La préfecture interdit les déplacements de supporters de l’OL à Décines-Charpieu

TRANSE PRESSE. La Ligue 1 a hélas pris l’habitude des interdictions de déplacements de supporters adverses. Mais un nouveau cap dans la politique du tout-répressif a été franchi : cette fois, l’interdiction d’assister aux matchs disputés au Parc OL touchera les supporters de l’Olympique Lyonnais eux-mêmes.

Comme la moitié des clubs de Premier League, l’OL n’a plus besoin de jouer ses matchs à domicile devant des supporters pour faire du profit ? C’est peut-être une bonne nouvelle. Le préfet du Rhône vient en effet d’interdire jusqu’à nouvel ordre le déplacement des supporters lyonnais jusqu’à Décines-Charpieu.

Une décision qui se base comme toujours sur des risques de trouble à l’ordre public. L’arrêté préfectoral pointe ainsi « le climat de tension en tribunes ayant entouré la 38e journée de la dernière édition de Ligue 1 », lorsque les virages avaient réclamé un changement d’entraîneur malgré la qualification en Ligue des Champions, mais aussi « le comportement de Jean-Michel Aulas […] sur le réseau social Twitter », où le président de l’OL n’hésite pas à s’en prendre à certains supporters de son propre club. Un risque de confrontation violente exacerbé selon le préfet par la défaite à Reims ce vendredi.

Mais, et c’est plus étonnant, le préfet motive aussi sa décision par d’éventuelles « risques pour la santé publique », en notant que « l’inadéquation entre le jeu déployé par [l’OL] et l’effectif dont dispose [l’OL] » pourrait porter atteinte à « la santé mentale des [supporters de l’OL] ». Un argumentaire juridique qui pourrait faire jurisprudence : le préfet de Haute-Garonne aurait ainsi déjà appelé son homologue rhodanien.

L’OL n’a pas encore réagi officiellement, mais nos sources au sein du club semblent pour l’instant indiquer que celui-ci accepte cette décision de la préfecture. Régis Bunoneo (un pseudonyme), cadre dans le secteur sportif, nous glisse ainsi en off : « Certains pseudo-supporters comprendront peut-être enfin que le club appartient à l’entraîneur, et pas à eux. De toute façon ils critiquent qu’on joue en losange, en carré, en triangle ou en cercle. Ça y est, j’en ai déjà marre de parler de tactique et de devoir me justifier. »

La préfecture tient elle à rappeler que cette décision pourrait n’être que temporaire, et que l’interdiction pourrait même être assouplie si les tensions retombent. Les services juridiques plancheraient ainsi actuellement sur le rajout de critères permettant l’accès au Parc OL à certaines personnes moins susceptibles d’être virulentes ou perturbées par le jeu déployé : détenteurs de maillot floqué au nom de Jordan Ferri, internautes utilisant le terme « mauvais supporters » ou responsables des notes pour le quotidien l’Équipe.

Agence Transe Presse / ZZ pour le bureau de Lyon

(Photo Damien LG)

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