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Les Turcs et astuces de l’OL en coupe d’Europe
- Publié le: 11 avril 2017
TABLEAU DÖNER. Pour la première fois de son histoire européenne, l’OL va rencontrer Besiktas. Match aller ce jeudi en quart de finale de la Ligue Europa. La Turquie n’est toutefois pas une terre inconnue pour le club lyonnais. Aziz Bouderbala, Alain Caveglia, Christophe Delmotte, Grégory Coupet, Nilmar ou encore Pierre-Alain Frau ont été les héros (parfois malheureux) des épisodes précédents.
1991-92 : première élimination européenne pour Aulas
16e de finale de coupe de l’UEFA : Lyon – Trabzonspor : 3-4 puis 1-4
Le parcours en amont. C’est le retour en coupe d’Europe pour Lyon, 16 ans après. C’est surtout la première expérience européenne de l’ère Jean-Michel Aulas. L’Östers IF Växjö est un club suédois que personne ne connait en France, sauf les supporters de l’OL qui ont de la mémoire. En 32e de finale, l’OL gagne 1-0 à Gerland sur un but de Rémi Garde, et valide sa qualification 1-1 au Myresjöhus Arena (égalisation de Stéphane Roche pour l’OL).
La double confrontation. L’OL ne réussit pas une très belle entame de saison. Au moment d’affronter l’équipe turque de Trabzonspor, les hommes de Raymond Domenech sont même 18e (sur 20) en D1. La coupe de l’UEFA est-elle déjà un objectif inscrit « en lettres d’or » sur la feuille de route d’Aulas ? Aucune déclaration d’époque ne permet de l’établir clairement. Quoi qu’il en soit, les Lyonnais s’offrent une course à handicap, dès le match aller. Après une première mi-temps vierge de but, c’est la folie : l’OL encaisse deux buts au retour du vestiaire (51e et 53e), avant de recoller grâce à des têtes plongeantes superbes d’Aziz Bouderbala (60e) et Milos Bursac (63e). De nouveau derrière à la 77e (2-3), l’OL égalise dans la foulée par Alfonso Fernandez Leal sur un retourné inspiré (3-3), avant de s’incliner dans les arrêts de jeu. 3-4 score final.
Rapidement mené 2-0 au retour, l’OL n’est jamais en position de se qualifier. Sur un but de raccroc, cette fois, Bursac permet à l’OL de revenir à 2-1 à la 41e, mais les Turcs reprennent la main avant la pause. Déjà auteur de deux but sur la double confrontation, Hami clôt la marque en fin de match (4-1).
1997-98 : L’OL, forte tête en Intertoto
Demi-finale de coupe Intertoto : Istanbulspor – Lyon : 2-1, puis 0-2
Le parcours en amont. Lyon dispute la regrettée (ou pas) coupe Intertoto du fait de sa huitième place en D1. Avant sa demi-finale contre Istanbulspor, l’OL fait carton plein dans sa poule, battant ses quatre adversaires : Odra Wodzislav (5-2), MSK Zilina (0-5), Austria Vienne (2-0) et Rapid Bucarest (1-2). Un parcours du combattant débuté le 28 juin !
La double confrontation. Autres temps, autres mœurs : on pouvait alors lire dans l’Équipe « Lyon, qui ne s’en cache pas, a fait de l’Intertoto un vrai objectif. Le président Aulas a fait les comptes : droits d’entrée dans le pool télé et Cie, l’affaire rapporterait 15 MF au club. » Un montant qui semble aujourd’hui bien dérisoire (environ 2M€). Le match aller en Turquie est compliqué : des orages ont rendu le terrain presque impraticable, des projectiles tombent du haut des tribunes à l’arrivée du bus lyonnais et l’ambiance est bien évidemment chaude. Pourtant, les Lyonnais frappent d’entrée de jeu. Alain Cavéglia reprend de la tête un centre de Ghislain Anselmini au bout de quelques minutes de jeu et revient à hauteur de Joseph-Désiré Job au classement des buteurs. La riposte turque ne se fait pas attendre : à la demi-heure, le score est de 2-1 et ne bougera pas.
