre la 5e et la 8e place de Ligue 1. Comme l’OL quoi. Un peu d’âme et pas mal de classe en plus.
4. Alassane Pléa. À quoi reconnaît-on un club formateur aujourd’hui en France ? À cette capacité à grenouiller entre le milieu et la fin de tableau en Ligue 1 (Rennes, Toulouse, Sochaux, Nantes) quand on ne le retrouve pas en Ligue 2 (AJA, Le Havre, Caen, Metz, Lens). Pour cette soirée d’Europa League, on dira que le club formateur avait la gueule d’Alassane Pléa. Soit le dernier rejeton d’une longue lignée d’attaquants lyonnais destinés à grossir les effectifs d’entre L1 et L2 à défaut de pouvoir reproduire le miracle des Gones BB Gones et reprendre à son compte l’héritage des frères ennemis Benzema – Ben Arfa. Là où Karim et Hatem étaient taillés pour faire trébucher la hiérarchie pourtant établie au plus fort des années de domination, Pléa n’a jamais vocation qu’à éviter à l’OL de se vautrer un peu plus fort. Un coup d’essai qui à défaut de virer au coup de maître prend des allures de coup de pouce du destin pour une accélération bien sentie, un dribble réussi contre toute attente perdu au milieu de deux défenseurs, un centre qu’on n’attendait pas si bien envoyé. D’ailleurs, personne n’est là pour le reprendre. Un peu comme Pléa d’ici quelques apparitions quand Rémi Garde viendra lui reprocher ce qu’on avait tellement apprécié avec Benzema et Ben Arfa. D’être arrivés trop tôt.
5. Gueïda Fofana. Il y a pile un an, Fofana sauvait à lui seul les jeudis soirs du supporter lyonnais. Tout ça depuis ce milieu qu’il est (re)parti pour voir de loin, tantôt flanqué à droite depuis que les blessures s’y collectionnent (Miguel Lopes, Dabo), quand il ne revient pas dans l’axe. Où le risque est toujours le même : passer pour le dernier des derniers pour peu qu’on manque le seul geste qui compte dans sa position, celui qui sauve. Encore faut-il se mettre d’accord sur ce qu’il y a à sauver. Et c’est bien là que cette balle foirée à la 39e mérite d’être considérée autrement que sous les traits d’un fail monumental. Car en se ratant, c’est bien tout un troupeau de nuls que Fofana vient sauver : de Maazou, énième buteur contrarié qui voit sa carrière relancée par la défense lyonnaise, à Bako Koné qui peut passer entre les gouttes pépère quand, en face, on regrette que Maurice n’ait pas eu l’idée de bloquer sur Abdoulaye Ba plutôt que sur l’ex-Guingampais. Et d’ailleurs, quitte à s’intéresser aux causes les plus perdues, autant aller frayer du côté du cas qu’on dit le plus désespéré du moment : l’attaque lyonnaise. Après avoir foiré le plus important dans la position du dernier défenseur, Fofana réussit la performance de manquer l’essentiel dans celle du dernier attaquant, à savoir le cadre. De quoi pardonner à Lacazette et Gomis qui n’ont jamais été foutus de l’approcher et qui, du coup, n’ont presque rien à se reprocher. Gueïda peut toujours s’en vouloir pour le but encaissé et pour celui qu’il n’a pas su mettre (65e), il a surtout fini par rappeler ce qu’on savait tous : il n’est décidément pas fait pour être dernier.
Par Pierre Prugneau et Serge Rezza
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