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Karim Mokeddem (la Duchère) : « Je souhaite relever un nouveau challenge »
- Publié le: 27 mars 2019
NATIONAL. La Duchère s’est imposée ce mardi face à Bourg dans son match en retard de National (1-0). Un succès qui a mis longtemps à se dessiner malgré la domination lyonnaise dans ce derby finalement débloqué par Julio Donisa à quelques minutes du terme suite à « un ballon aérien, un ballon n’importe quoi » selon Damien Ott, entraîneur bressan déçu par le scénario cruel mais conscient que son équipe ne méritait guère mieux. La soirée aura toutefois surtout été marquée par son homologue Karim Mokeddem, qui a annoncé lors de la conférence de presse qu’il quitterait la Duchère cet été. Une décision sur laquelle il est revenu avec nous quelques minutes plus tard, sur les bancs en bois du vestiaire vide.
« Je ne suis pas qu’un entraîneur lyonnais »
Vous avez profité de la victoire du soir pour annoncer une nouvelle…
C’était dans les tuyaux depuis un petit moment. On s’est vus avec le président et je lui ai fait part de mon souhait de relever un nouveau challenge. Et c’est un souhait qui a été partagé par le club, qui s’est mis à chercher un nouvel entraîneur. Il faut aussi que je communique pour l’annoncer.
Quand on est longtemps dans un club, les gens peuvent se dire que tu es l’entraîneur d’un club. Aujourd’hui je passe mon diplôme pour entraîner en Ligue 1 ou en Ligue 2, j’espère que ça m’ouvrira quelques portes. Je ne suis pas qu’un entraîneur lyonnais. On a pris la décision avec ma famille, ma femme, mes enfants. Si demain il faut partir en Bretagne, dans le sud, dans le nord, dans la région parisienne, j’irai.
Son parcours atypique, sa philosophie joueuse :
la (très) longue interview de Karim Mokeddem il y a deux ans
« Je ne peux pas lier ma situation personnelle à la fin du championnat »
Vous êtes revenus à cinq points du barragiste. Est-ce qu’une montée en Ligue 2 pourrait vous faire changer d’avis ?
Dans le foot, il ne faut jamais dire jamais. Mais aujourd’hui, c’est cette décision-là et elle est est mûrement réfléchie. Je ne peux pas lier ma situation personnelle à la fin du championnat. Je pense que j’étais un des seuls à croire encore à la montée avant ce match. Je suis raccord avec moi-même, j’y crois toujours et je vais tout donner pour ça. J’espère que personne n’en doutera. Je pense avoir prouvé au club que je suis un homme d’engagement et que je me suis toujours battu jusqu’au bout.
Le vestiaire était donc au courant ?
Les joueurs étaient au courant depuis qu’on a 38 points. Le président m’avait demandé d’attendre qu’on ait atteint cette barre pour l’annoncer.
Pourquoi partir maintenant ?
La première chose, c’est que je viens de finir un second cycle de trois ans. À la fin du premier cycle on est montés en National en étant champions de CFA, avec la réserve qui est montée tout en remportant une Coupe du Rhône. Là je finis un deuxième cycle où on a fait 7e et 6e de National, et avec la réserve qui est montée en N3 en gagnant encore une Coupe du Rhône au passage. Je pense que le bilan sportif est bon. Et même si l’élimination en Coupe de France [à Vitré] restera toujours en travers de la gorge, on a égalé le record du club en faisant un huitième de finale.
« Il faut voir notre terrain de match… »
La deuxième chose, c’est que quand je regarde les clubs qui sont montés en même temps que nous, je vois que Pau a un nouveau complexe sorti de terre, Concarneau des vestiaires neufs et qu’ils réfléchissent à un nouveau stade, Dunkerque a une pelouse hybride, Chambly a un nouveau stade qui va être construit… Et nous, il faut voir notre terrain de match, nos terrains d’entraînement, les locaux qu’on utilise à la plaine des jeux de Gerland, le stade de Balmont… Il y a quelques semaines, un arbitre nous a dit en rigolant « Vous vous rendez compte ? Vous avez fait rentrer Clément Turpin dans ce vestiaire d’arbitres avec quatre chaises en plastique ! » Il y a encore plein de beaux projets à mener à la Duchère, au niveau du stade, des équipements, de l’académie, de la formation des jeunes. Mais Il ne faut pas oublier qu’on a un budget de milieu de tableau de National. On a besoin que la Ville s’engage plus.
Vous avez déjà eu des contacts ?
Tant que rien n’est signé, rien n’existe. Je suis prêt à bouger, je suis prêt mentalement, familialement, physiquement. Maintenant, je vais être à l’étude de toute proposition. C’est captivant, c’est motivant et il faut être prêt à se lancer dans le grand bain. Si je passe le diplôme, c’est aussi pour ça.
Vous avez une idée du nom de votre successeur ? Un droit de regard ?
Non, c’est le président qui s’occupera de ça. Je demanderai juste à mon successeur de prendre bien soin du bébé !
Propos recueillis par Hugo Hélin
(Photo Lyon Duchère AS)