OL : s’inspirer tactiquement de la Coupe du monde, pas forcément une bonne idée

TACTIQUE. À l’aube de la reprise de la Ligue 1, souvenons-nous. Souvenons-nous de ce doux début d’été et de son overdose de football. Souvenons-nous du temps où les querelles de clocher n’étaient qu’un lointain souvenir et où la France entière poussait derrière les Bleus, quel que soit leur club. Quelle meilleure manière de ramener ces souvenirs à la surface que d’imaginer adapter quelques tactiques de cette Coupe du monde 2018 à l’OL ? On en a choisi trois, celles qu’on espère ne surtout jamais voir à Décines-Charpieu.

Le 4-3-3 asymétrique français

On a vu cet été qu’il était possible de gagner sans fond de jeu (non, on ne parle pas de la Coupe Eusébio). Quelle aubaine ! Pour pousser la ressemblance jusqu’au bout, l’OL pourrait donc aligner une équipe semblable au onze type des Bleus en Russie :

- Une défense à quatre avec deux centraux sur les côtés. Peu importe qu’il soit déjà un milieu reconverti, Christopher Martins Pereira a le profil pour jouer le rôle de Benjamin Pavard, puisque personne ne l’attend. Ajoutez deux centraux costauds et un latéral gauche qui préfère jouer dans l’axe, et vous êtes prêts à museler Lionel Messi. Ou au moins Pablo Chavarria.

- Lucas Tousart – Tanguy Ndombele dans l’axe, cela semble assez naturel. Mais le choix fort vient de la gauche. Où Houssem Aouar est aligné ? Non. Bon soldat du coach, fidèle travailleur de l’ombre, une technique plus faible que le reste de l’équipe : Jordan Ferri sera notre Blaise Matuidi, avec comme principale consigne de fermer le côté.

- Mariano Diaz ne devrait pas avoir trop de mal à se fondre dans le rôle d’Olivier Giroud, en étant incapable de jouer en remises et de combiner avec ses partenaires lors des contre-attaques. Finissez avec un soliste sur l’aile droite et Nabil Fekir dans le rôle d’Antoine Griezmann, et le monde (de la Ligue 1) est à vous.

Le 3-5-2 anglais

Le système de Southgate rappelle un peu le 3-6-1 de Bruno Genesio circa septembre 2016. Alors pour remettre au goût du jour celui-ci, autant utiliser comme modèle le 3-5-2 anglais qui aura tout de même fait illusion jusqu’en demi-finales.

- Derrière, c’est tout trouvé : Marcelo dans le rôle d’Harry Maguire et un latéral reconverti central droit pour mal défendre à l’anglaise.

- Au milieu, ça se gâte. Tanguy Ndombele en sentinelle pour faire comme Jordan Henderson et mal protéger sa défense. À ses cotés, deux joueurs trop offensifs pour copier au mieux Dele Alli et Jesse Lindgard. Dur toutefois de trouver dans l’effectif de l’OL un ancien ailier reconverti latéral en faux pied pour être notre Ashley Young. On mettra donc à ce poste Rafael, latéral offensif qui a parfois joué un cran plus haut. Le tour est joué, vous êtes prêts à faire semblant d’être une bonne équipe.

- Devant, Maxwel Cornet est notre Raheem Sterling et joue un peu partout mais surtout nulle part, tandis que Mariano Diaz endosse cette fois le costume de Harry Kane pour mettre des buts involontaires du mollet et des penalties. Football’s coming home.

Le 5-4-1 russe contre l’Espagne

Alors là, on rentre dans le dégueulasse absolu, à déconseiller aux âmes sensibles. Parfait pour affronter le PSG par exemple :

- Trois centraux lents et maladroits : check

- Un milieu axial très renforcé, avec le moins de joueurs de ballon possible : check

- Un joueur fin techniquement en soutien d’un seul 9, pour prétendre que l’on va quand même essayer de jouer au football : check

Il ne reste plus qu’à aller prier à l’Église orthodoxe russe Saint-Nicolas de Lyon et vous êtes prêts pour l’exploit ! Comment ça, il n’y a pas de tirs au buts en Ligue 1 ?

Étienne M.

(Photo FIFA)

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