- OL : pourquoi les U17 et U19 souffrent-ils autant ?
- OL : l’équipe type de la Formidable Académie 2023-24
- Alexandre Lacazette décisif à l’aller comme au retour : et les autres comebacks à l’OL ?
- OL : de la descente en 2024 à la remontée en 2030, retour sur les cinq saisons de Ligue 2
- De quoi Karl Toko Ekambi est-il l’incarnation ?
- Le problème de l’OL est de couler trop lentement
- Tuto : comment devenir insider OL, même depuis Charleville-Mézières
- « Truc le plus américain que j’ai vu de ma vie »
Derby aride
- Publié le: 30 mars 2014
RANK’N’OL #S02E51. L’OL a concédé face à Saint-Étienne une défaite plus triste et dommageable qu’humiliante (1-2). Ainsi va l’histoire du Derby, dont les moments les plus moches n’existent que pour trouver un peu de réconfort dans le Rank.
Dimanche 30 mars 2014, 31e journée de Ligue 1
Olympique Lyonnais – AS Saint-Étienne 1-2
Buts : Lacazette (39e) pour Lyon ; Erding (28e), Gradel (74e) pour Saint-Étienne
OL : A. Lopes – Tolisso, Koné, Gonalons (cap.), Bedimo – Malbranque (Danic, 78e), Ferri, Mvuemba (avert. ; 45e+1) – Gourcuff (Briand, 46e) – Lacazette (Njie, 89e), Gomis. Entr. : Rémi Garde.
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Alexandre Lacazette
Entre sa déclaration d’amour à Lyon la veille sur une pleine page dans L’Équipe et cette détresse mêlée de rage à la fin du match, le Kid de Mermoz méritait déjà sa statue taillée dans le Rank. Entre les deux, la volée parfaite du gauche pour l’égalisation (39e) ou encore son retour de folie pour contrer Brandao (88e) n’ont rien gâté. Lacazette était déjà un héros. Ne manquait que cette touche façon beautiful loser pour être parfait. On y est.
2. Rémi Garde
Ce n’était que du bricolage, mais il avait des choix à faire. Défaite oblige, on en conclura qu’il n’a pas fait les bons. Ferri n’a pas défendu comme il l’aurait dû – en particulier sur le but de Gradel (74e) – et sa qualité de passe n’a pas ébloui au-delà de sa première transversale. Gonalons a sombré derrière. Et Zeffane est peut-être parti se pendre. Mais l’OL n’a pas perdu ce 108e derby à cause de son entraîneur. Sept absents au 51ème match de la saison, c’était une équation qui demandait un peu plus que du bon sens. Garde n’a pas eu le génie de remporter le Derby, mais il en repartira avec la phrase de l’année : « Je préfère avoir tous ces matchs difficiles qu’être à la place de ceux qui nous regardent en Ligue Europa à la télé depuis juillet. » Une sentence spontanée mais qui accompagne une certaine idée de l’OL de Garde en 2014 : quand on n’a plus les moyens de gagner, il faut savoir sublimer la défaite.
3. Steed Malbranque
On savait depuis Jimmy qu’un Derby peut se gagner à la 93e. On avait oublié qu’il pouvait aussi se perdre à partir de la 70e. Soit ce moment très précis où l’un des deux milieux prend la mesure de l’autre. Au plus fort des années de domination, Djila Diarra en avait fait son royaume. Bien des années plus tard, ce passage vers les vingt dernières minutes a eu le temps de devenir un calvaire pour Malbranque. Au point de devoir laisser filer la fin de match et le Derby avec. Pas faute d’avoir rappelé avant ça à quel point il avait ce Derby dans la peau. À coups de courses sauvages qui mettent la première relance stéph’ sous pression, histoire d’en faire profiter Lacazette et Gomis à la moindre récupération dans les trente derniers mètres adverses. En venant apporter bien plus qu’un soutien salutaire à Mvuemba et à Ferri qui menacent de céder au naufrage pour peu que les solutions se mettent à manquer. Et lorsqu’à partir de la 60e, le souffle devient plus court et les courses moins vives, il reste encore ce beau brin de technique pour se défaire de la compagnie verte qu’on a sur le dos. Malgré lui, Malbranque doit sortir à la 77e minute. Avec la conscience, mauvaise forcément, de laisser un vide que les Stéphanois ont vite fait de transformer en dernier quart d’heure de gloire warholien.
4. Anthony Lopes
Bedimo qui se troue, Ferri qui ne suit pas Gradel mais on ne retiendra que son ballon relâché pour le but de la défaite (1-2, 74e). Comme si l’ouverture du score, sur laquelle Erding rate le ballon du droit pour le reprendre involontairement du gauche et le glisser entre les jambes du gardien, n’avait pas suffi à pourrir une soirée que Lopes avait bien débutée. Sauf que ses parades face à Clerc (21e) puis Brandao et Erding (27e) n’auront servi qu’à repousser la fatalité. On savait déjà que la vie était parfois injuste. Mais on n’oubliera pas qu’elle le serait encore plus sans Anthony Lopes.
5. Bafétimbi Gomis
C’est à ce genre de détail qu’on repère que le Derby reste plus fort que l’égo des uns et des autres. En l’occurrence, celui de Gomis qui se pointe avec des chaussures brodées du nombre 100 des fois qu’il y aurait une stat personnelle à fêter. On ne joue jamais un Derby pour sa gueule. On le joue pour toujours pour la ville. Et si on se presse ces jours-là au stade, ce n’est pas pour voir un compteur de buts défiler, mais pour ces quelques gestes qui rappellent le monde d’écart qui sépare Lyon de Saint-Étienne – et qui va bien au-delà des 60 kilomètres de distance entre les deux villes. Une différence de classe pour ceux qui en sont restés aux luttes d’antan. Côté OL, c’est par la passe qu’elle finit par se faire. Pas pour rien que les grands héros du Derby restent ceux qui l’ont maîtrisé comme personne, permettant aux Lyonnais de se distinguer du peuple vert et de son collectif auquel il demande d’aller au charbon. On pourra toujours lui reprocher à la 82e ce ciseau qui le voit balancer une dernière chance de revenir au contact des Verts, Gomis sera pardonné d’avoir compris la valeur d’une passe lobée pour une reprise de Lacazette (39e ) un jour de Derby. Où, faute d’être né lyonnais, il faut savoir le rester pendant au moins 90 minutes.
Par Pierre Prugneau et Serge Rezza
Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et le Libéro Lyon