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OL : pas besoin de payer pour voir
- Publié le: 8 août 2013
MÉTHODE COUÉ. Lisandro parti, les rumeurs annoncent tour à tour le come back de Gomis, l’arrivée d’Aliadière ou encore celle d’Ibrahima Touré. Des pistes qui ont un coût largement supérieur aux garanties qu’elles présentent. Alors tant qu’à faire, autant aller au bout de la logique économique et relever le défi du « fait maison ».
Il y a ceux qui se rassurent et il y a les amnésiques. Mais non, le départ de Lisandro n’est pas une bonne nouvelle. Après, si le joueur n’y était plus, il n’y avait peut-être pas d’autre solution, au moins pour le club. Car entre la vente et le salaire en moins, l’OL a réalisé une opération que l’on peut évaluer entre 10 et 12 millions d’euros.
Le risque d’un nouvel « accident industriel »
L’idée de trouver un joueur qui marque quinze buts par saison pour moitié moins (Jérémie Aliadière) ou avec un potentiel de revente (Ibrahima Touré ou Bafé Gomis en cas de prolongation de contrat) est a priori tentante. Mais l’OL peut-il se permettre le risque d’un nouvel « accident industriel » alors que même avec une recrue à vingt buts, rien ne lui garantirait une place sur le podium ? La preuve : lors de la saison 2011-12, terminée à la 4e place, Lisandro avait inscrit 16 buts en championnat et Gomis 14 (et Briand 9 !). Et cette année s’annonce autrement plus compliquée, puisque les deux premières places de Ligue 1 semblent acquises au PSG et à Monaco, que l’OM s’est renforcé et que Lille n’est pas aussi dépoilé qu’il en a l’air.
Des placements pas garantis
La réintégration de Bafé Gomis, même si Rémi Garde a laissé planer un doute jeudi en conférence de presse (« une hypothèse à laquelle je ne m’opposerai pas »), paraît farfelue, et sa prolongation plus encore, après deux mois de guerre psychologique avec Jean-Michel Aulas. Si Jérémie Aliadière reste sur une très bonne saison (15 buts, 7 passes), celle-ci est pour l’instant la seule de sa carrière. Et peu de chance que Lorient le laisse partir pour 2 ou 3 petits millions: Loïc Féry, son président, réclamerait autour de 7 millions et le joueur est suffisamment redevable au club qui lui a tendu la main après un an de chômage et une carrière minée par les blessures pour jouer au bras de fer. Ibrahima Touré est cher lui aussi (on parle de 5 millions d’euros) et n’a surtout jamais joué à haut niveau en Europe après avoir évolué au Maroc, en Iran, aux Émirats Arabes Unis puis en Ligue 2.
8 millions de perdus, mais pas 20 de gagnés
Cela ne signifie pas que ces joueurs n’ont pas le niveau pour jouer le haut de tableau. Mais l’OL ne peut plus se permettre de faire des paris. En tout cas pas de payer pour ça. En gros, puisqu’il est question de sous : un investissement à 7 ou 8 millions (estimons un transfert à 5 millions et 2,4 sur la masse salariale sur la base de 120 000 euros bruts mensuels) garantirait-il les 20 millions de la Ligue des champions ? Pas sûr. S’il y a des paris à faire, ils concernent Yassine Benzia, Alexandre Lacazette voire Clinton N’Jie. Et évidemment Fares Bahlouli et Nabil Fekir par ricochets. Et si l’équipage est trop léger et ne permet pas à l’OL d’intégrer le top 3 français en mai 2014, la valeur de l’équipe aura forcément augmenté, à moindre frais : d’un point de vue sportif, financier mais aussi « patrimonial », avec un nombre élevé de joueurs non seulement formés au club, et même originaires de l’agglomération (Lopes, Gonalons, Umtiti, Lacazette, Bahlouli, Fekir).
Mieux vaut acheter Krychowiak
Si vraiment les dirigeants lyonnais dégotent une bonne affaire pour accompagner ses jeunes pousses et créer une plus grande émulation, ils auraient tort de s’en priver. Mais quitte à dépenser une partie du pécule, ils feraient mieux de se pencher sur une alternative à Maxime Gonalons au poste de milieu récupérateur, en s’offrant les services du Rémois Grzegorz Krychowiak (23 ans) ou d’une « pépite » étrangère. Un profil de joueur qui n’existe pas dans l’effectif.
Mais en ce qui concerne l’attaque, l’OL semble suffisamment pourvu pour une mission qui semble, quoi qu’il arrive, impossible : rester dans la course en attendant la livraison du Grand Stade. En misant sur les joueurs du centre, le club réaliserait un coup de folie – très relatif – qui permettrait peut-être à JMA de relever son ultime grand défi : faire de l’Olympique Lyonnais un club sympathique (même si les Lyonnais s’en foutent).