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La Suze – OL : Gourcuff, service gagnant
- Publié le: 5 janvier 2014
RANK’N’OL #S02E31. Un petit set et puis s’en va. L’OL a bouclé sans forcer son petit tour face à La Suze (6-1). Encore fallait-il pour les Lyonnais tenir avec Gourcuff celui qui envoie son lot de services gagnants. Pour ensuite pouvoir monter aux filets.
Dimanche 5 janvier 2013, 32e de finale de la Coupe de France
La Suze FC – Olympique Lyonnais 1-6
Pour La Suze : Pichot (41e)
Pour Lyon : Gomis (6e et 56e), Grenier (43e), Lacazette (58e et 79e), Malbranque (66e)
OL : Vercoutre – Miguel Lopes, Bisevac, B. Koné, Bedimo – Grenier, Gonalons (cap.), Fofana (Malbranque, 64e) – Gourcuff (Danic, 73e) – Gomis, Lacazette (Benzia, 64e). Entr. : Rémi Garde.
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Yoann Gourcuff
Au-delà du score aux allures de set expéditif, on a eu l’occasion de se rappeler que Gourcuff a été un bon joueur de tennis. Ce qui, l’air de rien, permet de mieux comprendre son jeu. Après tout, le court de tennis peut apparaître comme cette drôle de boîte noire où précision du geste et mental sont intimement mêlés. À son meilleur, un bon joueur peut enchaîner les coups gagnants et plier l’affaire sans jamais donner l’impression de forcer. Les mauvais, c’est le mental qui finit par se diluer pour un geste manqué. À Lyon, on a surtout ce Gourcuff-là : un type qui s’est longtemps agacé à force de ne pas mettre les coups qu’il réussissait auparavant, au point d’y laisser une partie de sa carrière. Ce qui a amené certains à se demander dans quelle mesure Yoyo était fait pour le foot. Pour ce qui est des à-côtés, la réponse tient dans ce mutisme forcené qui continue de le tenir en retrait. Pour le reste, il suffit d’une nouvelle parenthèse euphorique et de deux belles passes dé’ en forme de services gagnants pour l’envoyer au sommet du foot à mateurs.
2. Henri Bedimo
C’est à ce genre de détails qu’on situe l’écart entre les jours de matchs en Ligue 1 et ces tours de coupe chez les amateurs. Le premier arrive au coup envoi quand Miguel Lopes parvient à centrer pour la première fois de la saison sans être contré. Le Portugais au bisou tatoué dans le cou comme mon petit poney remet ça une minute plus tard. Il n’y a personne pour reprendre. D’ailleurs, s’il doit y avoir quelqu’un, on peut toujours compter sur l’éthique de Lacazette pour se charger de manquer le cadre (88e). À l’inverse, il suffit à Bedimo d’un tout petit dégagement du boule sur son adversaire pour qu’il prenne l’allure d’un geste de ralliement. Une accélération plus tard, le centre peut bien manquer sa cible préférée (Gomis), ses équipiers sont suffisamment nombreux à s’être projetés pour permettre à Malbranque de marquer en pointe d’un jour (65e) ou d’ouvrir la voie au doublé de Lacazette (78e). C’est aussi à ce genre de détails qu’on situe l’écart entre Bedimo, joueur de Ligue 1 parmi les siens, et Miguel Lopes qui doit encore composer avec son mi-temps de garçon-coiffeur.
3. Bafétimbi Gomis
Koné a bien tenté de profiter du traçage NFL de la MMArena pour exploser le record de France du nombre de yards gagnés sur un dégagement foutraque, Gomis a continué à pratiquer le jeu qu’il connaît le mieux : en 4-3-3. Difficile de lui donner tort, tant le losange sert d’accélérateur de transmissions. S’il change la vie à quelques-uns, c’est surtout aux quatre du milieu et, par extension, à Lacazette dont le jeu en rupture et en accélérations rappelle qu’un neuf-et-demi n’est jamais qu’un milieu reconverti en attaquant – à moins que ce soit l’inverse… De son côté, Bafé n’a qu’à attendre que les quilles adverses soient tombées pour y aller de son strike. À une différence près peut-être : là où le 4-3-3 lui demandait de créer la place pour les autres en bon pivot de raquette, le losange la lui donne. Ne reste alors plus qu’à la prendre, en bon pivot de racket.
4. Alexandre Lacazette
Il a déjà été question de lui quand les autres marquent (Gomis) ou quand ils passent (Bedimo et Miguel Lopes). Preuve que même lorsqu’il n’est pas le plus en vue sur le terrain, il n’en reste pas moins un joueur précieux. Pour s’en convaincre, on précisera qu’il est celui qui éloigne définitivement l’OL d’un remontée qui finit par arriver pour peu qu’il y ait deux buts d’avance à la marque. Une façon comme une autre de tracer la limite entre le joueur décisif et celui de Sisyphe.
5. Clément Grenier
Il suffit d’avoir cédé au rituel de la galette pour connaître la rengaine par cœur. D’un côté de la table, ceux qui veulent conjurer le sort en faisant savoir qu’ils n’ont jamais la fève. De l’autre, ceux qui se taisent parce qu’ils se foutent bien d’avoir une couronne en carton. Il lui suffit pourtant d’être renvoyé dans cette position d’apprenti-relayeur, à l’ombre de Gourcuff, pour que Grenier trouve la fève et gagne sa couronne à lui, celle de sauveur en chef. Ce qu’il doit autant à l’inconséquence d’un gardien qu’à la souplesse de sa cheville (43e). Après quoi il peut reprendre le cours de sa partie avec ce même niveau d’inconstance, entre vaines tentatives de se défaire du marquage de trop près et balles perdues sur ces passes qu’il a voulu trop décisives. Ce n’est plus le prince qu’on sort, mais bien un roi de la mène déchu. En bien.
Serge Rezza
Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et le Libéro Lyon
(Photo Nolwenn Le Gouic – FEP / Panoramic)