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L’OL dans le Nouveau Monde avec ses vieux principes
- Par Pierre Prugneau
- Publié le: 17 juillet 2013
MANHATTAN-TRABOULE. Bien au milieu, irrégulier devant et assez terrifiant derrière : l’OL qui a arraché le nul dans le New Jersey face aux New York Red Bulls (2-2) ressemblait pas mal à celui de la saison passée. Revue d’effectif à deux semaines du tour préliminaire de la Ligue des champions.
Mardi 16 juillet 2013, match amical
New York Red Bulls – Olympique Lyonnais 2-2
Pour New York : McCarthy (31e), Akpan (61e)
Pour Lyon : Olave (csc, 4e), Gourcuff (75e)
OL : A. Lopes – M. Lopes (Zeffane, 46e), Bisevac (B. Koné, 76e), Fofana, Dabo (Ferri 68e) – Gonalons (cap., Mvuemba, 76e), Malbranque (Gourcuff 46e) – Lacazette (Briand, 80e), Grenier (Bahlouli, 80e), Danic (Fekir, 46e) – Lisandro (N’Jie, 68e). Entr. : Rémi Garde.
Le quart d’heure américain, il faut savoir en profiter
Ce qu’il faut retenir. Après la rencontre sans but à Szczecin, l’OL a manqué l’occasion de gagner son premier match de la saison dans la Red Bull Arena de Harrison, dans le New Jersey, là-même où il avait remporté le trophée des champions un an plus tôt, aux tirs au but, après son match nul face à Montpellier. Un 2-2, déjà. Car l’histoire (récente, mais qui dure) a tendance à se répéter. Pourtant, après un excellent début de match (un but, un autre refusé par erreur et deux occasions franches à la 13e minute), on ne voyait pas, même en attendant une légitime baisse de régime, comment les Lyonnais pourraient laisser passer le match face à une équipe en plein championnat et bien plus faible. Thierry Henry n’était d’ailleurs même pas de la partie, ce qui, après le départ surprise de Juninho dix jours plus tôt, aura sûrement été moyennement apprécié par Jean-Michel Aulas et Canal Plus (qui diffusera le match en différé ce mercredi à 21 heures), l’événement y perdant de son prestige médiatique.
Mais si la franchise américaine s’est donnée à son adversaire durant le premier quart d’heure, les choses ont quelque peu évolué par la suite. Le milieu était trop loin d’une défense expérimentale et en difficulté alors que les attaquants ne passaient plus du tout sur les côtés et rarement dans l’axe. Dès lors, les Américains auraient même pu l’emporter si Yoann Gourcuff, auteur d’une nouvelle entrée intéressante, n’avait égalisé. Même si l’OL a mieux fini puisque trois autres belles occasions, dont un coup franc sur la barre de Mvuemba (87e), suivront le but.
Miguel Lopes fait illusion mais ne rassure pas totalement
Les joueurs. Contrairement au match en Pologne, Anthony Lopes a joué tout le match. Et par la même occasion réalisé sa plus mauvaise prestation depuis ses débuts en pros. Rien de dramatique, mais on retiendra deux relances au pied envoyées en touche coup sur coup (10e), plusieurs sorties sur corner les pieds cloués au sol (37e) et un manque d’autorité face à Akpan pour le 2 à 1 (61e), même s’il est loin d’être le plus fautif sur l’action.
Miguel Lopes a quelque peu enflammé la gonosphère en début de match, en se montrant tonique, disponible, volontaire et plutôt complice avec Lacazette sur le côté droit. Il n’empêche, il est en retard quand Steele recupère un tacle de Fofana avant de rater complètement son tir croisé (18e). L’international portugais (4 sélections) a été présenté comme un « vrai défenseur » plutôt que comme un latéral qui apporte, on a plutôt vu l’inverse. Mais il y a du potentiel.
Mehdi Zeffane prendra sa place au retour des vestiaires pour une performance similaire : neutre derrière, un peu plus colorée devant avec quelques centres, dont celui qui amènera le poteau de Lacazette (63e). Pas de quoi convaincre Rémi Garde, qui l’enverra à gauche après l’entrée de Jordan Ferri (68e). Ce dernier, qui a davantage les faveurs du coach, pourrait revenir dépanner sur le côté de la défense, où la concurrence est (bien) moins importante qu’au milieu.
Bisevac et Fofana, les misères de l’Ouest
Qui de Milan Bisevac ou Gueïda Fofana a été le plus mauvais ? Probablement le second, et c’est tant mieux puisque son intérim ne devrait pas dépasser la première journée de championnat, pour laquelle Koné et Umtiti sont suspendus. Mais le Serbe aura tout de même été passeur décisif sur le premier but new-yorkais avec un joli dégagement dans l’axe (31e) avant d’être le spectateur le mieux placé pour admirer le tour effectué sur lui-même par Akpan sur le second (61e). Quant à Fofana, pas vraiment clair sur ces deux actions, il a pratiquement perdu tous ses duels. On pourrait éventuellement lui trouver une belle intervention à la 27e. Mais il ne faisait que récupérer un ballon qu’il avait perdu à 25 m de son but.
