OL – Bordeaux (1-3) : fort minable outil

Lacazette

LES NOTES. Le Parc OL a connu la défaite pour la première fois neuf mois après son inauguration. Face à des Girondins de Bordeaux inspirés, l’OL n’a jamais semblé en mesure de trouver la clé. But rapide d’Aldo Kalulu, carton rouge de Maxime Gonalons, Jordan Ferri qui finit avec le brassard et Alexandre Lacazette qui sort sur blessure : on aurait en tout cas difficilement pu deviner le scénario de cette soirée cauchemar.

 

Samedi 10 septembre 2016, 4e journée de Ligue 1

Olympique Lyonnais – Girondins de Bordeaux 1-3

Buts : Kalulu (2e) pour l’OL, Malcom (33e), Sertic (71) et Ménez (90e) pour Bordeaux

Avertissements : Rafael (75e) et Ghezzal (85e) pour l’OL, Contento (60e) pour Bordeaux

Expulsion : Gonalons (67e) 

OL : Lopes – Rafael (Tousart, 82e), Yanga-Mbiwa, Diakhaby, Morel – Darder (Tolisso, 69e), Gonalons (cap.), Ferri – Ghezzal, Lacazette, Kalulu (Cornet, 58e). Entr. : Bruno Genesio.

FCGB : Carrasso – Sabaly, Sertic, Pallois, Contento – Malcom (Kamano, 72e), Vada (A. Traoré, 63e), Plasil, Ounas – Ménez, Rolan (Laborde, 79e). Entr. : Jocelyn Gourvennec.

Lopes 3 – Rafael 4, Yanga-Mbiwa 4, Diakhaby 6, Morel 2 – Darder 5, Gonalons 1, Ferri 4 – Ghezzal 1, Lacazette 3, Kalulu 4

 

Il aura fallu 9 mois pour que l’OL connaisse la première défaite de son histoire au Parc OL. Il y a plus grande infamie qu’une série d’invincibilité qui s’achève après 9 mois – mais plus que le fond, c’est la forme qui laisse largement à désirer. Les lyonnais avaient avancé la thèse de l’accident après une déroute surprenante à Dijon, et avaient promis que la trêve leur permettrait de travailler et de préparer au mieux ce match à domicile. Force est de constater que les hommes de Bruno Genesio ont failli, à quelques jours de leur premier match de Ligue des Champions. Et, comble de malheur, ils ont perdu Alexandre Lacazette sur blessure.

Confronté à des absences en série (Christophe Jallet, Mathieu Valbuena, Nabil Fekir, Clément Grenier…), Bruno Genesio a pris plusieurs décisions au moment de coucher son onze de départ sur le papier. Les joueurs particulièrement sollicités par leur sélection pendant la trêve (Maciej Rybus, Maxwel Cornet, Corentin Tolisso) prenaient place en tribune ou sur le banc, tandis qu’N’Koulou payait son début de saison poussif et (peut-être) le lobbying insistant de Jean-Michel Aulas. Enfin, Rachid Ghezzal, après un été de diva marqué par son incertitude et divers caprices, faisait son retour sur le côté droit du 4-3-3.

 

Le match des gardiens, premier tournant

Dans les buts, Anthony Lopes a confirmé un début de saison en demi-teinte. Il a maintenant encaissé sept buts sur les deux derniers matches, et s’est montré tout sauf irréprochable sur plusieurs d’entre eux. Battu sur sa gauche par une frappe pas franchement imparable de Malcom en première mi-temps suite à des appuis douteux, il s’est imposé ensuite pour empêcher le second but bordelais. Mais son indécision à sortir sur le coup-franc d’Ounas a aidé Sertic à placer sa tête gagnante à la 71e. Tout le contraire de son homologue bordelais, décisif à plusieurs reprises. Ce match s’est aussi joué au niveau des gardiens… On demande à rejouer ce match avec Prior titulaire, svp.

Devant lui, Mapou Yanga-Mbiwa s’est inscrit dans la continuité d’un début de saison pas franchement emballant. Impliqué sur les deux derniers buts bordelais, avec un air marquage sur Sertic que Max Gonalons lui-même n’aurait pas renié, et en détournant la frappe de Ménez. A ses côtés, Mouctar Diakhaby fut la grande satisfaction du match. D’entrée, il est apparu très à l’aise balle au pied et dans ses interventions. Toujours bien placé, à l’image de ce centre de Ménez repoussé à la 12e minute. Il a même rappelé les meilleurs moments de Sam Umtiti lui-même avec cette passe en profondeur pour Morel à la 14e, cassant deux lignes défensives d’un coup. Le conte de fées aurait été complet sans cette parade à une main de Carrasso alors que le numéro 5 de l’OL avait coupé la trajectoire d’un corner de Ghezzal.

