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Lopes, la pieuvre par Troyes
- Publié le: 1 novembre 2015
LES NOTES. L’OL s’en est sorti miraculeusement sur la pelouse de Troyes (0-1), pourtant bon dernier du championnat et réduit à dix plus d’une mi-temps. Dès lors, les Lyonnais se retrouvent sur le podium, à une place qu’ils ne sont que deux à mériter : Samuel Umtiti, absent hier, et Anthony Lopes, monumental pour deux. Voire pour onze.
Samedi 31 octobre 2015, 12e journée de Ligue 1
ES Troyes Aube Champagne – Olympique Lyonnais 0-1
But : Beauvue (78e sp).
Avertissements : Camus (77e), Mavinga (après match) pour Troyes.
Expulsion : Jean (37e) pour Troyes.
Estac : Bernardoni – J. Martins-Pereira (Karaboué, 23e), Ngcongca, Mavinga, M. Dabo – Ayasse, Pi – Darbion, Nivet (cap. ; Perea, 63e), Camus (Court, 78e) – Jean. Entr. : Jean-Marc Furlan.
OL : Lopes – Jallet, Gonalons, Mapou, Morel (Bedimo, 61e) – Ferri, Tolisso, Darder (Cornet, 67e) – Valbuena – Beauvue, Lacazette (Rafael, 82e). Entr. : Hubert Fournier.
Que l’on soit clair dès le départ: avoir un gardien comme homme du match après un déplacement chez la lanterne rouge et au terme d’une match joué en supériorité numérique pendant plus de cinquante minutes est aussi inattendu qu’alarmant. Anthony Lopes s’est non seulement montré rassurant tout au long du match, étant d’une propreté rare dans le jeu aérien, mais il a aussi sorti le grand jeu –et permis à Lyon de gagner le match– dans les arrêts de jeu de la seconde période, sortant de son chapeau une parade tout bonnement monumentale sur ce qui allait être une occasion de plus de se défouler sur Mapou Yanga-Mbiwa. Ce genre de match inscrit le portier lyonnais dans une régularité qui l’amènera au plus haut niveau auquel il aspire : concentré, décisif et rassurant. La huitième clean sheet de la saison n’aura pas été obtenue sans mal, mais elle doit presque tout à Lopes.
Mapou en progrès : presque neutre !
Soirée sans éclats pour Christophe Jallet. Dans un match taillé à sa mesure où il joua plus ailier droit que latéral, et où ses tâches défensives furent rares malgré la présence de Roberto Dabos dans son couloir, le divin chauve n’arriva pas à tirer son épingle du jeu et fit preuve de la même inefficacité que le reste de l’équipe. Jallet fut au centre du jeu et toucha encore un nombre incalculable de ballons mais n’arriva jamais à en faire une utilisation intéressante, la faute à plusieurs transmissions imprécises, des centres hasardeux et quelques mauvais choix. Dans cette position, il est dépendant de la disponibilité de ses partenaires qui ne furent pas les plus inspirés ce soir, mais il devra faire preuve de plus d’efficacité dès ce mercredi contre Saint-Pétersbourg.
La charnière centrale inédite, composée de Maxime Gonalons et Mapou Yanga-Mbiwa, n’a quasiment rien eu à faire du match, et ne le fit pourtant pas très bien, comme en attesta la fin de match difficile de l’équipe. Gonalons commença mal son match en étant grossièrement en retard sur une intervention au milieu de terrain tandis que Mapou passa le plus clair de son temps à user de son physique et se limita à des passes courtes vers Tolisso. En fin de match, son placement approximatif a ouvert plusieurs brèches dans l’axe que Darbion essaya tant bien que mal d’exploiter. Bien conscient d’avoir livré un match un peu trop propre, l’ancien Romain a tenté le tout pour le tout en fin de match, mais Lopes le priva d’un superbe CSC. Tout est bien qui finit bien pour une charnière qu’on ne devrait pas revoir de sitôt.
