Gourcuff et Grenier, le concours de buts

Par Pierre Prugneau
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Publié le: 11 janvier 2014

RANK’N’OL #S02E32. Pour venir à bout de Sochaux (2-0), l’OL a réussi là où il avait échoué quatre fois lors des six dernières rencontres de L1 : en ne laissant pas son adversaire revenir. Il fallait également marquer. Et pour cela, la bataille d’égo entre les deux meneurs aura suffi. Au bout du compte, on ne sait toujours pas qui a la plus grosse (frappe), mais tout le monde s’est rincé l’œil.

Où il y a de la gène, il n’y a pas de plaisir. (Photo Panoramic – Frédéric Chambert)

Samedi 11 janvier 2014, 20e journée de Ligue 1

Olympique Lyonnais – FC Sochaux 2-0

Buts : Grenier (57e), Gourcuff (75e)

OL : A. Lopes – Miguel Lopes, Bisevac, Umtiti, Bedimo – Fofana, Gonalons (cap.), Grenier (avert., 82e) – Gourcuff – Gomis, Lacazette (Briand, 81e). Entr. : Rémi Garde.

Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !

1. Yoann Gourcuff. On y est. Cinquième grande prestation de suite et voilà qu’on réclame le retour de Yoyo en équipe de France. Sur le principe, on n’a rien contre. A cette réserve près : pour quoi faire ? Parce que dans un milieu bleu qui ne pratique guère plus que le combo récup’-passe, il ne reste pas beaucoup de place pour la prise de risques. Y compris quand un membre du staff lyonnais se frotte les yeux pendant le match : « Avec Messi, Yoann a la plus belle conservation de balle au monde. » Pour tout dire, si la sélection a appris à se passer de lui, jamais l’OL n’est apparu aussi dépendant de son meneur. Moins pour ses stats impeccables (4 buts pour 9 passes dé’ en 19 matchs) que pour le supplément de spectacle qu’il apporte. Soit précisément ce dont les Lyonnais ont besoin quand ils ne squattent plus les cimes de la Ligue 1. Oui, comme au milieu des 90’s, où pour tromper l’ennui de saisons passées à l’ombre des cadors marseillais ou parisiens, on venait à Gerland pour voir jouer Gava. Comme lui, Gourcuff fait partie des joueurs qui font d’un match un spectacle avant d’en faire un résultat. Et quand bien même les chiffres disent l’inverse, jamais Yoyo n’aura autant collé au cahier des charges de l’OL.

2. Clément Grenier. On connaît la chanson : il n’est jamais aussi efficace que lorsqu’il n’est pas dedans. À cela près que Clément Grenier n’a pas été mauvais, seulement plus discret. On n’ira pas, contrairement à Rémi Garde, jusqu’à évoquer « un de ses meilleurs matchs, dans le volume et dans la rigueur », mais le joueur décrit ici par le coach lyonnais ressemble beaucoup à la définition de Steed Malbranque. Et il y avait quelque chose comme ça, dans ce travail de l’ombre ponctué de petites choses qui fluidifient l’ensemble. Avec en bonus, au-delà du coup franc en lui-même, une forme d’affirmation au moment de prendre ses responsabilités quand Gourcuff est chaud comme une baraque à frites un soir de kermesse. Clément Grenier n’est pas encore devenu un grand joueur, mais c’est devenu un grand garçon.

3. Henri Bedimo. Il n’y a pas toujours une histoire à raconter sur Bedimo. Du moins une qu’on n’ait pas déjà racontée. Pourtant, il y a toujours Bedimo. Ça pourrait devenir lassant à la longue. Mais on fait avec. Si bien que les Rankeurs risquent de ne pas être les plus à plaindre le jour où il faudra faire sans lui. Enfin, si ce jour arrive.

4. Samuel Umtiti. Bien sûr, on est encore loin du bon petit crack qu’on a laissé l’année la saison dernière, juste avant son départ pour le Mondial des U19. Mais au moment de choisir un membre de cette défense qui ne prend pas de but, c’est encore lui qu’on retient. Un peu par élimination. Miguel Lopes ? On regrettera sans doute un jour la gravure rockabilly qu’on verrait bien servir des pizzas végétariennes à Morrissey ; le prétendu international portugais, un peu moins. Milan Bisevac ? Un type qui passe plus de temps à donner ses consignes qu’à courir, on appelle ça un coach des lignes défensives sur ESPN. Henri Bedimo ? Il n’y a guère que sur la feuille de match que le Camerounais joue encore en défense. Parce qu’il y a longtemps qu’il fait partie du seul 5 majeur qui compte à Lyon, celui du milieu. Du coup, ne reste que le Fossoyeur de Ménival. Gomis a bien tenté d’incarner le stoppeur idéal sur deux corners sochaliens renvoyés à l’autorité. Pas encore suffisant pour passer Umtiti, ce que Mayuka peut confirmer pour ce tacle qui met fin à un contre bien embarqué (14ème). On n’ira pas jusqu’à dire que la défense lyonnaise ne présente plus de problème sur la foi d’un seul geste. Reste qu’elle en a moins dès qu’elle a le Sam en guise de solution.

5. Gueida Fofana. Il y a des déchets, certes, mais il y a aussi tout le reste. Une conservation de balle assez dingue, une finesse technique sous-estimée et une science du dynamitage qui a d’abord fait croire les semaines précédentes qu’elle devait beaucoup à la faiblesse des latéraux qui lui étaient opposés. Et quand bien même, il faut savoir trouver la bonne personne pour leur faire mal. À l’origine des tous les mouvements dangereux de l’OL en première période, Gueida Fofana a une nouvelle fois démontré qu’il pouvait faire mal. Reste maintenant à le faire bien.

Par Pierre Prugneau et Serge Rezza

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