Ajaccio – OL : la défonce à plat

LIMITES. Alors que le résultat à Ajaccio devait déterminer la valeur du début de saison de l’OL, les Lyonnais ont choisi leur camp : le mauvais. Ou plutôt celui des mauvais. Car au-delà de la défaite (2-1), c’est surtout la prestation de l’équipe qui fait peur. Et particulièrement celle de ses défenseurs.

(Photo Panoramic - Gérard Pierlovisi)

L’humiliation était suffisante, mais Bako Koné a tout de même tenu à faire la révérence. (Photo Panoramic – Gérard Pierlovisi)

Mercredi 25 septembre 2013, 7e journée de Ligue 1

AC Ajaccio – Olympique Lyonnais 2 – 1

Pour Ajaccio : Arrache (18e), A. D. Camara (70e)

Pour Lyon : Malbranque (56e)

OL : A. Lopes – Fofana, B. Koné, Umtiti, Bédimo – Malbranque (avertissement, 42e ; Fékir, 75e), Gonalons (cap.) – Briand (Pléa, 74e), Grenier (avertissement, 94e), Lacazette (avertissements 94e x 2 > expulsion) – Gomis. Entr. : Rémi Garde

Rank’n’OL : Malbranque, au pas de Corse

 

L’Olympique Lyonnais est 8e de Ligue 1 après avoir rencontré cinq équipes classées derrière lui au classement. Et les deux qui la précèdent ne sont pas celles qui lui ont fait le plus de mal (Nice et Rennes). C’est donc officiel : son début de saison est raté. En profondeur.

Un CV à la hauteur de la situation (et vice versa)

La profondeur, justement, l’AC Ajaccio s’est beaucoup amusé avec. Johan Cavalli a l’allure d’un numéro 10 des années 80. Et il faut croire que les Lyonnais respectent ça. Alors ils l’ont laissé marcher une vingtaine de mètres au milieu de terrain pour pouvoir ajuster sa passe en direction de Salim Arrache. Couvert par Gueïda Fofana, lâché par Bako Koné et guère contrarié par Anthony Lopes, l’ancien Strasbourgeois, revenu des fin fonds du championnat grec, du Koweït puis de Pôle emploi, en profitait pour marquer son premier but en Ligue 1 depuis… octobre 2004.

Premier but de Malbranque depuis OM-OL, il y a un siècle

Rémi Garde a sûrement dû hurler sur ses joueurs à la mi-temps. Mais pas assez fort. Parce que le deuxième réalisation des Corses était à peu près la même. Et ce n’est pas la – légère – suspicion de hors-jeu du buteur Aboubacar Demba Camara (enchanté) qui servira d’excuse à Koné et Samuel Umtiti. Presque dommage puisqu’entre temps Steed Malbranque avait marqué son premier but depuis le 28 novembre. C’était à Marseille et la performance de l’OL ce soir-là donne la sensation que ce n’était pas il y a dix mois mais plutôt dix décennies.

Dangereux de loin, mais loin d’être dangereux

Car les Lyonnais n’ont rien montré dans le jeu, mis à part sur quelques rares fulgurances d’Alexandre Lacazette, à l’origine notamment du but de Malbranque. Et si ce dernier avait bien tenté sa chance, du gauche, après un service d’Henri Bédimo (39e), toutes les autres opportunités de l’OL sont venues de l’extérieur de la surface : d’une frappe de Bafé Gomis, également du gauche et bien claquée par Ochoa (14e), ou encore sur des coups-francs de Clément Grenier, qui trouvaient à chaque fois le portier mexicain (47e) et même le poteau avec (89e). Mais c’était trop peu pour avoir des regrets, d’autant que les Ajacciens auraient pu creuser l’écart dès la 32e minute par l’intermédiaire de Claude Dielna qui, de vingt-cinq mètres, avait obligé Lopes à une belle claquette. Les Lyonnais manquaient de maîtrise, jusque dans celle de leurs nerfs, puisque Lacazette réussissait le tour de force de prendre deux cartons jaunes en dix secondes pour contestation dans les arrêts de jeu.

Il y a un moment que l’OL marchait sur un fil. Mais sur la pelouse de François-Coty, il en est définitivement tombé. Et il va sûrement lui falloir du temps pour se relever.

Pierre Prugneau

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