Le choix de Jérémy Morel dans ce match où l’OL allait probablement largement dominer et porter la balle est difficilement explicable. La pénible prestation du Réunionnais confirma malheureusement le fait qu’il aurait plutôt utile de le recruter au poste de défenseur central, tant son apport offensif fut approximatif. Le contraste avec son compère non-chevelu et non-bronzé de l’autre côté du terrain fut saisissant, en matière d’activité et d’utilisation du ballon. Morel se signala surtout par un fantastique retour dans les pieds de Darbion à la suite d’une contre-attaque troyenne sur laquelle le bloc lyonnais est revenu à une vitesse digne des plus belles années de Lamine Diatta. La rentrée de Henri Bedimo apporta plus de punch, le Camerounais se faisant remarquer par ses percussions balle au pied, des centres aux cordeaux qui amenèrent des options différentes et des prises de risques qui changèrent le rythme du match.
Darder et Ferri, vains de Champagne
Devant la défense, Corentin Tolisso continue un interim solide. Souvent bien placé sur les rares incursions troyennes, il a touché énormément de ballons en phase offensive. Alors que ses partenaires peinaient à trouver la solution, il a parfois un peu trop usé du jeu long (avec un succès très relatif) et des frappes de loin. Mais l’une d’entre elles aurait fini au fond sans une claquette magnifique de (San) Bernardino.
À sa gauche, Sergi Darder, étincelant face à Toulouse, livra une copie largement passable. Appliqué au pressing mais encore en phase de rodage avec ses partenaires du milieu, on aurait aimé qu’il apporte plus et prenne davantage de risques dans les quarante derniers mètres. Une percée qui aurait pû être décisive mais n’aura trouvé personne en seconde mi-temps. Remplacé par un Maxwel Cornet sans piston.
De l’autre côté du losange, Jordan Ferri ne fut pas avare d’efforts, mais pêcha trop souvent par excès d’imprécision. Il fut l’un des principaux responsables de ces redoublements stériles de passes courtes aux abords de la surface troyenne qui se terminaient systématiquement par des pertes de balle. Trop peu de prises de risque et d’initiative pour réveiller le jeu offensif lyonnais.
Valbuena-Lacazette-Beauvue, mésentente cordiale
Une prestation décevante de Mathieu Valbuena dans un match où les critiques émises à son encontre depuis le début de l’année se sont confirmées : des transmissions ralenties et trop de touches de balle qui ont à la fois annihilé quasi toute spontanéité dans le jeu de l’OL et poussé l’OL à redoubler de passes courtes, souvent inutiles et trop prévisibles, focalisées sur un axe bouché au lieu d’écarter le bloc troyen. Résultat : une incapacité chronique à trouver des joueurs lancés. Valbuena symbolise ces limites alors que des progrès avaient pourtant été entrevus lors du match contre Toulouse. Si l’OL veut retrouver un jeu plus direct qui a fait preuve d’efficacité dans le passé, surtout face à des équipes jouant bas, le rôle de Valbuena devra être repensé, surtout dans la mesure où le rôle des attaquants et l’équilibre s’en retrouve changé.
L’Alexandre Lacazette de l’an dernier aurait mis au minimum un doublé samedi soir. Mais son ombre a continué à afficher un déchet surprenant sur ses prises de balle, une incapacité à cadrer et plus généralement à faire des différences. À son crédit, il a obtenu le penalty de la victoire qu’il n’aura pas tiré. Par choix ou par consigne du coach ? Remplacé par Rafael en fin de match.
À ses côtés, Claudio Beauvue aura beaucoup bougé, mais aussi pas mal frustré de par son manque de spontanéité. Il donne parfois l’impression de jouer contre nature dans cette équipe, avec des remises courtes et des recherches de solutions collectives même en position de frappe. Encore quelques appels dans le vide mais du mieux dans les transmissions et dans l’entente avec ses partenaires. Son quatième but lui fera du bien.
Par Étienne M. & Martin M.
(Photo SM Caen)