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Paris-SG – OL : la classe d’écart
- Publié le: 29 septembre 2013
EXPERTES. Rarement depuis trois ans les Lyonnaises ne s’étaient créé aussi peu d’occasions pendant une mi-temps. Mais l’OL a ensuite réussi l’exploit de transformer son rival annoncé pour le titre en un énième faire-valoir dimanche à Charléty. Le but exceptionnel de Laëtitia Tonazzi (3-0) a une nouvelle fois prouvé la supériorité du septuple champion en D1, et ce dès la fin septembre.
Dimanche 29 septembre 2013, 4e journée de Division 1
Paris-SG – Olympique Lyonnais 0-3 (0-0)
Buts : Necib (53e), Schelin (71e), Tonazzi (92e).
OL : Bouhaddi – Franco, Kumagai, Renard, Dickenmann – Bussaglia, Henry – Thomis (Tonazzi, 46e), Nécib, Abily (Rapinoe, 69e) – Schelin (Plaza, 83e).
Premiers doutes depuis Wolfsburg
Elles n’ont évidemment pas été en souffrance durant la première mi-temps. Mais les filles de Patrice Lair n’ont quasiment jamais eu si peu la maîtrise du jeu que lors de ces 45 premières minutes à Charléty. La faute à une certaine fébrilité dans les transmissions, notamment de la part d’Élise Bussaglia, mais surtout à un adversaire à la fois cohérent et conquérant. Décidé à produire du jeu, et même bien plus que ne l’avait fait Wolfsburg lors de la cruelle défaite lyonnaise en finale de la dernière Ligue des champions (0-1), ce Paris-SG là s’est logiquement procuré les deux meilleures occasions avant la pause. Mais ni l’Américaine Lindsey Horan (30e), ni sa partenaire de l’attaque Marie-Laure Delie (37e) n’ont su appuyer leurs reprises, pourtant esseulées face à Sarah Bouhaddi. Côté lyonnais, on retiendra juste une belle tête de Camille Abily claquée par Benameur (7e) et une frappe lointaine de Louisa Necib également repoussée (34e). Ce qui a surtout pu réjouir tout le monde, c’est l’intensité de ce choc, notamment marqué par un tacle très dangereux de Laura Georges sur Camille Abily (34e), « qui aurait pu (lui) casser la jambe » sur le coup, aux dires de cette dernière. Abily a une nouvelle fois subi les foudres de son ancienne partenaire, qui a échappé de peu à l’expulsion après la mi-temps. Wendie Renard, d’un tacle rageur sur Kaci (45e) et plus encore Lara Dickenmann, venue venger Abily avec un hallucinant sprint suivi d’une violente faute sur Kenza Dali (49e), ont validé le nouveau parfum de Classico qui entoure ce PSG-OL.
Henry-Necib, le ticket gagnant
Le PSG peut continuer de recruter à tout va dans les prochains mois, il ne présentera peut-être jamais deux joueuses aussi classieuses et complémentaires qu’Amandine Henry et Louisa Necib dans le cœur du jeu. Si l’OL s’est remis en mode rouleau compresseur en deuxième mi-temps dimanche, c’est en partie grâce à leur hyperactivité. Henry ratisse un nombre incroyable de ballons, tout en s’offrant parfois de puissantes percées, tandis que Necib apporte une finesse technique que n’a jamais eue Paris dimanche. Il semble bien loin le temps où la meneuse de jeu des Bleus était souvent confinée au banc de touche lyonnais et envisageait même de rejoindre ce nouveau PSG. Rayonnante d’un bout à l’autre de la partie, elle a en plus ajouté l’opportunisme à ses qualités dimanche en ouvrant le score après avoir bien suivi la frappe de Lotta Schelin repoussée par Benameur (53e).
Quand Schelin éclipse Delie
Ce duel à distance entre les deux attaquantes vedettes de D1 allait forcément être scruté par tous. Transparente pendant 45 minutes, Lotta Schelin a ensuite rappelé à Marie-Laure Delie pourquoi elle était la patronne en France, et même en Europe. Des déplacements intenables, une frappe violente en angle fermée sur le premier but de Louisa Necib puis une superbe demi-volée de peu à côté (68e). Avant un enchaînement aux allures de classique pour se jouer de Annike Krahn, tout en feintes et frappe soudaine afin de doubler la mise (72e). Déchaînée, la Suédoise a encore fait souffrir Krahn (78e) avant de trouver le poteau (82e). A ce moment-là, Delie était totalement isolée à la pointe d’un PSG en pleine galère, après avoir pourtant montré de belles choses avant la pause et s’être procuré une immense occasion mal négociée. Là aussi, on peut inévitablement parler de classe d’écart au plus haut niveau.
Laëtitia Tonazzi, la « Supersub »
L’ancienne Juvisienne a rarement joué un rôle clé dans les gros matchs de l’OL 2012-2013. C’est peut-être aussi pour cela que Patrice Lair lui a préféré Elodie Thomis au coup d’envoi. Profitant du premier acte guère transcendant de l’Antillaise et du forfait d’Eugénie Le Sommer (blessée aux ischios), Laëtitia Tonazzi a eu sa chance dès le retour des vestiaires. Et c’est peu dire que son entrée en jeu a changé le cours de la partie. Disponible et précieuse dans ses remises, elle est à l’origine du premier but en lançant Lotta Schelin, avant d’offrir un caviar à la Suédoise qui a buté sur le poteau de Benameur. Mais elle a surtout signé le chef d’œuvre du match, et peut-être de la saison, avec une frappe parfaite des 40 mètres pour lober la gardienne parisienne (92e). La touche finale apportée à la deuxième mi-temps de grande classe de l’OL qui en un mois a déjà assommé le PSG (3-0) mais aussi Juvisy, fessé à Gerland sur le même score, tous les deux à trois longueurs. Nous ne sommes que fin septembre mais on serait prêts à parier que la voix royale vers un huitième titre consécutif tend les bras aux Lyonnaises.