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Un OL derbipolaire
- Publié le: 28 avril 2013
RANK’N’OL #44. Les Lyonnais ont attendu une mi-temps pour renter dans leur match et éviter que les Stéphanois ne reprennent l’A47 avec leur scalp et leur podium (1-1). Si l’OL a fini par retrouver de l’intensité, il peut surtout remercier Joël Bats d’avoir sorti de son chapeau un énième gardien performant. Car même s’il est un peu court sur le but des Verts, Anthony Lopès a prouvé une nouvelle fois qu’il savait tenir son Rank.
Le compte rendu du match : L’OL sauve sa tête et son honneur
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Anthony Lopes : il faisait peu de doutes que Vercoutre était à la merci de la moindre entorse. Si Lopès prenait le pouvoir, il ne le lâcherait plus. Le semestre d’indisponibilité du taulier aura au moins l’avantage d’éviter l’affront. À moins que le jeune gardien ne déçoive. Mais on n’y croit pas vraiment. Déjà, parce qu’il est taillé pour le Rank. La preuve : trois matchs, trois citations (après Nice et Kiryat Shmona). Il faut dire qu’il a suffisamment de talent pour grappiller de l’indice Juninho, qu’il a passé une partie de sa jeunesse dans le Virage Nord, ce qui lui garantit du Govou à pleines brassées, et que sa nationalité portugaise ne peut pas laisser indifférent qui veut lui donner du bonus Tiago. Alors pourquoi « seulement » 4 d’indice Lacombe ? Parce qu’on a beau être un vrai Gone (né à Givors, arrivé à l’OL à 11 ans), faire patienter son monde de la sorte avant de signer une prolongation de contrat, c’est une faute de goût. Et ce n’est pas l’ambition de trouver une place de n°1 qu’on reproche à Lopes. C’est d’en avoir douté. Alors que tout le monde savait.
2. Steed Malbranque : on en arrive à un moment de la saison où Malbranque se met à jouer plus qu’un match. Steed rejoue sa carrière. Alors qu’il y a quelques mois on se demandait tous comment la France du foot avait fait pour passer à côté de ce joueur, on a fini par se rappeler au fil de la saison comment Malbranque avait fait par passer à côté de la France du foot. Du coup, il ne restait plus qu’une chose à faire : poursuivre sa saison comme il a mené sa carrière, seul. Plus seul que jamais même dans une première période qu’il joue là où les autres se gardent bien d’aller : avec des tacles qui emportent tout, des relances vers l’avant et une bonne dose d’orgueil. Quelques jours après avoir affirmé n’avoir rien gardé de son passage sans lendemain dans le Forez, Malbranque n’a eu qu’à confirmer sur le terrain qu’il restait un de ceux qui savaient où se trouvait l’esprit du Derby. Celui que Genesio et Garde ont dû faire souffler à la mi-temps, façon hair dryer. Pour mieux ramener dans leur sillon les Lyonnais à leur condition toute malbranquienne des jours de Derby : affreux, seuls et méchants.
3. Lisandro Lopez : au moment des soldes d’hiver, alors que le lucratif départ de Gomis était dans les tuyaux, la gonosphère était en panique. Comment l’OL allait faire sans son point d’appui devant ? Que Lisandro soit l’un des buteurs les plus adroits de France n’était même plus un argument. L’Argentin (1,74 m, 74 kg) était avant tout une crevette. S’il a fallu attendre que Gomis oublie son football en route pour revoir Licha à sa place, on a pu se rendre compte face à Sainté qu’il n’était pas complètement absent des débats quand le ballon décollait du sol (tête décroisée sortie par Ruffier, 27ème) ou coincé au milieu des géants stéphanois (relais pour Gourcuff sur l’action du but). Alors certes, Lisandro ne récupère pas tous les dégagements de son gardien, mais il sait se servir de son corps pour créer le danger. Et finalement, l’un dans l’autre…
4. Maxime Gonalons : à la fin de la première période, on était prêt à laisser à Edmilson, de passage pour quelques viva, le soin de s’occuper du cas Washing Maxime : « Je ne sais pas comment il s’appelle, mais le n°21, il faut lui dire d’arrêter de perdre des ballons et de presser plus sur le milieu de Saint-Étienne ! » Se prendre une leçon de relance et de pressing par Edmilson, c’est un peu comme si Toulalan vous recalait aux oraux du Bac d’efficacité. À mesure que Gonalons reprend du service en seconde période, on se résout à poursuivre la conversation intime entamée depuis le début de saison avec la vraie Rank’n’OL star du moment : le pied qui appuie là où ça fait mal – si possible sur les chevilles stéphanoises – et la distribution bien cadencée droite-gauche/gauche-droite. L’OL n’en demandait pas plus pour se lancer enfin dans son Derby. Et Edmilson pour coller un nom au n°21.
5. Yoann Gourcuff : on a peut-être fini par lever une part du voile qui entoure Gourcuff depuis son arrivée à Lyon. Au point de renvoyer au loin tout ce qu’on a pu entendre ces derniers temps le concernant : les 23 millions, le mystère, l’accident industriel, le contrat et on en passe. Pour en revenir à ce seul statut que Gourcuff n’a eu de cesse de réclamer pour lui même : être un joueur de foot et rien d’autre. Ce que raconte en creux son but claqué après une demi-douzaine de déviations heureuses et de contres favorables. Pour n’importe quel autre joueur, on aurait fait ressorti les reliques cro-magnesques de Saint Delmotte pour invoquer la colère des jours de Derby. Pour Yoyo, on y voit autre chose : un type qui, hors et sur le terrain, est enfin parvenu à banaliser sa présence à force d’avoir manqué de disparaître un bon milliard de fois – sous le poids des blessures, des attentes, du pognon. Il fallait sans doute en passer par là pour redevenir un joueur et rien d’autre. Jusqu’à en devenir enfin indispensable.
Par Pierre Prugneau et Serge Rezza