Vous avez besoin d’une nouvelle preuve que l’OL n’était pas dans la même dimension qu’aujourd’hui ? Cette défaite apparaît presque comme un bon résultat. Le compte-rendu de l’Équipe est ainsi titré « Lyon tient le choc », tandis que l’entraîneur Bernard Lacombe attend le match retour avec impatience : « À nous de faire le jeu intelligement et de faire preuve d’un petit peu plus de réussite dans le dernier geste. » Ce sera fait : Christophe Cocard ouvre une nouvelle fois le score dans les 10 premières minutes avant que Ludovic Giuly ne double la mise à un quart d’heure de la fin, malgré l’expulsion de Job à la 20e minute.
Le reste du parcours. Après la double confrontation contre les Stambouliotes, Lyon élimine Montpellier en finale (3-2, 1-0). Impressionné, le président de l’OM Robert-Louis Dreyfus se promet de gagner, lui aussi, cette compétition européenne au nom qui claque(tte). Qualifié pour la coupe de l’UEFA, Lyon sera éliminé en seizième de finale contre l’Inter malgré une victoire à Giuseppe Meazza à l’aller (1-3, 2-1). En 32e, la bande à Lacombe avait marché sur Brondby (3-2 au Danemark, 4-1 à Gerland).
2001-02 : Delmotte, fort comme un turc
Ligue des Champions (poule) : Fenerbahçe – Lyon : 0-1 puis 1-3
La double confrontation. Le calendrier européen est perturbé par les attentats du 11 septembre 2001. La première journée de la moitié des groupes de Ligue des Champions, dont celui de Lyon, est reportée. L’OL rencontre le club turc pour son deuxième match. En Turquie, c’est Christophe Delmotte qui arrache les premiers points de l’OL dans cette phase de poules d’une tête en fin de match (0-1). Le centre est signé Pierre Laigle, et la célébration du buteur particulièrement démonstrative.
Au moment de jouer la quatrième journée du mini-championnat que constitue la poule F, l’OL est toujours bloqué à trois points. Il s’agit avant tout de s’assurer de la troisième place, avant d’éventuellement espérer un sprint décoiffant. Le job sera fait, malgré une ouverture du score des visiteurs par Oktay (35e). Dans les arrêts de jeu de la première mi-temps, Sidney Govou égalise logiquement de près, sur un judicieux service d’Éric Carrière. Dès la 53e, Lyon prend l’avantage. On prend les mêmes… un tir de Govou est repris par Carrière (2-1). Puis Delmotte récidive à la 68e, profitant du travail combiné de Govou et Peguy Luyindula (3-1).
Le reste du parcours. En dévissant d’entrée contre Leverkusen à domicile (0-1, rouge pour Juninho), Lyon était parti de travers dans cette Ligue des Champions. La revanche sera prise dans un match retour sans enjeu pour l’OL, déjà éliminé (victoire 4-2 chez le futur finaliste de la C1, avec un but de Frédéric Née). Malgré deux défaites, la double confrontation contre le FC Barcelone laissera quelques bons souvenirs : le fameux arrêt de Grégory Coupet au Camp Nou (0-2), et une belle remontée à Gerland à l’avant-dernière journée. Tenu de gagner pour rester en lice dans la course à la qualification, l’OL passe de 0-2 à 2-2, avant d’être sanctionné par une réalisation de Gerard dans les arrêts de jeu, dans un but abandonné par Coupet, monté sur corner.
Reversés en coupe de l’UEFA, les gones rétablissent une situation foireuse en seizième. Il y a 4-0 à l’aller à Bruges quand Luyindula sauve l’honneur en fin de match et donne un tout petit espoir aux supporters (4-1), qui attendent la remontada (terme alors non-utilisé – c’était mieux avant…) à Gerland. Lyon en rêvait, Sonny l’a fait : victoire 3-0, triplé du Brésilien, avec délivrance dans les arrêts de jeu. Tout ça pour se planter en huitième contre le Slovan Liberec : un match nul poussif à l’aller (1-1, but de Govou), un bon gadin au retour (1-4).
