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OL : le losange pour sortir du flou ?
- Publié le: 17 février 2017
TACTIQUE. On ne l’avait pas vu venir. Lorsque la question était évoquée en conférence de presse en début de saison, Bruno Genesio tentait poliment de faire comprendre qu’il n’était pas vraiment adepte du 4-4-2 losange. Un système qu’il n’avait d’ailleurs jamais utilisé d’entrée de match avant la rencontre de Ligue Europa entre l’OL et AZ jeudi. Alors, coup tactique d’un soir ou idée viable ?
De la densité au milieu
C’est sur le papier le grand avantage de ce système : remettre de la densité au milieu de terrain après des expériences en 4-4-2 / 4-2-3-1 où l’équipe était trop souvent coupée en deux. Ça tombe bien, l’OL a de quoi voir venir dans ce secteur. Maxime Gonalons et Lucas Tousart peuvent prendre place à la pointe basse du losange, tandis que Corentin Tolisso, Sergi Darder et Jordan Ferri sont trois pour les deux postes de relayeurs. Suffisant, surtout que Tousart a démontré à Alkmaar qu’il pouvait faire une pige à ce poste si besoin était et que, on l’aurait presque oublié, l’Académie peut aussi être mise à contribution (Christopher Martins Pereira a sans doute le niveau pour être quatrième milieu relayeur et dépanner à l’occasion…).
De la souplesse en attaque
Devant ce milieu renforcé, le losange a l’avantage d’une certaine souplesse en attaque. On l’a vu lors de la grande époque de ce système à l’OL : des profils aussi différents que Gourcuff, Malbranque, Mvuemba et même Lacazette ont été utilisés au poste de numéro 10 (et la liste n’est pas exhaustive). Même topo pour le poste de second attaquant, où le profil est modulable. On est tellement optimistes qu’on imagine même Jean-Philippe Mateta pouvoir avoir une petite utilité dans ce système, en l’accompagnant d’un profil plus feu follet pouvant profiter de son jeu de remise.
Une souplesse qui semble coller parfaitement à un effectif lyonnais comptant peu de vrais joueurs de couloir en attaque, une définition qui ne doit guère s’appliquer qu’à Rachid Ghezzal (en fin de contrat cet été et qui ne devrait pas prolonger) et Memphis Depay (dont l’obsession à atteindre le plus rapidement possible le but adverse après sa prise de balle semble indiquer qu’il pourrait apporter quelque chose au poste de second attaquant).
Pas de latéraux très offensifs
Petit bémol : le passé a montré combien il était important d’avoir des arrières latéraux capables d’animer leur couloir quasiment seul. À l’époque, il s’agissait de Henri Bedimo et de Christophe Jallet au sommet de leur forme. Le premier est parti à Marseille, le second a été rattrapé par l’âge.
À droite, Rafael a sans aucun doute la capacité de percuter et d’apporter le soutien en attaque, surtout en étant couvert par un relayeur et un milieu défensif. Le problème vient plutôt de la gauche, où Jérémy Morel n’a pas vraiment ce profil et où le Polonais Maciej Rybus n’a pas encore convaincu depuis sa signature. À moins que ce système ne permette de le libérer offensivement ? Dans le cas contraire, il serait sans doute utile de filer enfin un contrat pro à Jordy Gaspar et de lui donner sa chance…
Pas une solution miracle
Malgré ses qualités, ce système tactique ne sera de toute façon pas une solution miracle. On l’a bien constaté depuis le début de saison : changer pour changer, sans plan de jeu ni vraies idées directrices, n’aboutit à rien. Le losange ne résoudra sans doute pas tous les problèmes d’un claquement de doigts, pas plus que le 4-3-3, le 5-3-2 ou le 4-4-2 avant lui . Bruno Genesio le sait d’ailleurs sans doute bien : il n’est instinctivement pas fan de ce système, qu’il a mis de côté depuis sa prise de fonction, pour des questions notamment défensive. Le losange réclame en effet une vraie réflexion tactique sur la réaction de l’équipe à la perte de balle, et la gestion des couloirs notamment. Mais puisque rien d’autre n’a convaincu, autant tenter le coup. Jusqu’à la prochaine défaite et une nouvelle trouvaille tactique ?
(Photo Ed van de Pol)