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OL : un entraîneur, ça peut servir à autre chose qu’à être discipliné
- Publié le: 10 mars 2018
HUMEUR. En pleine crise de paranoïa autoritariste de Jean-Michel Aulas, l’OL a publié un communiqué qui semble tout droit sorti des brouillons Twitter de son président. Dans ce magma de pseudo punchlines sans queue ni tête, un simple bout de phrase nous a semblé en dire long sur la conception du football du Préze. « L’entraîneur est professionnel et discipliné. » Avoir un coach discipliné, c’est sans doute très bien du point de vue de l’employeur. Mais cela explique aussi peut-être aussi la bouillie de football proposée lors des deux dernières saisons. Parce que oui, un entraîneur ça peut servir à plein de choses.
Un entraîneur, ça peut servir à autre chose qu’à hurler au bord de la touche, en demandant à ses joueurs de défendre ou d’attaquer suivant quelle équipe a le ballon. Les habitués de la tribune présidentielle du Parc OL ont d’ailleurs dû être étonnés en lisant l’interview de Xavi dans le dernier So Foot : « Tu ne peux pas entrer sur le terrain avec juste de la motivation. “Vamos, come on !” Il en faut, oui, mais ça ne fait pas tout. Penser, c’est le chantier du futur dans le football. »
Un entraîneur, ça peut donc aussi servir à penser. Et pourquoi pas à savoir expliquer son projet de jeu autrement qu’en se marrant d’un air condescendant parce que quelqu’un utilise un concept abstrait, ou en se plaignant de ne pas avoir un nom qui sonne espagnol. Si l’interview de Xavi citée ci-dessus est si passionnante, ce n’est pas à cause de la nationalité du mec qui répond aux questions. D’ailleurs, je n’ai jamais aimé Ska-P et je n’ai même pas regardé la Casa de Papel.
Un entraîneur, ça peut aussi pouvoir expliquer ses changements autrement qu’en demandant « Et vous, vous auriez fait quoi ? », ou en se plaignant de la justesse d’un effectif qui a été changé à moitié pour lui et qui est le moins touché par les blessures à l’OL depuis 10 ans.
Un entraîneur, ça peut aussi servir à faire progresser les joueurs, plutôt qu’à se plaindre que la jeunesse est trop jeune quelques mois après avoir dit vouloir s’inspirer de l’Ajax Amsterdam et axer l’effectif sur les jeunes, et alors même que les vieux défenseurs centraux choisis par ses soins pour apporter leur expérience accumulent les boulettes.
Un entraîneur, ça peut servir à compter sur autre chose que sur des exploits individuels de ses attaquants, ce qui semble bien être le plan de jeu quand l’entraîneur-adjoint explique : « Le but c’est qu’un joueur se retrouve en situation de un-contre-un, voire en un-contre-deux. »
Un entraîneur ça peut servir à travailler autre chose pour contourner les blocs bas que des schémas ultra-caricaturaux « on tourne-on écarte sur l’ailier-le latéral essaie de déborder » qui finissent le plus souvent en possession stérile en U. C’est toujours utile, surtout quand tu as l’un des trois plus gros budgets du championnat et que ce genre de situations est a priori amené à se répéter.
Un entraîneur, ça peut servir à plein de choses. Et même à atteindre ses objectifs, ceux fixés au départ.
#Jallet : »Je pense que #Genesio est rentré dans les objectifs du club même si ce ne sont pas ceux de départ. » #LT #TeamOL
— OL_Plus (@OL_Plus) 18 mai 2017
(Photo OL)