Âge tendre et gueule de bois

RANK’N’OL #S02E05. Trash yéyé. L’OL s’est fait éconduire par la Ligue des champions comme un ado boutonneux qui tente le coup avec une reine de beauté. On peut toujours faire mine de croire à un happy end, mais l’histoire du boy next door qui emporte la mise à la fin, même Hollywood n’en veut plus. Alors le Rank…

Olympique Lyonnais

La tête de Gonalons termine sur la barre (66e). Manquer une occasion à 1,50 m des cages, c’est bien la preuve que l’OL a un destin de puceau. (Photo Panoramic – Frédéric Chambert)

 

Le match : Cette fois, la chance a fait faux blond

 

Olympique Lyonnais - Real Sociedad

Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !

 

Olympique Lyonnais1. Maxime Gonalons

Il y a des jours où on peut se permettre d’être mauvais une mi-temps et de finir en tête de Rank. C’est le cas de Maxime Gonalons. Qui mérite toutefois sa place en haut de l’affiche car, ce soir-là plus que jamais, Gonalons a été l’OL. Ou, plus exactement, l’OL a été Gonalons. Gauche – au mieux – et absent – au pire – en première période, réactif et un peu plus à la hauteur en seconde. Même s’il était déjà trop tard. Washing Maxime reste le baromètre de l’OL et son déclin depuis un petit semestre ne peut pas constamment être caché par les éclairs de Grenier. Si les Lyonnais n’ont quasiment aucune chance de retrouver la Ligue des champions, ils n’auront pas l’opportunité d’espérer grand-chose si leur capitaine ne retrouve pas son niveau. En attendant, ils doivent faire avec un Gonalons toujours au service de son équipage mais qui a bien du mal à maintenir le cap. Un capitaine de Ligue Europa en somme.

Olympique Lyonnais2. Fares Bahlouli

Impossible de savoir qui de Bahlouli ou de Benzia est le plus prometteur des deux. Le premier éblouit ceux qui passent devant les terrains d’entraînement de Tola Vologe. Le second a le génie des glandeurs qui envoient deux passes dé’ et un but comme on respire. Ce qui est sûr les concernant, c’est que leurs apparitions alternées dans l’effectif racontent bien quelque chose de l’OL du moment. Où le talent couve, mais sans l’expérience qui permet de s’en sortir quand ça commence à secouer. On avait déjà eu un aperçu de l’affaire en mai dernier quand Garde avait fait rentrer Martial et Bahlouli, l’âge de Réveillère à eux deux, alors que le PSG menait 1-0 à Gerland. On a depuis eu le temps d’oublier cette première alors qu’elle avait sonné comme le plus terrible des aveux de faiblesse au moment de dresser la liste de tout ce qui avait pu manquer à l’OL pour se maintenir à la course au titre. Il a fallu s’en souvenir à nouveau face à la Sociedad. Et comprendre au passage que l’ADN européen de l’OL était lui aussi soluble dans un remplacement au courage et au talent de Bahlouli par Benzia.

Olympique Lyonnais3. Anthony Lopes

Coupet l’aurait sortie. D’ailleurs, il l’a sortie. C’était au milieu des années 2000 et c’était Benoît Cheyrou, alors à Auxerre, qui jouait le rôle de Seferovic. Si internet semble avoir oublié cette parade qui fait incontestablement partie des dix plus belles réalisées par le septuple champion de France, ceux qui se trouvaient dans le Virage Sud cet après-midi-là en ont gardé un souvenir ému. Le contexte était différent : on disputait alors un match de Ligue 1 et les Lyonnais devaient déjà compter 13 points d’avance sur le second. Etre décisif en championnat, Anthony Lopes l’a déjà fait, puisque c’est au moins autant à lui qu’à Clément Grenier que l’OL doit d’avoir pu tenter sa chance en tour préliminaire de Ligue des champions. N’empêche, Anthony Lopes n’a pas su être miraculeux le jour du match à 20 millions. Et c’est là toute la différence qui sépare les héros des super-héros.

Olympique Lyonnais4. Yoann Gourcuff

Au moment de trouver les raisons à son dernier retour de flamme, de loin le plus convaincant, on a évoqué la nouvelle place que Yo pouvait tenir dans le groupe lyonnais. Moins d’ego au milieu desquels exister, moins de cadres pour veiller au respect des règles communes et une jeunesse qui a trop à apprendre pour lui demander quoi que ce soit. Dans France Football, Grenier a bien voulu résumer l’affaire de son point de vue : « On a la même vision du foot. » Soit un idéal de jeu collectif qui doit aussi composer avec le goût de onze garçons pour les gestes décisifs. A ce petit jeu, Gourcuff est apparu le plus convaincant de la bande. Normal, c’est encore lui le meilleur. Alors, on le sollicite pour se sortir de situations impossibles, pour tenter un enchaînement dribble-crochet et desserrer l’étau. Gourcuff donne l’impression d’y arriver pour lui, mais les autres ne sont déjà plus là. Au moins, ça change de toutes ces fois où lui n’était plus là et les autres y arrivaient mais sans lui. Pour le reste, la rengaine reste toujours la même. Ce type est ailleurs.

Olympique Lyonnais5. Samuel Umtiti

En général, quand Rémi Garde le met sur le banc, c’est qu’il y a une place à prendre. Jusque-là, on l’avait située quelque part entre la gauche (Dabo) et l’axe (tous les autres). Le type visé s’écroule au bout d’une ou deux prestations et Umtiti se pointe pour jouer la partition du Fossoyeur de Ménival. Nette comme un coup de la corde à linge de l’Undertaker. Cette fois, Sam n’aura pas besoin d’en passer par là. Les autres s’en sont chargés à sa place. Pas vraiment pour le plébisciter, mais pour enterrer une idée, cette vieille manie qui revient à placer un milieu dans la défense et qui finit toujours de la même manière : dans le mur. Bodmer y  a laissé une partie de sa carrière. Toulalan y a traîné un blues épais. Fofana ne méritait pas ça. On ne jure de rien, mais en voyant Rémi Garde détaler quand arrive après match la question de la non-titularisation de son meilleur défenseur du moment, tous postes confondus, on s’est demandé si Umtiti ne venait pas de sauver Fofana et avec lui quelque chose du milieu. Auquel cas, son absence pourrait bien apparaître comme l’une des plus décisives de l’histoire post-moderne de l’Olympique Lyonnais. Pour tout dire, cela ne nous étonnerait même plus.

Par Pierre Prugneau et Serge Rezza

Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et le Libéro Lyon.

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