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OL-Sochaux : le Dejan est sur l’herbe
- Publié le: 18 avril 2013
RANK’N’OL #40. Battu par Sochaux à Gerland (1-2), l’OL s’est tiré une balle en laissant s’échapper Paris et, pire, en se faisant dépasser par Marseille. On pourra toujours se cacher derrière ces trois frappes repoussées par les montants. On préférera insister sur les sept humiliations que s’est infligé Dejan Lovren sur la seule action du but vainqueur. L’acharnement, c’est pas vraiment le genre de la maison. Mais quand l’OL abandonne le réalisme, le Rank est bien obligé d’élargir sa palette.
Dimanche 31 mars, 30ème journée de Ligue 1
Olympique Lyonnais – FC Sochaux-Montbéliard 1-2
Pour Lyon : Gomis (69ème)
Pour Sochaux : Sio (50ème), Bakambu (88ème)
Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !
1. Clément Grenier : de ce qu’on sait, c’est à la qualité de ses coups de pied arrêtés qu’un joueur peut faire valoir sa forme du moment. De quoi permettre à Grenier de passer pour un type en pleine bourre au vu de ceux envoyés toute la partie, à commencer par ce coup franc qui aurait pu avoir quelque chose du coup de Juni s’il n’avait été renvoyé par Pouplin, sa cigogne tatouée sur la gueule et sa bouteille de Valstar. Suffisant pour retrouver sa place de meneur en chef pour les huit derniers matchs de la saison ? Encore faudrait-il avoir quelque chose à mener. On ne parle pas du collectif un rien poussif du moment, mais de ce 4-2-4 qui renvoie l’Ardéchois à un rang de Pastore du pauvre. Pas si indigne que ça, c’est vrai. À condition de ne pas descendre d’un cran pour rejoindre Bodmer et sa promesse de Riquelme blond qui s’est mis, depuis peu, à graviter dans la catégorie des meneurs de région (feat. Nivet, Ziani, Lachuer, Martins0 etc.). Autrement dit, la cave pour Grenier.
2. Maxime Gonalons : faut le comprendre, le grand Max. Après tout, à quoi ça sert d’être le meilleur quand vous voyez depuis le banc l’équipe de France qui trouve son futur avec Matuidi et Pogba au milieu ? Pourquoi s’arracher pendant une bonne moitié de saison pour attirer l’attention de Sir Alex et finir par entendre que c’est Arsène qui décroche son combiné ? À ce compte-là, autant redevenir le héros de la classe moyenne, trop moyenne, et laisser son quart d’heure de gloire à plus moyen que soi. Tiens, à Poujol par exemple.
3. Arnold Mvuemba : la performance de Lovren aura quelque peu pondéré son impact. Mais il y a clairement eu dans ce match un avant et un après Mvuemba. Peut-être en sera-t-il de même en 2013 tant l’autre fils de Christian Gourcuff s’est imposé en un mois comme une alternative crédible à Malbranque pour le onze de départ. L’OL a égalisé six minutes après son entrée en jeu (63ème). Mais il avait déjà entre temps délivré un bijou de passe en profondeur pour Lacazette, justifiant pour la première fois la sortie estivale de Bernard Lacombe, qui l’avait comparé à Tiago. On n’en est pas encore là. Mais dans l’état actuel des choses, on s’en contentera.
4. Alexandre Lacazette : si l’OL n’a pas résisté à l’absence de Réveillère (trois matchs pour un nul poussif et deux défaites), Lacazette est sans doute celui qui s’en est le mieux tiré pendant ce mois maudit. Et comme le kid de Mermoz n’en est pas à un paradoxe près, c’est par là où il a péché, dans la provocation de péno qui lui avait coûté une occase qu’on avait imaginée décisive face à Tottenham, qu’il a sorti le camp lyonnais de l’ornière (67ème). Il aurait sans doute pu aller plus loin si le montant de Pouplin n’avait renvoyé, une minute plus tôt, sa frappe pleine course. On pourra toujours l’appeler manque de bol ou de Réveillère après coup, mais c’est bien un cadre qu’il manquait ce soir à l’OL pour emporter la mise. Au moins pour les frappes d’Alex.
5. Lisandro : on les a entendu les mauvaises langues qui commençaient à baver sur un Licha qui dézonnait trop alors qu’il avait (enfin) droit à l’axe de l’attaque. On a préféré y voir (encore) de l’intelligence et (toujours) cette capacité à se mettre au service du collectif. Lisandro a partagé l’animation du flanc gauche avec Grenier pour un rendu plutôt convaincant. Et qui aurait même pu l’être davantage si Umtiti avait profité des quelque quatre-vingts décalages qui lui ont été offerts pour ne réussir ne serait-ce qu’un centre. Pour le reste, l’Argentin a multiplié des décrochages souvent judicieux tout en étant présent dans la surface. Mais ce 4-4-2 « à la parisienne » taillé pour lui par Rémi Garde ne résistera peut-être pas à cette défaite. Et avec une tête à bout portant placée sur le poteau, il a sa part de responsabilité. La vie est une chienne, mais on a de bonnes raisons de penser que Licha parviendra bientôt à la dresser.
Par Pierre Prugneau et Serge Rezza
(Article publié le 1er avril 2013 sur Rue 89 Lyon)