PSG – OL (5-1) : hagard de Lyon, terminus

Par Hugo Hélin
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Publié le: 15 décembre 2015

LES NOTES. Hubert Fournier a peut-être vécu son dernier grand match du dimanche soir sur le banc lyonnais. Après la défaite attendue et logique face au PSG, les voyants semblent plus que jamais au rouge pour le coach de l’OL. La raclée encaissée au Parc n’a pas précipité sa perte mais ne l’aidera sans doute pas pour plaider sa cause.

Dimanche 13 décembre, 18ème journée de Ligue des Champions

Paris Saint-Germain – Olympique Lyonnais 5-1

Buts : Ibrahimovic (11e et 77e sp), Aurier (17e), Cavani (71e) et Lucas (91e) pour le PSG, Ferri (24e) pour l’OL.

Avertissements : Luiz (25e) et Motta (58e) pour le PSG, Cornet (22e) pour l’OL.

PSG : Trapp – Aurier, Silva (cap.), Luiz, Maxwell – Rabiot (Verratti, 70e), Motta (Marquinhos, 88e), Matuidi (Moura, 82e) – Di Maria, Ibrahimovic, Cavani. Entr. : Laurent Blanc.

OL : Lopes – Rafael, Yanga-Mbiwa, Morel, Bedimo – Ferri (Malbranque, 88e), Gonalons (cap.), Tolisso – Cornet (Ghezzal, 84e), Beauvue, Grenier (Darder, 72e). Entr. : Hubert Fournier.

Lopes 4 – Rafael 4, Yanga-Mbiwa 2, Morel 4, Bedimo 4 – Ferri 5, Gonalons 2, Tolisso 3 – Cornet 3, Beauvue 2, Grenier 3.

C’est difficile de dire qu’on ne s’y attendait. Entre un PSG toujours plus stéroïdé par les gazodollars et tellement large en championnat qu’il pourrait presque se permettre de ne pas jouer la phase retour et un OL au fond du trou, à l’entraîneur contesté et comptant de nombreux blessés (une équipe Jallet, Bisevac, Rose, Umtiti – Tousart, Fofana – Kalulu, Valbuena, Fekir – Lacazette aurait belle allure et on est sûrs que Sirigu aurait accepté de faire le nombre dimanche soir), on ne s’atendait pas vraiment à un bon résultat malgré la petite éclaircie de Valence.

Yanga, c’est pas plus fort que toi

Très vite, l’OL a effectivement dû s’en remettre à Anthony Lopes pour sauver ce qui pouvait l’être. Le Portugone aura finalement tenu dix minutes avant de céder devant les assauts de la vague bleue. Après un face-à-face gagné avec Ibrahimovic et un beau jaillissement dans les pieds de Cavani, Lopes a fini par ne rien pouvoir faire devant l’ouverture lumineuse de Mapou Yanga-Mbiwa de la tête pour le Suédois. Après un match propre mercredi à Mestalla, la recrue-phare de la défense lyonnaise est revenu à ses standards habituels depuis le début de la saison, beaucoup moins élevés. En plus de sa passe décisive sur l’ouverture du score, Mapou a notamment constamment eu du mal à gérer la profondeur, alors même que l’OL jouait très proche de son but et laissait donc moins d’espace dans son dos que d’habitude. À ses côtés, Jérémy Morel a eu un bilan plus plus mitigé que lors de ses derniers matchs au poste de défenseur central. Si l’ancien Marseillais a réussi quelques sauvetages chauds et quelques bonnes relances, il a aussi montré de grosses sautes de concentration sur les deux premiers buts avec un marquage trop lâche. Les latéraux Rafael et Henri Bedimo n’ont pas été gâtés par la physionomie du match et ont surtout dû défendre, plutôt bien globalement, sans avoir beaucoup l’occasion de se projeter offensivement. Dommage, c’est leur principale qualité.

Paris pas magiques

Devant cette défense fébrile, les paris réussis de Valence n’ont cette fois pas payé. Maxwel Cornet, de nouveau aligné à droite d’un 4-3-3, n’a jamais semblé en mesure de mettre le feu à chaque prise de balle et recentrage comme à Mestalla. Il faut dire qu’il avait devant lui un Claudio Beauvue toujours aussi invisible (jusqu’à une frappe contrée qui force Trapp à une belle parade à la… 91e) et non pas Alexandre Lacazette. De la même façon, Clément Grenier a été moins en vue qu’en Espagne, malgré une qualité technique qui fait incontestablement du bien à l’OL. Face à la rigoureuse défense parisienne, cela n’a pas suffi. Il faut dire que CG7 n’a pas non plus été aidé par Corentin Tolisso, avec qui il a comme en Ligue des Champions beaucoup permuté. Coco a presque mis une mi-temps à rentrer dans son match, à la fois techniquement et au niveau de l’engagement. La messe était déjà dite.
Maxime Gonalons n’a lui non plus pas fait grand-chose pour rassurer et aider sa défense. Incapable de la protéger correctement dans son rôle de sentinelle, le capitaine lyonnais a de plus perdu beaucoup trop de ballons, parfois plusieurs dans la même séquence. Face à une des meilleures équipes d’Europe, Lyon ne pouvait pas se permettre de gâcher ses munitions.
Si son but doit sans doute plus à Kevin Trapp qu’à la pureté de sa frappe, Jordan Ferri a malgré tout été le meilleur milieu lyonnais du match. Comme à son habitude, le Xavi de Cavaillon a été au charbon et au niveau d’intensité exigé pour des rencontres de haut niveau. Comme à son habitude, il n’a pas été parfait techniquement ni dans ses choix, ce qu’on lui pardonne forcément plus dans des soirs comme ça. On en vient à se demander si Jordan Ferri ne serait pas le meilleur des baromètres concernant l’OL, surnageant grâce à sa seule grinta quand l’équipe est au fond du trou et se heurtant à ses limites quand l’équipe tourne bien.

il se croit au beach volley pic.twitter.com/8XGD3f55Eb

— philippe (@philousports) 13 Décembre 2015

¿ Adiós el Low Cost ?

Enfin, il est impossible de ne pas évoquer le cas d’Hubert Fournier. Son choix initial de jouer bas et d’attendre le PSG avec un pressing quasi-inexistant n’était ni le meilleur (il a fallu attendre que l’OL soit mené 2-0 rapidement et ne sorte un peu plus vite pour mettre le PSG en difficulté) ni le plus ambitieux. La défaite attendue au Parc n’a toutefois sans doute pas plus pesé dans la réflexion des dirigeants lyonnais que la victoire « pour l’honneur » et pour du beurre à Valence ne l’avait fait. Car les jours d’El Low-Cost à l’OL semblent comptés.

.@JM_Aulas « Hubert Fournier sera l’entraîneur pour les 2 matchs qui arrivent. On fera un bilan ensuite, pendant la trêve » #teamOL — Olympique Lyonnais (@OL) 14 Décembre 2015

Lors d’une conférence de presse consacrée au nouveau stade, Jean-Michel Aulas a en effet indiqué lundi que « ce ne serait pas raisonnable de changer les choses alors que nous jouons mercredi » et que « s’il y a des décisions à prendre » elles seraient prises pendant la trêve. Hubert Fournier est peut-être en train de vivre sa dernière semaine. À lui de faire changer les dirigeants lyonnais d’avis. Ou de réussir ses adieux. Et ceux à Gerland pour la vraie dernière.

Hugo Hélin

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(Photo Anthony Bibard / Panoramic)