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Grenier, cadre à nouveau
- Publié le: 3 mai 2015
RANK’N’OL #S03E42. Plus encore qu’à Reims, Grenier a décidé contre Evian de prendre toute la place. Mais comme il s’est pointé avec toute sa classe, l’OL n’a pas tremblé (2-0). Quitte à s’endormir après la pause. Pas grave, le Rank avait gardé les yeux ouverts.
Le match : C’est cool de source
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Clément Grenier
Dans son monde idéal, il ne devrait y avoir que des fins de saison. Là où il peut revenir après avoir été absent – sans forcément manquer plus que ça. Pour qu’un coup franc redevienne l’occasion de convertir celles des autres quand ils sont plus à la peine. Parce qu’avec Njie qui n’est jamais aussi bon que lorsqu’il est borderline, on a toujours besoin d’un meneur qui a fait 4-3-3 première langue. Ça ne manque pas : tout le début de partie de Grenier rentre là-dedans. Une combinaison al naturale entre Fekir et Lacazette repasse par l’Ardéchois, bien calé en retrait, pour envoyer Njie dévorer l’espace à droite (12e). Un coup franc qu’il doit d’abord enlever à Fekir avant de l’envoyer tout en puissance dans les filets (20e). Bien plus que le placement, c’est sa distance qui fait la différence. Grenier ne sera jamais le successeur attendu de Juni tant il brille dans ces 18-20 mètres où l’artificier pernambucan donnait davantage dans le pétard mouillé. Ce qui ne l’empêche pas de savoir s’y prendre pour faire tourner son monde autour de lui. Jusqu’à la défense d’ETG qui manque d’y laisser un peu plus que son équilibre quand un tour de passe-passe envoie Lacazette dans la profondeur (26e). Son match pourrait s’arrêter là. Il suffirait d’un peu de mauvaise foi pour affirmer que c’est effectivement là où a fini celui de l’OL. Quitte à en oublier toutes ces bonnes intentions dans le replacement et l’impact qui font la différence entre le joueur qu’on se souvient avoir quitté un rien trop facile et celui qu’on aime jamais autant que lorsqu’on le retrouve. De quoi s’épargner ce cri du cœur qui fait dire à tous les supporters en sursis : « Vivement que la saison se termine ! » Tant qu’il y aura Grenier pour la terminer.
2. Alexandre Lacazette
Quand il faut s’adapter, Lacazette s’adapte. À Fekir, à Grenier, à Njie. On pourrait penser que c’est un peu con, parce que, jusqu’ici, ça se passait pas mal. Mais quand l’équilibre menace de devenir précaire, c’est lui, le leader, qui colmate, part au mastic et laisse des espaces aux autres. D’autres auraient fait la gueule avant. On a beau se dire qu’il ne faudrait pas que ça dure, il continue de planter. D’accord, sur penalty – encore faut-il savoir le rendre classe. C’est que le Kid de Mermoz a trop conscience de ce qui est en train de se jouer pour envoyer chier son monde. Et quelque chose de plus grand que lui cette année, on s’en rappellerait longtemps.
3. Samuel Umtiti
Tout a commencé par une transversale de quarante mètres pour Jallet, au bout d’une minute de jeu. Puis il y eu cette intervention énorme sur Sunu (15e) et un dégagement plutôt bienvenu dans ses six mètres (36e). Après ? Après, on a arrêté de noter. Mais entre temps, le Fossoyeur de Ménival avait balancé ses consignes, à Lacazette et à Njie, trop loin de la zone de vérité, et à Grenier, trop présent mais pas tout seul. On pourra toujours dire qu’Evian n’avait pas beaucoup d’arguments pour faire peur et que Bako était pas mal. Mais dans les deux cas, il n’y était pas pour rien. Car Umtiti est plus qu’un mur. C’est un mur porteur.
4. Nabil Fekir
Les boxeurs appellent ça »cirer les pompes » : déclencher une série de coups spectaculaires en fin de round pour s’attirer les faveurs du jury. Rien que pour ces trois occasions croquées en solitaire dans le temps additionnel, on sait que Nabilon n’aurait pas fait un bon boxeur. La preuve, on ne se rappelle déjà plus que de ces trois oublis qui raconteraient ce qu’on craint pour les solistes de son calibre : l’ego trip qui vire au very bad trip, emportant la promesse d’une carrière bigger than life. On sait trop à Lyon ce que le foot français a manqué pour avoir lâché Ben Arfa seul face à ses tourments. Voilà ce qui menace les types au-dessus du lot qui, pour un dribble de trop, sacrifient tout le reste : une faute, salutaire celle-là, qui amène le coup franc gagnant de Grenier (20e) ou une lucarne qui se dérobe sur l’arrête (75e). À cette différence près que Fekir est sorti une première fois de l’OL comme il en est revenu, tout seul. Ce qui lui a permis de gagner une confiance démesurée en lui, jusqu’à en oublier tout le reste : Yattara démarqué (90e+2), la différence de buts à soigner dans la dernière ligne droite, les renégociations de contrat ou les rumeurs de transfert qui ne manqueront pas d’alimenter sa folle saga. De toute évidence, Nabilon s’en fout. Il est au-dessus de tout ça.
5. Christophe Jallet
Quand ça mord au niveau de son épaule, c’est tout le côté droit qui promet de morfler. D’autant plus dans ces matchs que l’OL prend l’habitude de laisser filer en deuxième période. La défense lyonnaise peut bien avoir gagné cette sérénité qui pouvait lui faire défaut ces trois dernières saisons, elle n’en reste pas moins dépendante de la constance que Bako Koné est disposé à mettre tant dans ses placements que dans sa concentration. Le plus grand des mérites de Jallet aura été de ne rien laisser paraître. Y compris lorsqu’il faut renvoyer les intentions offensives à une autre fois à mesure que le 4-3-3 se recompose avec le retour de Grenier à la mène. Tout est là pour douiller d’autant plus fort qu’ETG appuie là où ça fait mal, en passant par la droite et, si possible, par-dessus l’épaule de Jaja. Le latéral serre les dents comme il peut. C’est-à-dire en ne pouvant presque rien quand une relance de Gonalons contrée offre à Thomasson l’occasion d’envoyer un centre quasi décisif s’il n’y avait la tête de N’Sikulu pour manquer le cadre (70e). On souffle, mais c’est Jallet qui souffre. On en voudrait alors presque à Fournier de le laisser sur le terrain dans cet état. À moins de vouloir nous rappeler qu’à une semaine de sa suspension face à Caen, Jallet continue de faire du bien même quand il a mal.
Par Pierre Prugneau & Serge Rezza
Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et le Libéro Lyon.
(Photo Frédéric Chambert – Panoramic)