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Troyes-OL : Umtiti, c’est l’âme Éric
- Publié le: 18 avril 2013
RANK’N’OL #28. Tel Éric Abidal, c’est en latéral gauche contrarié que Samuel Umtiti a évolué à Troyes, où l’OL s’est imposé avec pas mal de bol (1-2). Et tout comme son illustre aîné, il a un peu trop bien fait les choses pour espérer ne pas s’y retrouver à nouveau. Alors en attendant les louanges du rock sacré, il mérite au moins ceux du Rank des sacrifiés.
Samedi 12 janvier 2013, 20ème journée de Ligue 1
ES Troyes Aube Champagne – Olympique Lyonnais 1-2
Pour Troyes : Nivet (38ème)
Pour Lyon : Gonalons (11ème) et Umtiti (75ème)
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Samuel Umtiti : forcé de jouer latéral alors qu’il est désormais acquis qu’il est plus fort que Lovren dans l’axe (la preuve, c’est désormais lui, et non plus le Croate, qui « intéresserait le Barça »), le fossoyeur de Ménival n’a pas fait valoir ses états d’âme puisqu’il a été le meilleur joueur de son équipe. Et de loin. Sur le modèle abidalien, il s’est mué en troisième stoppeur, infranchissable, tout en relevant, un cran plus haut, un Ghezzal pas vraiment maloudien pour le coup. À peine a-t-il manqué un centre, histoire de rappeler que, bon, arrière gauche ça va, mais sans plus. Mais le mal était fait et le spectre d’une carrière à la Abidal commence déjà à le hanter. On n’oubliera pas de souligner que le Gone de 19 ans a inscrit le but d’une victoire pas vraiment méritée. Mais lorsqu’un footballeur marque un but, on a souvent tendance à oublier le reste de sa performance. De la même manière que quand il est gaucher, on a souvent tendance à ne lui offrir que la ligne de touche comme terrain de jeu. Alors Samuel Umtiti ne sera peut-être pas toujours dans la tendance, mais au moins peut-on assurer qu’il est dans la bonne direction.
2. Maxime Gonalons : l’air de rien, c’est un peu l’idée qu’on s’est fait de la saison lyonnaise qui s’est confirmée cet après-midi au Stade de l’Aube. Une saison où l’OL domine son sujet quand Gonalons occupe la place à la façon du patron du moment, ce qui fut l’affaire des quinze premières minutes. Une saison qui menace de couler à chaque instant quand Max n’est plus là, soit l’histoire du quart d’heure qui suit. Une saison où il vaut encore mieux faire avec la cheville et demi du néo-capitaine – qui l’était déjà pas mal dans l’âme – pour la dernière heure, plutôt qu’avec Malbranque sur la béquille ou Gourcuff les deux doigts dans la reprise. Autrement dit, après avoir passé une première moitié de saison à laisser entendre que l’OL, c’est le milieu, on est bien parti pour répéter que le milieu, c’est Gonalons. Et donc un peu plus.
3. Rémy Vercoutre : il y aura toujours un de ces vieux briscards qui hantent les plateaux de talk d’après foot pour nous dire qu’après tout, c’est à ce genre de signes qu’on reconnaît les champions en puissance. Soit une équipe qui, à défaut de pouvoir maîtriser son sujet, s’en remet au brin de talent qu’on lui connaît en espérant que la chance fera le reste. Le genre de description dans laquelle on peut apercevoir le match de Vercoutre, ruminant ses envolées suicides sur le moindre corner pour mieux sauver la mise avec sa manchette spéciale Banks de France face à Darbion (25ème). Reste qu’il faut encore que le destin s’en mêle, à moins qu’il ne s’agisse de Corentin Jean dans la continuité de l’action, pour que Vercoutre puisse poursuivre à la place qui lui revient. Pas celle de meilleur gardien de Ligue 1. Pas même de l’OL où Lopès viendra occuper celle de titulaire déjà promise. Non, celle du type à qui l’on demande de saisir sa chance et d’assurer le renvoi aux points qui va avec.
4. Michel Bastos : quand il ne se passe rien, on sent qu’il est le seul à pouvoir créer quelque chose. Et ce même lorsqu’on ne le voit que trois fois dans le match. Suffisant pour amener les deux buts puisque son coup-franc détourné par le gardien et sa volée contrée par un défenseur ont été à l’origine des deux corners décisifs. Des stats « invisibles » qui auraient pu être agrémentées d’une passe décisive à Lisandro (23ème) après un délice d’extérieur, sur une phase répétée deux jours plus tôt à l’entraînement avec Gérald Baticle. La preuve que Bastos est un joueur imprévisible qui sait aussi être discipliné. Et surtout que son statut de « gros salaire le moins indispensable » n’est peut-être pas totalement justifié.
5. Arnold Mvuemba : il était surtout question ici de rendre hommage aux trois remplaçants qui ont totalement bouleversé le cours d’un match qui sentait un peu plus la merde pour l’OL qu’une andouillette de Troyes. Alors cela aurait pu être Alexandre Lacazette, dangereux dans chacune de ses prises de balle mais finalement pas décisif. Cela aurait pu être Gueïda Fofana, taillé pour Lyon et le 4-3-3 comme s’il était le fils illégitime de la vierge Marie et de Gérard Houllier. Ce sera finalement Arnold Mvuemba, un peu pour le corner qui amène le but de la victoire, plus encore pour cette action de classe, plein axe, qu’il a conclue d’une louche vers Licha en pleine surface. Mais surtout parce qu’il tenait ici une chance peut-être unique d’intégrer le Rank. Et comme celui qui est avant tout une victime de la surprise Malbranque a trop souvent vu son nom associé au flop Monzon, il était temps de rendre justice. L’une des missions souterraines du Rank’n’OL.
C’est cadeau : Top 5 Come back
Après Steed Malbranque, quoi de plus tentant que de s’embarquer dans la liste des retours d’anciens fils prodigues aujourd’hui oubliés. Top 5 de ces come back as you are auxquels on rêve encore plus depuis la prestation du jour de Jérémy Bréchet dans le camp d’en face.
1. Frédéric Kanouté : bien avant de s’embarquer dans une carrière de Pichichi en Liga et de se finir en Chine, ceux qui ont eu la chance de voir ses premiers débordements à Gerland n’en sont, pour certains, toujours pas revenus. Ce type était déjà plus fort que tous les Thierry Henry de la Terre. Ce qui vaut bien une dernière pige pour le prouver au-delà du seul cercle des happy few.
2. Jérémy Bréchet : une prestation maîtrisée au cœur de la défense troyenne face à l’OL suffit à convaincre qu’il saura y faire à chaque fois que Lovren sera au bord du rouge ou du pénalty provoqué. Autrement dit, rien que pour éviter un autre genre de retour, celui qui hante bien des supporters lyonnais : Bakary Koné.
3. Florent Malouda : si Umtiti confirme qu’il a l’âme d’un Abidal, alors il mérite d’avoir son Flo de côté.
4. Enzo Reale : parce que le passage de 4-4-2 en 4-2-3-1 et celui à vide de Gourcuff n’en finissent plus de rappeler que deux meneurs ne suffiront jamais à l’OL. Il en faut un troisième. Et Reale peut être celui-là.
5. Bryan Bergougnoux : what else ?
Par Pierre Prugneau et Serge Rezza
(Article publié le 12 janvier 2013 sur Rue 89 Lyon)