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Lopes, pile zen
- Publié le: 21 mars 2014
RANK’N’OL #S02E49. Il a fallu quatre miracles de son gardien, un tir sur un montant et un autre sur la barre pour que les Lyonnais arrivent à gérer trois buts d’avance chez le deuxième du championnat tchèque. Cette défaite à Plzen (2-1) n’empêchera pas l’OL d’aller en quart de finale de l’Europa League. Avec suffisamment de mérite pour ne pas cracher sur son destin.
Jeudi 20 mars 2014, 8e de finale retour de Ligue Europa
FC Viktoria Plzen – Olympique Lyonnais 2-1
Buts : Kolar (60e), Tecl (62e) pour Plzen ; Gomis (45e+2) pour Lyon
OL : A. Lopes – Miguel Lopes (Bedimo, 61e), Bisevac , B. Koné, Dabo – Ferri, Gonalons (cap.), Tolisso (Mvuemba, 77e) – Gourcuff – Briand, Gomis (Malbranque, 84e). Entr. : Rémi Garde.
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Anthony Lopes
On a vu des Rémy Vercoutre se faire fesser pour moins que ça. Car il faut le dire : Anthony Lopes n’est pas impérial sur la tête de Tecl pour le but du 2-1 (62e). Petite faiblesse ou légitime volonté de donner de l’ampleur à l’ensemble de son œuvre ? Dans l’enthousiasme d’une qualification pour les quarts de finale d’Europa League, on penchera très nettement pour la seconde solution. L’OL a dû attendre de souffrir pour prendre conscience qu’on n’arrive pas à ce niveau de la compétition par enchantement. Comme ça que Lopch’ a dû se résoudre à concéder le 2-1 pour que ces miracles soient appréciés à leur juste valeur. Au bout du compte, quatre parades dont le niveau de qualité n’a cessé de s’élever avec le temps et donc le suspense (35e, 59e, 82e et 87e) pour un match de patron. Un patron à la coupe légionnaire Quartier Général-Frère style, comme Coupet, Violeau ou Delmotte avant lui. Soit autant de types qu’on n’attendait pas vraiment mais qui étaient là pour le début de la (première) grande histoire.
2. Steed Malbranque
Et soudain, tout s’est apaisé. Ça n’a pas empêché les Tchèques d’obtenir leur dernière et plus grosse occasion provoquant une double parade de Lopes (87e), mais Malbranque ne pouvait pas non plus s’improviser défense centrale à lui tout seul. Et encore, une seule situation dangereuse en dix minutes, cela ressemblait presque à de la maîtrise pour l’OL de la seconde période. Un rappel au calme vers Jordan Ferri plus tard, Malbranque pouvait repartir serein : en moins de 80 minutes en deux matchs, il a qualifié son équipe pour les quarts. Avec tout juste le temps de soigner sa cheville au milieu. Les héros ne meurent jamais.
3. Maxime Gonalons
Arrive un moment où on ne veut plus voir les matchs de Gonalons comme les autres. Qu’une seule de ses prestations paraisse faiblarde pour une de ces passes qu’il veut trop décisive – comme s’il fallait traverser toutes les lignes en une fois ou donner dans la bascule-éclair et pas autrement – et c’est le moment de monter au créneau pour défendre le morceau. Parce qu’il y a forcément un match que vous n’avez pas vu et qu’on doit vous révéler pour avoir passé la partie l’œil rivé aux déplacements de Washing Maxime. Un peu comme chez Tarantino quand Boulevard de la Mort ou Inglorious Basterds figurent trop des films secondaires pour ne pas être des sommets en soi. Bien plus que le fond, c’est la forme qui finit par intéresser chez Gonalons lorsqu’il s’applique à accompagner les mouvements de Gourcuff à la virgule près. Si le porteur de balle n’est jamais loin de son Yoann, tout ça n’est possible que parce que le meneur à toujours un Max en couverture – et un peu plus. L’un pilote quand l’autre poinçonne. Rien de bien renversant à l’heure où l’ancien Bordelais en est encore à se chercher un rythme. Mais c’est aussi à ça que servent les prestations les moins abouties : à en profiter pour célébrer celui qui a encore le bon goût de rester derrière, y compris quand, sur une passe qui manque de traverser les lignes, on saisit qu’il ferait mieux d’être devant.
4. Miguel Lopes
Pour ceux qui croiraient encore que Miguel Lopes ne sert à rien, si ce n’est à regretter que Garde n’accorde un peu plus de place à Zeffane, on demandera de bien regarder ce qu’il se passe avant et après la 61e minute. Certes, Miguel a passé une bonne partie de sa soirée à en baver face à Duris dont le talent semble reposer comme pour son homonyme de chez Klapish sur cette seule et même performance répétée à l’infini : le crochet intérieur pour le joueur, le rictus crétin pour l’acteur. Heureusement, le latéral portugais est au-dessus de tout ça. Même pas besoin de le rappeler : les autres s’en chargent à sa place, surtout s’ils s’appellent Dabo. Heureusement, il reste encore un Lopes pour chasser l’autre après la 61e. Façon de dire qu’on peut toujours célébrer l’OL au moment de sauver l’indice UEFA des clubs français, on n’oubliera pas de préciser que ce sont encore les Portugais qui s’en chargent le mieux.
5. Bafétimbi Gomis
Bien sûr qu’il faudra se souvenir de ce but plus décisif qu’il n’a pu en avoir l’air sur le coup (45e). De là à faire de Gomis ce sauveur qu’on ne saurait aimer, sans nous. Encore heureux que Bafé sache s’emmener une défense sur un crochet en slow motion lorsqu’il faut s’en aller faire la différence. Pour le reste, on n’oubliera pas non plus cette bravade où le coup du sombrero et retourné qui suit fait trop d’ombre à la blind remise de Jimmy pour ne pas être suspecte. Et c’est précisément là que se situe la grande incompréhension avec la Panthère, à se dire qu’il joue comme il envoie ses selfies : pour sa gueule. Au risque d’y laisser un passage pour les quarts s’il n’y avait eu les gants rouges comme des écrevisses de Lopes et trois barres pour sauver les affaires lyonnaises. Et ouais, Bafé, il aurait fallu comprendre qu’il en va aussi d’une qualif’ comme de l’indice Tiago. On ne se l’attribue jamais. On l’obtient.
Par Pierre Prugneau et Serge Rezza
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