Angers – OL (1-2) : soupe angevine

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LES NOTES. La soupe angevine est un cocktail angevin à base d’agrumes et de liqueur, très répandu dans le milieu étudiant et idéal pour se saouler très vite sans trop le ressentir. Une boisson qui aurait été parfaite pour admirer la prestation de l’OL à Angers vendredi soir.

Angers SCO – OL : 1-2

Buts : M. Valbuena (17e), N. Fékir (42e) / C. N’Doye (49e)

Avertissements :  Valbuena (35e), Gonalons (39e), Fékir (44e) pour l’OL / Thomas (51e) et Manceau (80e) pour Angers.

Exclusion : Pavlovic (76e) pour un tacle assassin sur Corentin Tolisso.

Dijon : Letellier – Manceau, Thomas, Pavlovic, Cisskoho – Mangani, N’Doye (cap.), Santamaria (Berigaud 70e) – Bamba (Capelle 75e), Toko Ekambi, Diedhiou (Pepe 57e) Entr. : Stephane Moulin.

OL : Lopes – Jallet, Nkoulou, Diakhaby, Morel – Tousart, Gonalons (cap.) – Cornet (Rafael 90e+1), Tolisso (Ferri 82e), Valbuena (Ghezzal 76e)– Fékir. Entr. : on cherche toujours.

Lopes 6 – Jallet 4, Nkoulou 4, Diakhaby 3, Morel 5 – Tousart 4 Gonalons 3– Cornet 1, Tolisso 3, Valbuena 5 – Fékir 5

21 tirs à 8. Vous n’avez pas rêvé. Malgré la victoire, l’OL s’est fait absolument ratatiner par Angers, qui lutte pour son maintien, et n’a jamais ô grand jamais eu ne serait-ce qu’un petit quart d’heure de domination sur les 95 longues minutes de ce Angers-Lyon. Vendredi soir, Lyon a livré une sorte de chef d’oeuvre à l’envers, un incroyable résumé de toute la saison qui s’achève. Pas de jeu, pas de spectacle, pas de coeur, mais un résultat final qui donnera satisfaction au club.

Cette rencontre face à Angers fut une sorte de terrible condensé de la saison de l’OL. Un plein d’essence en plus pour les observateurs extérieurs et leurs perpétuel rappel à la raison. Oui, le bilan de l’OL n’est pas si « catastrophique » que ça. Qui sommes-nous, ingrats Lyonnais, pour venir pleurer sur une demi-finale d’Europa et une quatrième place annoncée en championnat ? Enfants gâtés que nous sommes, à râler après une victoire arrachée à Angers, là où Monaco et Paris ont tant souffert. Ah, s’ils savaient…

A l’Ouest, rien de nouveau

Ce match à Angers devait être une répétition générale en vue de la demi-finale aller d’Europa League mercredi prochain. Equipe-type, 4-2-3-1 habituel, Morel-Jallet derrière, Cornet-Valbuena sur les ailes. Classique. Malheureusement, cet avant-goût en vue d’Amsterdam a surtout été une énième représentation de la piètre pièce que l’OL joue chaque week-end ou presque depuis le début de la saison, peut-être même sa plus belle interprétation.

Dépassés dans tous les compartements du jeu, y compris techniquement (contre Angers !), les Gones ont fait le dos rond pendant 90 minutes, recroquevillés dans leur moitié de terrain (contre Angers !!!). Les mauvais ont été comme toujours mauvais, avec en tête d’affiche un Maxwel Cornet au sommet de son art, enchaînant ses plus beaux numéros de contrôles ratés, d’appels dans le vent et de mauvais choix. Mais il parait qu’il défend, alors tout va bien.

Maxime Gonalons et Lucas Tousart ont également livré leur prestation standard, avec les mêmes conclusions que depuis plusieurs mois : le capitaine des Gones est toujours aussi inquiétant dans la relance et brouillon défensivement, tandis que le Nordiste ne semble jamais aussi faible que lorsqu’il est accompagné. A l’Ouest, rien de nouveau.

Du côté de la défense, Christophe Jallet a été une nouvelle fois très passif face à ses adversaires, permettant de nombreux centres comme face à Besiktas. Dans l’axe, Nicolas Nkoulou et Mouctar Diakhaby n’ont pas rassuré du tout. Le Camerounais a été constamment à contretemps, tandis que le jeune gone a une nouvelle fois pataugé de façon très inquiétante, avec en apothéose une passe en retrait pas assez appuyée qui aurait pu faire but. Emanuel Mammana, on pense à toi.

Les bons élèves habituels ont été corrects à défaut d’être brillants. Jérémy Morel a réalisé un bon match, dans la lignée de sa résurrection entamée face à Besiktas. Anthony Lopes a confirmé son regain de forme en sauvant pas mal d’occasions. Mathieu Valbuena et Nabil Fékir, très esseulés devant et coupés du reste de l’équipe (merci le double-pivot), ont tout les deux eu une grosse dose de réussite. Le premier a ouvert le score sans même s’en rendre compte en repoussant du genou un ballon mal boxé par Letellier, le deuxième a fait le break sur un coup-franc direct, bien aidé par une nouvelle cagade du portier angevin. Vu le contenu du match côté OL, on s’en contentera largement.

 

Coaching perdant

Si cette rencontre contre Angers a fait office de résumé parfait dans le jeu et l’absence de plaisir que ce soit pour les supporters comme pour les joueurs (il fallait voir l’incroyable manque d’enthousiasme lors du deuxième but pour en être convaincu), elle a également mis en lumière les lacunes terribles de Bruno Genesio en termes de tactique et de gestion d’effectif.

Dans des milliers d’années, des chercheurs se pencheront sur la raison qui a poussé l’entraineur lyonnais à laisser Corentin Tolisso sur le terrain aussi longtemps à cinq jours d’un match crucial. Le numéro 8 des Gones, auteur d’un match très discret, n’aurait logiquement jamais du jouer plus d’une heure. Conséquence terrible de ce choix absurde : le meilleur joueur lyonnais des derniers mois est sorti sur civière après un tacle de boucher de Pavlovic à la 78e. Un coup du sort dramatique qui aurait du être évité. Inexcusable.

De même, comment expliquer l’enième entrée en jeu de Rachid Ghezzal, alors même qu’Houssem Aouar est sur le banc ? L’Algérien n’a pas marqué ni délivré une seule passe décisive en 2017 malgré son temps de jeu plutôt conséquent au vu de son statut de joueur libre dans deux mois. A quoi bon avoir une formidable académie si ses plus beaux produits sont ainsi relégués au rang de spectateurs impuissants. Quelle raison peut-on bien invoquer pour préférer mettre en avant un joueur bientôt sur le marché qui ne rapportera rien à l’OL plutôt qu’une pépite annoncée qui a déjà prouvé davantage en 2017 sur 30 minutes que les deux ailiers de l’OL en cinq mois ?

Cet Olympique Lyonnais est très inquiétant sur tous les plans. Sur le court terme, il y a de quoi partir à Amsterdam avec des sueurs froides tant le dernier match maîtrisé par Lyon remonte à une éternité. Sur le long terme, c’est toute une politique de formation, toute l’idée d’une identité de jeu plaisante et positive qui semble incertaines. Sans changements en profondeur cet été, l’Olympique Lyonnais risque de se rendre compte un peu tard qu’il était déjà au bord du gouffre depuis des mois.

Charly M.

(Capture d’écran Canal +)

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