OL – ASSE (2-0) : la Fek’ des voisins

OL

LES NOTES. L’avantage avec l’Histoire, c’est qu’elle ne retient que les grandes lignes des événements. De ce premier (formidable) derby (connecté) au Parc OL, elle retiendra surtout la victoire, et peut-être ces quelques minutes échevelées ici et là en deuxième mi-temps. Elle oubliera une première mi-temps parfois médiocre, souvent ennuyeuse, seulement marquée par ce but de la tête de Sergi Darder, un homme qui prend goût à se montrer décisif lors des grandes affiches décinoises. Elle fermera les yeux sur ces longues minutes de possession stérile qui ont souvent rappelé aux lyonnais leurs limites du moment, y compris au niveau tactique. Belle joueuse, elle retiendra la performance lumineuse de Nabil Fékir, qui confirme de match en match son retour au (très) haut niveau.

 

Dimanche 2 octobre 2016, 8e journée de Ligue 1

Olympique Lyonnais – AS Saint-Étienne 2-0

Buts :Darder (41e), Ghezzal (88e)

Avertissements : Morel (40e), Valbuena (55e) et Ferri (67e) pour l’OL, Lacroix (33e) pour l’ASSE

OL: Lopes – Mammana, Nkoulou, Morel – Tolisso (cap.), Ferri, Tousart, Darder, Rybus – Fekir (Kalulu, 88e), Valbuena (Ghezzal, 64e).

ASSE: Ruffier (cap.) – Malcuit, Lacroix, Selnæs, Monnet-Paquet – Pajot, Dabo, Veretout – Hamouma (Tannane, 25e), Beric (Söderlund, 46e), Nordin (Roux, 75e).

Lopes 7 – Mammana 6, Nkoulou 6, Morel 4 – Tolisso 7, Ferri 5, Tousart 6, Darder 6, Rybus 5 – Valbuena 3 – Fekir 7.

 

Après avoir lancé Jordy Gaspar au poste de piston droit dans l’arène sévillane (avec un certain succès), Bruno Genesio décidait cette fois-ci de titulariser Jordan « Bon Petit Soldat » Ferri au milieu, décalant Captain Coco sur la droite. Déjà le troisième poste occupé par Tolisso depuis le début de cette saison, sans que cela ne semble affecter ses performances. Derrière, Mammana faisait son retour, en l’absence de Mapou suspendu. Enfin, Maxwell Cornet blessé, c’est Mathieu Valbuena qui se faisait offrir une chance de se racheter après un match plus que médiocre à Lorient en soutien de Fékir.

 

Lopes enfin décisif

On commençait à trouver le temps long. Il aura fallu attendre les premiers jours d’octobre pour retrouver un Anthony Lopes décisif dans les buts de l’OL. Après un match contrasté à Séville, il a signé une performance solide, se montrant rassurant dans le jeu aérien, serein sur quelques prises de balle, et surtout décisif en remportant ce face-à-face si important avec Vincent Pajot à la 50e minute, puis sur cette situation chaude quelques instants plus tard face à Tannane, alors que les lyonnais souffraient à l’entame de la seconde mi-temps. Il a aussi été sauvé par on poteau sur une frappe sans angle de Monnet-Paquet. Alors qu’il donnait l’impression d’être battu sur chaque frappe cadrée subie depuis quelques semaines, il a choisi le meilleur des matches pour signer son retour.

 

Morel et le coup du sombre héros

Devant lui, on aura vu un bon Nicolas Nkoulou, souvent bien placé et serein dans la relance. Un match de qualité sans être exceptionnel. À sa gauche, Jérémy Morel a souffert, réussissant notamment l’exploit de subir un coup du sombrero de Bryan Dabo en début de seconde mi-temps, au coeur du gros temps fort stéphanois. Douteux sur l’action menant au duel entre Pajot et Lopes, avec ce ballon qui lui passe entre les jambes. Averti justement quelques minutes plus tard pour un tacle dangereux alors qu’il était sorti à contretemps. À droite de cette défense à trois, Emmanuel Mammana a paru un peu fébrile en première mi-temps, se jetant parfois trop facilement, comme sur cette occasion de Vincent Pajot détournée sur sa ligne par Robert Beric, le meilleur central lyonnais ce soir. Puis l’Argentin est monté en régime en deuxième mi-temps, avec deux tacles de patron à la 55e et à la 62e. Si Tolisso a parfois laissé quelques espaces dans son dos, c’est aussi car Mammana était là pour écoper. En bonus, son jeu long est un délice sucré. Dulce de leche.

Au milieu, encore un match de patron de Lucas Tousart, à l’aise comme s’il évoluait dans cette équipe depuis des années. Bien placé, solide dans les duels, sobre et précis dans la relance, il a même touché le haut de la barre de Ruffier sur corner. Maxime qui ? Quant à Jordan Ferri, on se contentera de copier-coller le paragraphe habituel: généreux dans l’effort, travailleur et disponible, limité techniquement. Enfin, Sergi Darder a livré un match de qualité, bonifié par ce but où il alla mettre la tête où d’autres hésiteraient à mettre le pied. Précis et disponible le reste du temps.

 

T’as le look, Coco

A droite, match énorme du capitaine Corentin Tolisso. Il a joué à la fois piston droit, se montrant actif et disponible, mais aussi milieu, enchainant les courses offensives en deuxième mi-temps et butant sur Ruffier par deux fois, en plein cœur de ces 6 minutes de furia lyonnaise qui auront vu 5 très grosses occasions se succéder (Tolisso seul butant sur Ruffier ; Tousart touchant la barre de la tête ; Tolisso à nouveau mis en échec par Ruffier ; Darder au-dessus face au but vide ; et enfin cette parade inhumaine de Ruffier face à Fékir). Coco initie aussi l’ouverture du score en décalant Fékir d’une passe bien dosée et confirme qu’il est le meilleur lyonnais depuis le début de la saison. Ne lui a manqué qu’un but pour une soirée parfaite. Patron !

A gauche, Maciej Rybus aura livré un match sérieux et complet. Disponible sans être génial, solide et concerné. A fini un peu moins cramé qu’à l’accoutumée, et c’est déjà un exploit.

 

Nabil, le retour du Roi

Mathieu Valbuena chargé de l’animation du jeu en retrait de Nabil Fékir a traversé ce match comme une ombre. Difficile à trouver, quelconque sur coups de pieds arrêtés, incapable de faire des différences balle au pied. Le meilleur moment de son match fut son remplacement par Rachid Ghezzal, auteur d’une bonne entrée mais surtout de ce missile Exocet décoché en demi-volée en fin de match pour finir d’enterrer les espoirs stéphanois.

Théoriquement positionné en numéro 9, Nabil Fekir a en fait balayé tout le font de l’attaque. Malgré ce péché d’individualisme d’entrée de jeu où il oublie de servir un partenaire mieux placé, décidant de frapper du droit avec un angle réduit, il a ensuite travaillé sans compter. Décisif sur le but où il enchaine coup de rein et centre délicieux pour Darder – le tout de son mauvais pied, s’il vous plait. Aurait ajouté à son bilan un but en seconde mi-temps sans cet énorme arrêt au sol sur sa droite de Stéphane Ruffier. Il a retrouvé l’intégralité de ses moyens physiques et cela se voit, en témoigne cette mise en échec de Tannane en fin de match. Sorti sous une ovation méritée. En espérant que cette fois, les Bleus nous le rendent en état de marche.

Étienne M.

(Photo Jean-Marc)

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