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Gourcuff, l’hôpital se fout de la cherté
- Publié le: 28 novembre 2013
RANK’N’OL #S02E23. L’OL s’est qualifié, comme son adversaire, pour les 16es de finale de l’Europa League après sa petite victoire sur le Betis Séville (1-0). Un match sans talent pour un résultat consensuel, jusqu’à ce que Gourcuff le fasse sien. Une renaissance éphémère pour des regrets éternels.
Jeudi 28 novembre 2013, 5e journée de Ligue Europa
Olympique Lyonnais – Betis Séville 1-0
But : Gomis (66e)
OL : Vercoutre ; Miguel Lopes, Bisevac, Umtiti (Koné, 80e), Bédimo ; Fofana, Gonalons (cap.), Malbranque – Grenier (Gourcuff, 60e) – Briand (Gomis, 43e), Lacazette. Entr. : Rémi Garde.
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Yoann Gourcuff. Yoyo n’est pas encore blessé. Alors, profitons-en pour se rappeler à intervalles réguliers quel drôle de joueur il reste, malgré tout. Un type qu’on imagine confiné à la solitude pour peu qu’on s’en remette à ces séances interminables à Tola Vologe où il répète sa gestuelle image seconde quand les autres aimeraient bien retrouver le sens du collectif. Après ce qu’on a vu ce jeudi d’Europa League, on se fout bien de savoir si Gourcuff est le joueur le plus seul de l’OL. Ce qu’on sait, c’est qu’on est encore prêt à payer cher pour le revoir ouvrir la voie au plus beau but collectif de la saison en cours. Et on ira jusqu’à dire que le supplément d’âme, le groupe vit bien, l’état d’esprit providence, tout ça, le 4-3-3 s’en fout lui aussi. Ce qu’il veut, c’est qu’un type sente le foot plus fort que les autres. Autant dire que dans ces moments-là, on a vite fait d’oublier la cherté du type. Du moins, jusqu’à ce que l’hôpital ne s’en rappelle.
2. Rémy Vercoutre. Vercoutre ne rassure pas encore, mais il assure déjà. Après avoir sauvé le match nul contre Valenciennes, le taulier a permis ce coup-là à l’OL de l’emporter face au Betis grâce à deux parades, au début (12e) et à la toute fin du match (90e+2). Pas académique, mais efficace. Donc forcément Rank’n’OL.
3. Alexandre Lacazette. L’OL est devenu une équipe tellement paradoxale, capable de se hisser la première en 16e d’Europa League ou de se relever pour un Derby, tout ça pour mieux tendre la gaufre la fois d’après, tiens contre VA, que les supporters se sont dit qu’ils ne seraient pas en reste. On ne compte plus ceux qui en arrivent à sacrifier un samedi que leur copine aimerait bien faire traîner pour célébrer les retrouvailles avec Govou à la Plaine des Jeux. Des lustres que ni les uns – les supporters des années de domination –, ni l’autre – Sidney – n’avaient respiré ensemble l’odeur du café qui accompagne les matins fumants de Tola Vologe. Proust a bien construit sa Recherche pour une madeleine trempée dans le thé. Alors pourquoi pas s’y mettre avec un n°14 floqué Govou depuis les terrains d’entraînement de Gerland. C’est peut-être oublier un peu vite que l’évocation govaldienne du passé rôde aussi les jours de match. Pour ça, suffit de voir jouer Lacazette. Le type rentre et donne dans l’engagement de tous les instants, quitte à y laisser ces quelques plumes d’insouciance qui lui permettraient sans doute de tourner à dix buts la saison. Ce qui, du point de vue du supporter nostalgique, vaut bien des turpitudes. Et ouais, Lacazette n’y arrive plus. Il manque l’improbable et s’imagine pouvoir réaliser l’impossible. Autant qu’on se souvienne, on n’a jamais aimé Govou que pour ça.
4. Bafétimbi Gomis. D’accord, il a marqué un but sur une action où le plus beau du travail a été assuré par d’autres. Et après ? Après, il a eu mal aux lombaires, sauvant même de la tête sa défense sur un ballon aérien. Ce qui, aux yeux du profane, n’est jamais qu’un acte de bravoure à mettre une fois de plus au crédit de ce type admirable qu’est Gomis. Et pour tous les autres tordus, l’exhumation de cette douleur qui vaut passion, celle de Tiago envoyant un lob sur le poteau face à Nancy et réclamant à cors et à Cris qu’on lui retire ses chaussettes de retour au vestiaire. En attendant de retrouver les radios du dos du divin Portugais pour en faire le Saint Suaire de la future crypte d’OL Land, il y aura donc ce match pour se convaincre qu’un type comme Bafé qu’on a cru touché par graisse puisse être un jour rattrapé par la grâce.
5. Milan Bisevac. Deux grosses interventions dans sa surface en première mi-temps et même une ou deux relances longues bien senties. Quand Umtiti est en souffrance, en témoigne son incroyable passe en retrait vers Chuli qui frappe sur le poteau (60e), c’est Milan le patron. Son rôle préféré. L’entrée de Koné pour les dix dernières minutes n’aura servi qu’à le faire briller davantage. Et à trouver au moins une bonne raison de se réjouir de leur association dimanche au Parc.
Par Pierre Prugneau et Serge Rezza
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