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Évian-OL : ce chien de Garde
- Publié le: 17 avril 2013
RANK’N’OL #3. Il y a les chiens fous, ceux qui disent « Non, c’est toi qui raccroche », ceux qui tentent des expériences capillaires et ceux dont on attend qu’ils soient des chefs de famille un peu vite. Et il y a toujours ce modèle de grand frère qui fera tiquer les parents. Les soirs où l’OL fait sa crise d’adolescence, c’est pas beau à voir. À moins d’avoir le Rank’n’OL dans le sang : « Teenage kicks through the night ! »
Vendredi 24 août 2012, 3ème journée de Ligue 1
Évian-Thonon-Gaillard – Olympique Lyonnais 1-1
Pour Evian TG : Barbosa (57ème)
Pour Lyon : Bastos (74ème)
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Rémi Garde : ce n’est peut-être pas encore « notre Guardiola à nous » – ou du moins pas comme vous l’entendez –, mais un gardien du temple, ouais. C’est ce qu’est venu rappeler le Duluc du jour dans l’Équipe, explicitant cette confidence au sujet de Grenier qu’on avait laissée passer jeudi en conf’ de presse : « Clément est un joueur qui est non seulement identifié au club, mais également à la politique que l’on veut mettre en place. Je l’ai réaffirmé au président, et je n’ai pas besoin de la blessure de Yoann pour cela. » Pas question pour Rémi Garde de sacrifier l’identité maison et les principes de jeu qui vont avec pour une fin de mercato nerveuse. Et une façon à peine détournée de marquer son territoire à l’heure où il faut mener une nouvelle mission, non plus de réconciliation mais de construction. Sans meneur, difficile de faire marcher pour autant ses hommes en 4-2-3-1 avec Lacazette à la baguette et Licha lâché côté gauche. Un coup de coaching suffira pour cette fois. Pour sauver l’invincibilité en cours et convaincre un peu plus la voix de son maître de rallier la sienne, de voie.
2. Michel Bastos : avant de partir, Michel le bien nommé a décidé de laisser sa trace sur la VHS du Best Of de la saison de Ligue 1. Il a surtout décidé de laisser des regrets aux supporters lyonnais. Déjà parce qu’ici on ne marque pas un coup franc sans soulever un certain émoi. Et que des yeux humides après ce but contre Troyes pourraient faire croire qu’on s’est mal compris. Hé ! Fabian Monzon, t’as intérêt à en avoir dans le chausson parce que tu n’arrives déjà plus en terrain conquis.
3. Hugo Lloris : pour ceux qui ne le sauraient pas, sa nouvelle coupe de cheveux est un standard très connu des Lyonnais, sous l’intitulé « l’aîné d’Ainay » – comprendre par là ce grand dadais qui peut parader les jours de canicule en polo saumon et mocassins à glands, un pamphlet de Mauras bien en vue histoire qu’on le situe bien sur la scène punk locale. Pas suffisant pour gratter quelques points supplémentaires à l’indice Lacombe. Du coup, Hugo a fait comme d’hab’ : assurer la paire de sauvetages qui font gagner deux points à son équipe – ceux qu’elle aurait dû perdre – et consolider sa valeur autour des 20 millions d’euros sur le marché des transferts. Soit toujours plus près de Lyon.
4. Maxime Gonalons : sale temps pour les milieux. En l’absence de meneur de métier, Max a dû jouer les utilités un peu partout, au risque de se retrouver nulle part. Quelques sauvetages ric-rac ou des relances plus hasardeuses ne suffisent pas à masquer cette réalité du moment : élevé au rang de capitaine – cette fois après la sortie de Lisandro –, le garçon ne sait pas perdre. Bien sûr, il y aura toujours un Capoue pour être plus hype, un M’Vila pour être plus surdoué, voire un Toulalan pour être un secret encore plus sous-estimé. Pourtant, aucun de tous ceux-là ne sait y faire comme Max pour s’entendre avec son compère du moment. Surtout quand la complicité avec Fofana rappelle quelque chose du duo Petit-Vieira du premier Arsenal de Wenger. Ce n’est pas encore une grande nouvelle pour le foot français – et ce ne le sera peut-être jamais. Gonalons n’en reste pas moins une formidable raison de se passionner pour les petites et grandes affaires du milieu lyonnais.
5. Sidney Govou : on pourra toujours se demander ce que tu fous à Évian, ou à Thonon, ou même à Gaillard. Tu nous répondras que c’est toujours mieux qu’un Smic en Grèce. De toute façon, on sait bien que t’es en ville tous les quatre matins. Peut-être pas autant que le voudrait la légende, mais tu sais bien qu’on n’est jamais tout à fait lyonnais tant qu’on n’a pas « vu Govou en boîte l’aut’ soir ». Non pas que tu vieillisses, puisque t’es éternel. La preuve, t’as rejoué au foot alors que tout le monde pensait que tu n’aurais jamais le courage de revenir. Sauf que t’es encore plus pro que fêtard et que l’ovation que t’as reçue à ton entrée sur la pelouse restera quoiqu’il arrive l’un des moments les plus chouettes de la saison. T’aurais même pu marquer, mais t’as eu le bon goût de t’abstenir. La classe. Passe un coup de fil à l’agent de Steed Malbranque, on sait jamais.
Les gars sortis du Rank
Les BG 87 : quelques heures avant le match, on s’inquiétait de la fin annoncée des Ultras en Ligue 1. Il n’en fallait pas plus pour qu’Alexandre Ruiz se décide à venir aux nouvelles, peut-être plus Tintin que reporter au goût des Bad Gones : « Allez, casse-toi avec ton micro de merde ! »
Bakary Koné : la vanne qui a le plus circulé l’an passé : les défenseurs qui se sont relayés n’ont jamais été aussi mauvais que lorsqu’ils se sont retrouvés associés à Koné au centre. Jusqu’à se féliciter de la présence du Général, comme ce fut une fois de plus le cas face au naufrage progressif de Bisevac. Génie.
Par Pierre Prugneau et Serge Rezza
(Article publié le 25 août 2012 sur Rue 89 Lyon)