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Cinq garçons dans l’En Avant
- Publié le: 3 novembre 2013
RANK’N’OL #S02E19. L’OL a gagné (2-0). Et si ce n’était que Guingamp, on n’oubliera pas que ce n’était que l’OL. Alors en attendant de s’emballer, rendons grâce à ceux qui ont pesé. Sur le match comme dans l’histoire du Rank.
Le compte rendu du match : La vie rêvée du losange
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Steed Malbranque. Raillé pour n’avoir plus été plus que normal après avoir tutoyé les cieux, Steed Mabranque aurait pu tranquillement se glisser vers la retraite en pilote automatique, toujours meilleur que Mvuemba, Ferri et parfois Grenier réunis, même sur une jambe. Sauf que quand Malbranque décide de s’arrêter, il ne fait pas les choses à moitié. Alors quitte à rester, il en est revenu à ce qu’il fait de mieux : l’excellence. Et il ne faut pas chercher dans cette réaction une réponse aux critiques ou l’envie de prouver quoi que ce soit à n’importe qui. Malbranque a toujours été bon, à sa façon, parce qu’il ne sait faire que ça. Car comme le dit le proverbe : un lion ne meurt jamais, il vous emmerde.
2. Maxime Gonalons. Avant toute chose, on est parti du principe que le losange serait un aveu de faiblesse et qu’il concernerait d’abord le milieu. Reste à savoir quelle partie du losange est le plus à la peine. On miserait bien sur la défense, ce chantier qui n’en finit jamais et qui s’écroule à intervalles réguliers, surtout depuis que la carcasse et les relances de Gonalons ne suffisent plus à tenir un milieu. On veut bien croire que les deux adjoints de sécurité, Malbranque et Fofana, sont pour lui. Suffit pourtant d’une pression carnassière sur Sankharé (13e) pour qu’une passe en retrait du Guingampais devienne décisive pour Gomis. Et au cas où on n’aurait pas compris, sa sortie (52e) fait basculer le jeu lyonnais dans ce grand vide, là où il n’y a que Dabo pour défier les lois de la gravité. Ne reste alors plus que la pesanteur, à commencer par celle qui finit par emporter Grenier quand il doit se remettre à défendre. Comme dans le milieu à trois, lorsqu’il faut augmenter le volume : le meneur de la bande doit savoir jouer pour deux, là où Gonalons peut se contenter de suivre sa partition et jouer pour eux.
3. Samuel Umtiti. Les mauvaises langues disent qu’il a dû se repasser son crochet derrière la jambe d’appui, réalisé avant la mi-temps, toute la nuit en lustrant sa Maserati. On ne saurait l’accabler, on aurait pu faire pareil en briquant notre Vélo’v. Umtiti sait défendre, ce qui est déjà un spectacle en soi dans le Gerland des années 10. Mais il gravite deux étages au-dessus de la « concurrence » techniquement, et cet alliage entre la sérénité et la prise de risques est forcément pour quelque chose dans la bonne entame de l’OL, même face à une faible opposition. Umtiti est un frisson qui vaut le coup d’être vécu, d’autant plus qu’on pourrait ne pas le vivre longtemps si l’Olympique Lyonnais ne prend pas conscience que le Fossoyeur de Ménival peut bien avoir le melon qu’il veut, il sera toujours meilleur que prétentieux.
4. Henri Bedimo. Bien sûr, il pourrait n’être qu’un cinquième Beatles. Pourtant, Bedimo s’est imposé en cheville ouvrière du Rank. Y compris dans le système du moment qui promettait de jouer contre lui. Du coup, il est temps de faire un premier bilan et de se demander quelles sont les raisons qui en font aujourd’hui bien plus que la meilleure recrue de l’été dernier.
1. La raison débordante. Plutôt que de venir au jeu en losange en se contentant de tenir sagement son couloir, le Camerounais fait venir le jeu à lui en pratiquant la prise de risques. Ce qui vaut un appel d’air dans son dos (48e) pour un plein panier de propositions, de virées en dribble (40e) en combinaisons avec Grenier (63e) que Lacazette ne peut reprendre.
2. La raison pratique. Miguel Lopes, Ferri, Zeffane, Fofana, soit la liste qui revient à évoquer l’impossible succession de Réveillère. Toujours plus facile de se trouver un bon animateur de couloir à gauche quand à droite, on se cherche encore.
3. La raison du plus fort. L’air de rien, Bedimo s’est imposé comme le joueur le plus régulier de cet OL trébuchant. Ce qui pourrait situer le niveau de l’équipe. Pourtant, cela a plus à voir avec les qualités du joueur, à l’aise techniquement pour provoquer et capable d’encaisser la répétition d’efforts. Contrairement aux autres, Bedimo plaît, mais ne rompt pas.
5. Gueïda Fofana. De joueur utile, Fofana est devenu indispensable. Et s’il y a bien une vertu à trouver au losange, ce serait la suivante : celle d’aligner Fofana et Malbranque plutôt que d’avoir à sacrifier un des deux meilleurs milieux du moment sur l’autel du 4-3-3. Soit deux types qu’on a vus depuis un an, pour le premier, à tous les postes défensifs, pour le second, à tous ceux du milieu. Une polyvalence qui joue la complémentarité à coups de permutations et de percussions bien senties. La première, celle de Fofana, est déjà la bonne. Un débordement côté gauche c’est la défense guingampaise qu’on perd, jusqu’à mettre un but entre les pieds de Lacazette (12e). Une minute et un but de Gomis plus tard, ne reste alors plus qu’à faire comme aux plus belles heures de la domination lyonnaise : jouer à l’économie en tenant le score jusqu’à la fin. Ce que la science du placement de Fofana et des replis à l’énergie de Malbranque permettent. Deux joueurs, il fallait bien ça pour camper ce relayeur idéal qui manque le reste du temps au milieu à trois. Ce qui revient à dire, si vous n’aviez pas compris, que le losange est aussi un triangle comme les autres.
Par Pierre Prugneau et Serge Rezza
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