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OM-OL : l’Olympique haut
- Publié le: 18 avril 2013
RANK’N’OL #20. Parfois, il faut savoir s’aventurer dans les marécages pour gagner son droit au nouveau départ. L’OL y a eu droit à deux reprises cette semaine : au sens figuré à Toulouse, et au sens propre dans la gadoue marseillaise. Après avoir fait mine de flirter avec le gouffre, les Lyonnais retrouvent donc le sommet de la L1 l’air de rien. Ou plutôt sur un air de Rank’n’OL.
Mercredi 28 novembre 2012, 10ème journée de Ligue 1
Olympique de Marseille – Olympique Lyonnais 1-4
Pour l’OM : Rémy (77ème)
Pour l’OL : Gomis (3ème, 34ème et 72ème) et Malbranque (48ème)
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Bafétimbi Gomis : les théoriciens en tous genres qui ont misé sur le football sans attaquant en sont pour leur frais. Parce que, depuis ce soir, mieux vaut en avoir un. Et Gomis de préférence. Alors qu’on se demandait quelques heures plus tôt si l’OL pouvait tourner sans Licha, Gomis a suffisamment semé le trouble pour qu’on se demande s’il n’était pas l’astre autour duquel s’organisait la révolution copernicienne à l’œuvre côté lyonnais. Pas seulement un type qui y va de son hat trick le temps d’un soir de grâce où c’est Souley qui ramasse. Non, un joueur assez dur pour évoluer dans le même registre que Gonalons, mais à l’autre bout du terrain, dos à une défense lui aussi, lançant le jeu à rebours pour permettre à son milieu d’enclencher la marche avant. Plus qu’un simple pivot de raquette, Bafé est aussi gratteur de ballons, technicien ès conservation et grosse caisse qui ne ménage pas sa peine à ses heures perdues. L’invention d’un nouveau poste, indispensable. Plus-qu’un-attaquant.
2. Steed Malbranque : l’OL en démonstration au Vélodrome ? Un classique des années zéro, quand Juninho y faisait à peu près ce qu’il voulait. Si le Malbranque 2012 n’a rien à envier à son aîné brésilien en terme d’influence dans le jeu, il lui manquera toujours la postérité Youtube. Alors comme la fête était belle, il a décidé de mettre son premier « vrai » but de la saison sur une volée acrobatique. Mais pour que personne n’oublie que c’est d’abord son volume de jeu qui défie les lois de la science, il avait pris soin de récupérer le ballon qui allait amener le centre de Lacazette. Car Malbranque ne demande rien. Il va le chercher.
3. Maxime Gonalons : « Si Max était brésilien ou argentin, il serait déjà en train de jouer dans un grand club. » Il suffit donc d’une victoire enlevée pour que Vercoutre retrouve son rôle d’attaché de presque pour ses copains du milieu. Ce qu’il oublie de dire, c’est qu’il n’y a pas plus lyonnais que Gonalons. Autrement dit, si Washing Maxime n’a rien contre le fait de jouer dans un de ces grands clubs évoqués par son gardien, autant faire en sorte que ce soit à la maison. Ouais, comme Elvis qui finit par se barrer d’Hollywood pour reprendre son titre de King depuis Memphis, Tennessee. On n’a pas trouvé plus concerné que le Gone du Val de Saône pour répondre aux attentes de la maison lyonnaise. Car là où d’autres auraient perdu les pédales pour cette semelle brutale qui refait le portrait de Petit Vélo façon Paris-Roubaix, Gonalons parvient à conserver cette maîtrise de soi tout le reste du match, au point d’irradier le reste du milieu. C’est les Ayew qui doivent la jouer frères gadoue, puis le milieu marseillais dessoudé plus vite qu’au bout vingt ans de règlements de comptes. Le reste n’est jamais que la récitation d’une partition bien connue : interventions à haute intensité, récupérations propres et relances bien élevées (80 % de passes réussies). Notre Sergi Busquets à nous ? Pourquoi se priver, puisque l’OM le voulait bien.
4. Anthony Réveillère : sa huitième entrée dans le classement le plus subjectif de France est bien la preuve irréfutable qu’il est objectivement le meilleur arrière droit français actuel. Alors en attendant que sa cote d’amour remonte à l’international, il s’est chargé de la soigner auprès des siens en reprenant son rôle de passeur décisive sur la dernière réalisation de Gomis pour la quasi-réplique du but de Wiltord face au Real. C’était il y a sept ans. La preuve que Réveillère ne vieillit pas. Ou alors qu’il vieillit bien.
5. Alexandre Lacazette : ça aurait pu être Dabo, Grenier ou Umtiti. Mais il a bien fallu se rendre à l’évidence : participer très directement à l’élaboration de trois buts méritait bien une place dans le tableau. À Marseille, Lacazette a démontré qu’il n’était pas seulement titulaire depuis plusieurs semaines parce qu’il n’avait que Briand comme concurrent. Il a enfin pris toute la mesure de son poste d’ailier, sans que ses efforts de repli nuisent à son efficacité offensive. Alors ce coup-là, Briand était blessé, mais il risque désormais d’avoir pas mal de temps pour gérer son personal branding les soirs de match.
Par Pierre Prugneau et Serge Rezza
(Article publié le 29 novembre 2012 sur Rue 89 Lyon)