Mouhamadou Dabo poursuit son chemin de petit bonhomme : en n’apportant jamais plus que ce qu’il coûte. Même s’il prend un courant d’air sur l’action qui amène le deuxième but des locaux. À moins d’un revirement de situation, il devrait rester le seul spécialiste à son poste, alors qu’il semble avoir davantage le profil d’un joueur de complément. Pour l’instant, « MouDab » a son destin en main. Mais aussi une partie de celui de l’OL, ce qui est moins rassurant.
Grenier et Gourcuff, les faux jumeaux
Au milieu, Maxime Gonalons, à l’image de l’équipe, a bien débuté la rencontre avant de lever le pied et de commettre plusieurs fautes, notamment sur un Peguy Luyindula plutôt en jambes. Steed Malbranque n’est pas encore redevenu le joueur de 2012, mais il semble affûté et a offert quelques beaux gestes. Toutefois, le milieu de terrain, dans son ensemble, n’est pas pour rien dans les difficultés rencontrées par la défense, qu’il protégeait de trop loin, peut-être emporté dans son élan par un début de match trop facile. Et peut-être aussi par le manque d’implication défensive de Clément Grenier. Le néo-international n’est pas paresseux, mais il a compris de quelle manière il pourrait tirer le meilleur de son football, ce qu’il fait bien puisqu’il est à l’origine de la plupart des occasions de son équipe : un caviar pour Lisandro -signalé hors-jeu- dès la première minute, un décalage parfait pour Danic sur le but contre son camp d’Olave (4e), un centre pour Licha (6e), un autre pour Lacazette (77e), etc. Autant de coups d’éclat qui justifient son style de jeu mais qui remettent sérieusement en question les fondements du 4-3-3 à la Lyonnaise, cher à Rémi Garde, et au sein duquel même Juninho (le vrai) devait participer aux tâches ingrates.
Finalement, Yoann Gourcuff, qui a remplacé Malbranque à la mi-temps, est un élève beaucoup plus discipliné. Irréprochable dans son engagement mais moins décisif pour le collectif. Ce qui ne l’a pas empêché d’inscrire le but égalisateur d’un tir croisé du droit après avoir participé au pressing qui aura permis à N’Jie de récupérer le ballon qu’il allait lui offrir. Gourcuff aurait même pu doubler la mise dans les arrêts de jeu sur un coup-franc excentré, certifié Bordeaux 2009©, sorti de la lucarne par le troisième gardien new-yorkais de la soirée. Alors l’OL ne profitera sûrement pas de ce Gourcuff-là cette saison, mais Jean-Michel Aulas doit commencer à avoir un DVD promotionnel plus que correct.
Lacazette profite de ses dix minutes dans l’axe…
Les attaquants ne sont pas allés bien plus loin que le premier quart d’heure, mais celui-ci a suffi à donner quelques motifs d’espoir. Lisandro a été remuant et s’est vu injustement refuser un (joli) but après trente secondes de jeu, sur une belle frappe enroulée de vingt mètres après un service dans l’axe de Grenier. Sans qu’on sache s’il faut l’en féliciter ou pas, il ne fait qu’effleurer la balle sur le centre de Gaël Danic qui conduira à l’autogoal (4e) avant de placer une tête plongeante détournée par le gardien américain (6e). L’Argentin est incontestablement plus à l’aise dans l’axe, ce qui ne l’empêche pas de décrocher, sans pour autant déserter son poste. Le nouvel ailier gauche a donc participé à l’élaboration du but, mais manque pour l’instant de présence sur son côté. Un constat qui vaut également pour Alexandre Lacazette, à un degré moindre. Mais il a fallu attendre son repositionnement dans l’axe à vingt minutes de la fin pour revoir le nouvel international, avec notamment un superbe enchaînement contrôle de la poitrine-volée croisée qui finira sur le poteau (63e) puis une belle tête (77e), puissante mais pas assez loin du gardien.
… et Fekir de ses dix kilos de plus que Ghezzal
Si Jimmy Briand et Fares Bahlouli n’ont eu droit qu’à dix minutes de jeu, ce qui est déjà pas mal, par les temps qui courent, pour le premier nommé, on a surtout pu voir Nabil Fekir, qui a eu le droit à sa moitié de match, preuve que Rémi Garde compte sur lui, et manifestement plus que sur Rachid Ghezzal. Et s’il semble plus à l’aise que le bizut de la saison passée, d’un an son aîné, c’est surtout physiquement que le jeune Lyonnais (20 ans) impressionne. Pour le reste, il n’a pas réellemnt eu d’impact sur le match, à la différence de Clinton N’Jie, passeur décisif sur l’égalisation et qui a perturbé à plusieurs reprises la défense adverse.
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À propos de Pierre Prugneau
Journaliste et lyonnais. Des qualités par ailleurs.
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