 

À gauche, le néant

Sur les côtés, Jérémy Morel a de nouveau sombré. En début de mercato, et donc après la signature de Rybus, on pensait que voir l’OL cibler un autre latéral gauche était une excellente idée. Les dirigeants lyonnais semblaient faire preuve d’un minimum de lucidité, après quelques mois marqués par des performances au mieux douteuses de l’ancien marseillais. Une énième volte-face de l’équipe dirigeante plus tard, Morel est toujours l’un des deux joueurs confirmés de l’OL à ce poste, pour le meilleur et (surtout) pour le pire. Toujours aussi limité dans l’utilisation du ballon (cette frappe sans angle à la 54e au lieu de décaler Ferri, démarqué; cette tentative de débordement sur Sabaly… la liste est aussi longue que son chrono sur 100 mètres), il a aussi beaucoup souffert défensivement face à Malcom, bien supporté par Sabaly et les décrochages alternés de Ménez et Rolan. Il faut également souligné que Kalulu, souvent en retard dans son replacement, ne l’a pas franchement aidé. Et pour conclure le tout, son placement sur l’égalisation est aussi douteux que l’élocution de Thomas Touré ou la coupe d’Adam Ounas – au choix.

De l’autre côté, Rafael fut un peu moins catastrophique sans pour autant être transcendant. Il a essayé d’apporter sur son côté et de combiner avec Ghezzal, mais a aussi perdu un certain nombre de ballons en phase offensive.

 

Gonalons creuse toujours

Mais si cette défense a autant souffert, c’est aussi parce que Maxime Gonalons s’est appliqué à la protéger aussi mal que possible. Toujours en retard dans ses interventions, mal placé, en retard dans les duels, et très pauvre dans la construction – le capitaine lyonnais a coché toutes les cases du match catastrophe (retournez à la 10e minute pour revoir cette délicieuse ouverture saucisse sans opposition de 30 mètres pour Morel, directement en touche en phase de relance), jusqu’à ce carton rouge aussi idiot qu’inutile pour un attentat sur Malcom. On risque de ne pas le voir pendant 2 ou 3 matches, et aujourd’hui ce n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle – loin de là. Son placement sur l’égalisation bordelaise, où Malcom a tout le loisir de décrocher et de venir se placer devant la surface lyonnaise, est un délice. Plaisir d’offrir, joie de recevoir.

Ses deux compères du milieu ont rendu une copie légèrement supérieure. Sergi Darder avait bien débuté: impliqué sur le premier but, il s’est aussi appliqué à mettre de l’impact physique et à amener plus de liant entre les lignes. Ses bonnes premières minutes match prometteuses se sont ensuite diluées au fur et à mesure que l’OL reculait. Remplacé par Corentin Tolisso après le rouge – une entrée dans un contexte difficile pour le numéro 8 lyonnais, qui a écopé au milieu et tenté d’apporter offensivement. Jordan Ferri fut largement inexistant une bonne partie du match, avant d’émerger lorsque son équipe fut réduite à 10. Il aurait égalisé sans une grosse parade de Carrasso, tandis que sa jolie frappe en fin de seconde mi-temps a frôlé la lucarne. Courageux mais limité – rien de bien nouveau en somme.

 

Lacazette, si loin, si seul

Devant, Alexandre Lacazette fut complètement isolé pendant toute la rencontre. Bien pris par la charnière Sertic-Pallois, peu aidé par ses coéquipiers, il ne s’est jamais trouvé en position de frappe. Il a bien tenté de combiner à une ou deux touches, mais les Girondins, bien en place, ont verrouillé l’axe avec sérieux et efficacité. Soirée difficile jusqu’au bout avec une sortie sur blessure dans les arrêts de

Match compliqué pour Aldo Kalulu à gauche. Auteur de son troisième but en Ligue 1 en autant de tirs cadrés, Rhône-Aldo a été rattrapé par ses limites tactiques dans le replacement défensif, qui ont contribué à déséquilibrer le bloc lyonnais. Auteur de la perte de balle qui a amené l’égalisation. Remplacé par un Maxwel Cornet volontaire et actif, qui aurait pu être passeur décisif pour Ferri sans une grosse intervention de Carrasso.

Enfin, pour son premier match cette saison, Rachid Ghezzal fut tout simplement merveilleusement mauvais du début à la fin. On saluera tout de même son travail défensif qui a permis au 4-3-3 lyonnais d’être un peu moins instable que ces dernières semaines. Mais au niveau offensif, à part quelques transversales bien senties, il a traversé ce match comme un fantôme. Toujours à contretemps, incapable de faire la différence balle au pied, il a gâché, gâché, et gâché encore, y compris sur coups de pied arrêtés. On rangera le DVD de son match juste à côté de celui où il a débuté en 10 au Vélodrome.

Un Bordeaux joueur et discipliné

Mais il serait injuste de résumer cette défaite aux seules faillites collectives et individuelles de l’OL. Ce Bordeaux-là, avec un onze de départ offensif et bâti pour la possession, a réalisé un match très intéressant. L’apport de Sabaly à droite, le repli défensif organisé avec deux lignes de 4 et des attaquants travaillant sans cesse pour empêcher la relance lyonnaise, les déplacements d’Ounas et Malcom, les dézonages de Ménez et Rolan sont autant d’éléments qui ont largement gêné l’OL. Gourvennec avait parfaitement préparé son match – et cette victoire est d’autant plus remarquable qu’elle est arrivée en ayant encaissé un but à l’extérieur après 62 secondes de jeu.

Étienne M.

(Photo Damien LG)

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