2002-03 : L’OL au fond des chiottes (à la turque)
Coupe de l’UEFA (16e de finale) : Denizlispor – Lyon : 0-0, puis 0-1
Le parcours en amont. Champion de France pour la première fois, l’OL échoue à nouveau à sortir de sa poule de Ligue des Champions. Il y a à boire et à manger dans le parcours lyonnais. Brillants contre l’Inter, les gones s’imposent à Giuseppe Meazza grâce à un but sublime de Sonny (1-2), après avoir partagé les points à Gerland (3-3), avec un but sublime de Sonny (non, non, ce n’est pas un copier-coller malencontreux). La victoire contre Rosenborg (5-0) constitue le climax de Tony Vairelles à Lyon, tandis que le match en Norvège est ennuyeux à souhait (1-1). La double confrontation avec l’Ajax donnera une tonalité amère à l’ensemble : battus logiquement à l’aller (1-2), les lyonnais jouent leur qualif’ à Gerland contre l’équipe de Zlatan pour la sixième journée. La défaite (0-2) est marquée par une égalisation à 1-1 de Sonny que les arbitres ne verront pas alors que le ballon rentre dans le but de plus d’un mètre, 15 ans avant l’émergence de la Goal Line Technology.
La double confrontation. Troisième de sa poule, derrière l’Inter et l’Ajax, l’équipe désormais cornaquée par Paul Le Guen est encore une fois reversée en consolante. Denizlispor est une équipe alors complètement anonyme (et elle l’est encore de nos jours, sauf pour les lyonnais). Difficile de trouver trace du 0-0 à l’aller. Les mémoires et Google sont nettement plus focalisés sur le retour. C’est le centième match européen de l’OL, et le pédigree de l’adversaire (alors neuvième de son championnat) laisse envisager une qualification tranquille. L’équipe de PLG a de l’allure : Coupet, Edmilson, Caçapa, Juninho, Diarra, Dhorasoo et Carrière commencent notamment le match. Sonny, d’abord laissé au repos, entrera à la pause.
Même quand Ozkan ouvre le score en taclant, trompant Coupet sur sa droite, l’inquiétude est relative dans les tribunes de Gerland : il reste 85 minutes pour marquer deux buts. C’est en fait le début d’un cauchemar que certains situent en bonne place aux côtés des sorties de route historiques contre Maribor, Nicosie ou plus récemment l’Astra Giurgiu (ou Liberec, voir un peu plus bas). Lyon n’arrivera jamais à marquer, malgré de nombreuses situations et deux gloubi-boulga incroyables dans les six mètres, à la fin des arrêts de jeu.
2004-05 : L’OL bosse fort et fait le plein
Ligue des Champions, phase de poules : Fenerbahçe – Lyon : 1-3, puis 2-4
La double confrontation. Dans le calendrier de la C1, ce sont les deux matchs « du milieu ». Lyon a déjà quatre points dans la besace au moment de se présenter à Istanbul. Les joueurs de Paul Le Guen visent la gagne pour goûter à nouveau aux huitièmes de finale de la C1. Tout se passe en seconde mi-temps. Trouvé par Anthony Réveillère devant la surface, Sylvain Wiltord décale Juninho, lancé, qui envoie une praline transversale rentrante à la 55e. Sur un corner, Cris profite d’une remise de Mahamadou Diarra pour doubler la mise dix minutes plus tard. La réduction de l’écart immédiate n’empêchera par l’OL de gagner, Pierre-Alain Frau inscrivant le troisième but en fin de match sur un nouvel assist de Wiltord (1-3).
On a juste trouvé le match en entier, si vous avez une heure et demi devant vous
Les deux équipes se rendent les coups au match retour. Michael Essien (22e) puis Florent Malouda (53e) répondent à l’ouverture du score de Selçuk (14e), avant que Tuncay (73e) n’efface l’avantage des gones. Grégory Coupet sort blessé et la mauvaise affaire semble presque entendue, avant que Nilmar ne surgisse de sa boîte. Le Brésilien provoque d’abord l’expulsion de Servet, avant d’y aller de son doublé (le deuxième sous les couleurs lyonnaises après celui à Rennes lors de son premier match) sur un coup franc de Juninho sur (94e) puis dans le jeu (96e).
Éloi Paillol