Les Lyonnaises perdent la main

OUPS. Invaincu depuis trois ans en Ligue des champions féminine, l’OL s’est incliné en finale face à Wolfsburg (1-0). Le penalty concédé était peut-être litigieux, mais ce sont surtout les faillites individuelles qui ont coûté aux Lyonnaises un troisième trophée d’affilée.

OL Wolfsburg

Camille Abily sera déjà remplacée au moment du but de Wolfsburg. Mais les choses ne se passaient manifestement pas comme elle le souhaitait avant même le penalty. (Photo Panoramic – Paul Harding)

 

Jeudi 23 mai 2013, finale de la Ligue des champions, Stamford Bridge (Londres)

Olympique Lyonnais – VfL Wolfsburg 0-1

But : Müller (sp, 73e)

OL : Bouhaddi – Franco, Georges, Renard, Bompastor (cap.) – Henry, Necib – Thomis, Abily (Le Sommer, 67e), Rapinoe (Dickenmann, 46e, puis Majri, 90e) – Schelin. Entr. : Patrice Lair

 

Ce qu’il faut retenir. Ça avait déjà plutôt mal commencé. Enfin doucement. Dès la 4e minute, Kessler, d’abord reprise par Henry, profitait de l’attentisme de Bompastor pour tirer de peu à côté. La capitaine lyonnaise se rattrapera dix minutes plus tard en intervenant devant Müller après un ballon perdu par… Henry. Entre temps, Amandine Henry avait placé une belle tête au ras du poteau sur un corner de Rapinoe (11e) et Schelin envoyé le ballon au-dessus du but de Vetterlein sur une subtile passe d’Abily. Mais les Lyonnaises allaient attendre près d’une demi-heure pour mettre une première fois la pression sur Wolfsburg, avec quasiment une occasion par minute entre la 26e et la 32e : Schelin trop courte sur une remise de la tête de Rapinoe ; frappes d’Henry puis de Necib ; rush d’Henry pour Abily qui tirait au-dessus ; superbe frappe enroulée du gauche de Schelin arrêtée par Vetterlein. Mais ce sont les Allemandes qui auront la plus grosse occasion de la première mi-temps, Müller frôlant le cadre des 18 mètres. Les joueuses de Patrice Lair revenaient un peu plus incisives. Mais, après une main dans la surface non sifflée sur une pichenette d’Abily (52e) et une reprise de la même Abily arrêtée par la gardienne de Wolfsburg (55e), les Lyonnaises ne seront plus vraiment dangereuses, si ce n’est sur une ultime frappe de Necib (93e) qui ne risquait pas de tromper Vetterlein, sur un nuage.

Le moment clé. 72e : alors que Pohlers est lancée en profondeur, Sarah Bouhaddi sort à sa rencontre, à l’angle de sa surface, et réalise un tacle génial. Mais pas loin d’être inconscient. On est passé à deux doigts du penalty. À deux minutes en fait : puisqu’une main de Laura Georges offrira à Müller l’occasion d’inscrire le but qui offre à Wolfsburg sa première Ligue des champions. Un exploit sur le papier, mais pas spécialement au vu de la rencontre.

Les joueuses. Outre sa superbe sortie sur Müller, Sarah Bouhaddi (6) a également réalisé une jolie manchette dans les arrêts de jeu devant Magull. Elle aurait pu être la reine de la soirée, mais les gardiens de l’OL ne sont définitivement pas des spécialistes des penaltys.

Derrière, Corine Franco (5) a été active sur son côté droit et Wendie Renard (7) impériale dans l’axe. Au-delà du penalty concédé, malchanceux et un peu injuste, Laura Georges (4) a souvent été en difficulté même si ses montées ont souvent été intéressantes. Sonia Bompastor (4) a eu du mal également et son apport offensif sur le flanc gauche a été quasi nul.

Peut-être trop habituées à se balader, les milieux ont semblé improviser pendant vingt minutes avant de s’organiser de manière plus classique. Si Amandine Henry (6) a perdu quelques ballons, c’est aussi parce qu’elle a payé son énorme activité, capable de se retrouver troisième stoppeur dans sa surface et de frapper au but vingt secondes plus tard. Louisa Necib (5) et Camille Abily (5) n’ont pas apporté ce que l’on attendait d’elles dans le match de l’année, à deux-trois éclairs près. Mais parce que leurs adversaires sentent qu’elles peuvent apporter le danger à chaque instant, on peut s’interroger sur la pertinence d’avoir sorti la meneuse à vingt-cinq minutes de la fin, à 0-0.

Mais c’est surtout devant que l’OL a pêché. C’est d’ailleurs celle qu’on attendait le moins, Élodie Thomis (5), qui s’en est mieux tiré, même si les différences créées sur son aile droite ont pâti de ses dernières passes. Megan Rapinoe (4) a été inoffensive de l’autre côté. Le problème, c’est que sa remplaçante, Lara Dickenmann (4), a fait à peine mieux, même si elle sert Abily sur l’action du penalty non sifflé. Elle sera d’ailleurs elle-même remplacée dans les arrêts de jeu. La rentrée d’Eugénie Le Sommer (67e) a été intéressante, à cela près que le passage au 4-4-2 a coïncidé avec la période la plus stérile de l’OL. Mais le véritable fait du match restera la performance médiocre de Lotta Schelin (4). À l’exception de sa magnifique frappe enroulée de l’intérieur du gauche (32e), l’avant-centre suédoise a raté à peu près tout ce qu’elle a tenté, les rares fois où elle parvenait à se défaire de l’admirable défense allemande.

Pierre Prugneau

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