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Nabil Fekir, symbole et syndrome d’un OL talentueux mais inconstant
- Publié le: 10 mai 2017
TACTIQUE. Avec 13 buts en 46 matchs avec l’OL toutes compétitions confondues, la saison de Nabil Fekir est loin d’être dégueulasse sur le plan statistique. Le numéro 18 ne semble toutefois toujours pas être revenu à son meilleur niveau et l’on sent bien que Bruno Genesio a du mal à gérer un joueur devenu cette saison le symbole d’une équipe inconstante et bourrée de talents. À moins que cette baisse de niveau ne soit le produit de la faiblesse tactique de l’OL…
On s’est souvent posé la question tout au long de la saison : l’OL aurait-il réussi la même remontée fantastique pour coiffer Monaco au poteau la saison dernière si Nabil Fekir avait été là et que Bruno Genesio avait dû composer avec ? Le foot fiction a bien évidemment ses limites : sans la blessure du numéro 18 de l’OL en équipe de France le 4 septembre 2015, Hubert Fournier serait peut-être toujours l’entraîneur du club lyonnais. À chacun sa croix : Fournier n’a jamais trouvé de solution sans Fekir, Genesio n’arrive pas à jouer avec.
Plus le même Fekir
Si le coach lyonnais a beaucoup navigué entre les systèmes, au point de paraître perdu, Fekir a presque toujours été un poids pour lui. Genesio n’est toutefois sans doute pas le seul responsable. Si l’on se sent toujours obligés d’évoquer la blessure de Fekir, c’est bien que ses effets se font toujours ressentir et que le meilleur espoir de Ligue 1 2015 n’est plus au niveau qui lui avait valu une ascension météoritique, une sélection en équipe de France et des comparaisons répétées avec Lionel Messi.
Solution de facilité
Son manque d’efforts défensifs a rapidement fait remis en question l’option de l’aligner sur le côté droit du 4-3-3 de la fin de saison dernière. Bruno Genesio, qui pouvait difficilement se passer d’un joueur bankable ayant atteint quelques mois plus tôt une cote énorme sur le marché des transferts, a alors dû trouver une solution. L’option retenue démontre une vision du football limitée et quelque peu datée : mise en place d’un double pivot Gonalons-Tousart en plus des quatre défenseurs (en se disant que rajouter des joueurs défensifs augmentait la solidité de l’équipe) et quatre attaquants devant qui se démerdent pour marquer. Du Raymond Domenech dans le texte.
Coupés en deux
Tout au long de la saison, le système a donc souvent tourné au 4-2-4 avec une équipe coupée en deux. C’était encore flagrant dimanche contre Nantes, un match lors duquel Nabil Fekir a souvent donné l’impression d’évoluer plus haut qu’Alexandre Lacazette, alors qu’il est en théorie en soutien de l’avant-centre et chargé du lien avec le double pivot, et de ne pas participer au pressing. Une impression confirmée par les graphiques de 11tegen11, qui font aussi ressortir de façon violente le manque de créativité avec le ballon du milieu de terrain et le côté très prévisible des sorties de balle par les latéraux.
Nabil Fekir symbolise en réalité parfaitement cet OL version 2017. Incapable d’imposer sa patte pendant 90 minutes, il est aussi capable de sauver un match à n’importe quel moment sur un coup de patte ou une accélération bien sentie (à l’image de celle amenant le penalty de l’égalisation à 1-1 contre les Canaris). Son génie peut toujours faire la différence, même au milieu d’une rencontre mal maîtrisée. Et c’est sans doute la bonne nouvelle pour les fans de Fekir : même loin de son meilleur niveau, il reste un joueur plus talentueux et décisif qu’un Rachid Ghezzal en pleine possession de ses moyens. On ne s’en rend pour l’instant compte que par à-coups, mais ça pourrait changer avec un jeu collectif plus développé. En espérant juste avoir l’occasion de le revoir à l’OL.
Hugo Hélin
(Photo Damien LG)