Malbranque, au pas de Corse

RANK’N’OL #S02E12. Il aura fallu une défaite à Ajaccio (2-1) pour que Steed Malbranque retrouve le Rank pour la première fois de la saison. Logique quand l’OL court beaucoup, après le score ou la concurrence, mais de plus en plus souvent en vain. Le symbole est moche, mais si le Rank’n’OL parvient parfois à sublimer la vérité, il ne peut pas encore la fuir.

Olympique Lyonnais

Ce qui est rassurant, c’est que tout le monde regarde dans la même direction. (Photo Panoramic – Gérard Pierlovisi)

 

 

Le compte rendu du match : La défonce à plat

 

Olympique Lyonnais

Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !

 

1. Steed Malbranque. Voir Malbranque reprendre la première place du Rank, la sienne, aurait dû avoir quelque chose de réjouissant. Sauf que Steed n’est plus tout à fait Malbrank, même si cela suffit parfois. Et si le milieu de terrain nous assurait au cœur de l’été qu’il « [courrait] toujours autant », il n’a échappé à personne que son activité était aujourd’hui plus vaine qu’il y a quelques mois. Au moins s’est-il permis à Ajaccio de reprendre cette liberté que trop de jeunesse autour de lui avait contrariée. Ce qui lui aura permis de se créer trois belles occasions (39e, 55e et 56e), la dernière se transformant en égalisation. Mais la satisfaction n’aura été qu’éphémère, renvoyant le relayeur chéri à son inutilité et l’OL à sa nullité. Sans qu’on comprenne lequel de ces deux facteurs était la cause et lequel était la conséquence.

 2. Clément Grenier. On vient à peine d’en finir avec la théorie qui promettait de faire de Grenier la dernière réincarnation du grand 10 à la française qu’il faut à nouveau régler son compte à cette autre idée qui plane autour de l’Ardéchois et tient en un surnom : Greninho. D’accord, on veut bien souscrire à la correspondance avec le maître pernambucan pour cette façon de donner dans le frappé-fouetté à chaque coup franc. Reste que la comparaison s’arrête là. Car si Grenier avait vraiment le Juni à la patte, il aurait plié l’affaire dès sa première tentative, à la 46e minute, occupant pleinement la place que Garde lui a accordé en juin dernier, celle du nouveau joueur providentiel. Les coups francs peuvent toujours être aussi bien tirés, on sait tous qu’un vrai Greninho aurait fait d’Ochoa son Porato. Ramenons donc Grenier à ce qu’il est, soit le meilleur tireur de coup franc de l’OL post-Juninho. Du moins, depuis Pjanic.

3. Alexandre Lacazette. Trois slaloms, pour deux centres – dont un décisif – et une frappe. Si le kid de Mermoz avait disputé tout le match comme il a joué de la 55e à la 58e minute, l’OL se serait créé quatre-vingt-dix occasions. En même temps, s’il s’était comporté tout le match comme à la 94e, celle de son double avertissement pour contestation, il n’aurait joué qu’une minute. Difficile alors d’en faire un exemple. N’empêche, quatre minutes pour écrire une histoire, c’est une sacrée bonne inspiration pour un Olympique Lyonnais qui tente péniblement de réécrire la sienne.

4. Bafétimbi Gomis. Nouvelle titularisation et nouvelle apparition dans le Rank pour Gomis, même sans but. Ce qui révèle bien deux idées du moment qui entourent le classement. La première où l’on apprend à se satisfaire de peu au moment de désigner les cinq lauréats du jour. Un peu de violet dans la déco et on se croirait sur un blog pour supporters toulousains. La seconde veut que Bafé n’ayant plus personne à qui disputer la place de pointe dans le 4-3-3, il peut reprendre à son compte l’héritage lisandriste. La preuve avec cette action de la 25e minute commencée en meneur devant la défense ajaccienne, reléguant Grenier dans le rôle du jeune commis de passage. Elle se poursuit à la récup’ où en quelques secondes il parvient à se montrer davantage que Gonalons pendant 90 minutes. Tout ça avant d’aller occuper cette place que Fofana a très tôt miguelsalopé dans la partie, se permettant sur le contre qui suit de s’occuper du cas Pinochet, pas celui qui arrose la foule, mais plutôt celui qui rôdait certains dimanches en déambulateur, gagnant en guise de dernière standing ovation quelques coups de dentiers de Maggie Tchatcher. De quoi situer un peu mieux le bafétimbisme sur l’échelle du lisandrisme, soit comme une tentative un peu vaine mais courageuse quand même de se battre contre l’état d’esprit tout sauf providence du moment. Démissionnaire.

5. Bryan Bergougnoux. Il doit encore manquer un but de Pancrate et de Maurice-Belay pour pouvoir se faire un Top 10 des attaquants tout pourris qui ont réussi à scalper la défense lyonnaise. En même temps, il suffit de voir Bako Koné entamer toutes ses courses comme les a finies Ourasi, au petit trot, pour comprendre qu’on peut en arriver à se prendre un bon courant d’air sur une accélération de Salim Arrache. On répète : DE SALIM ARRACHE ! Comme on s’est déjà pris un slalom de Daniel Braaten, un crochet et frappe enroulée de Pantxi Sirieix, une ogive d’Umut Bulut, un but même pas invonlontaire d’Anthony Modeste ou un plein panier de buts contre son camp d’Aly Cissokho. à ce compte-là, l’OL n’est plus une équipe de foot, mais bien une œuvre de charité. Ou un collectif mandaté en douce par la direction de la Biennale d’Art Contemporain le temps de cette performance qui saura réconcilier France Football et France Culture. En attendant d’en savoir plus, cette liste de buteurs improbables suffit à elle seule au moment de situer le talent du dernier attaquant qui manque à l’OL, dans l’effectif comme dans l’affectif. Bryan Bergougnoux fait bien partie de la classe des vrais grands attaquants. Ceux qui ont eu le bon goût de ne jamais marquer contre cette défense lyonnaise complètement à plat.

Par Pierre Prugneau et Serge Rezza

Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et le Libéro Lyon

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