OL : le bilan du mois de mars

UN MOIS DE OUF. Pour cette nouvelle rubrique, Sebtheouf fait l’inventaire des résultats de l’Olympique Lyonnais, entre mauvaise foi et bon sens. À moins que ce ne soit l’inverse.

Olympique Lyonnais

La joie de Corentin Tolisso après la victoire à Bordeaux (1-2), l’un des moments forts de la saison… au terme d’un des matchs les plus pourris. So 2014. (Photo Panoramic – Anthony Bibard)

 

Quand mars bien mouillé sera, beaucoup de fruits tu cueilleras. Pas besoin d’être maraîcher pour comprendre l’adage. C’est maintenant que tout se joue et les résultats du mois conditionneront pour beaucoup les bilans de fin d’exercice. À Lyon, la différence entre une saison réussie et une saison ratée tient à plein de petits détails. Un Derby gagné, un podium accroché, un beau parcours européen et tout le monde serait content. Par chance, en plus du printemps, mars nous livre un 8e de Ligue Europa, l’AS Monacov et en bouquet final les voisins stéphanois.

D’où on partait

Les Gones abordent donc ce mois de mars en étant toujours en course sur trois tableaux. La Ligue Europa livre un 8e de finale abordable sur le papier contre les Tchèques du Viktoria Plzen. Le papier c’est bien, mais le terrain c’est mieux, et ce ne sont pas les résultats récents dans les tours finaux de coupe d’Europe qui permettent de fanfaronner. En championnat, le club est toujours à portée de crampons du podium, et sa « très lucrative Ligue des champions » (copyright tous les journaux français). Avant la 27e journée, l’OL pointe à la 6e place à 5 points du LOSC. Au menu : trois concurrents plus ou moins directs, Bordeaux, Monaco et Sainté. Pas de nouveauté côté coupe, les Lyonnais sont toujours qualifiés pour la finale de Coupe de Ligue mais ça, c’est pour avril.

Ce qui s’est passé

Et ça continue encore et encore, c’est que le début. Pas d’accord ! Pas d’accord ! On aimerait parler d’autre chose, de jeu, de résultats, et éviter de transformer ce bilan en bilan médical. Mais l’hécatombe est telle qu’elle conditionne tout le reste. Wikipédia nous dit : « Mars est le troisième mois de l’année… Son nom vient alors du latin Martius, nom donné à ce mois par les Romains en l’honneur du dieu Mars, dieu de la guerre. » La guerre, au vu de l’infirmerie, on pourrait croire l’avoir vécue. Umtiti, Bisevac, Lopes, Dabo, Bedimo, Fofana, Gourcuff, Grenier et Malbranque sont tous passés entre les mains du doc.

Rémi Garde est donc contraint de bricoler match après match, et le jeu collectif du début d’année loué par tous s’essouffle à mesure que le losange s’écorne tour à tour de ses angles titulaires. Les seuls à se réjouir en secret sont nos Rankeurs en mal d’inspiration, ravis de trouver ici de la chair fraîche à analyser. On peut toujours critiquer les choix du coach, mais pas facile de rester ambitieux quand il manque cinq ou six titulaires.

Dans le jeu, l’OL alterne le médiocre (Bordeaux, Plzen retour) avec l’excellent (Monaco, Plzen aller). L’absence de n°10 de métier pousse le coach à improviser des solutions, tantôt le 5-3-2 immonde de Bordeaux, tantôt le génial coup de bluff Malbranque contre Plzen. Il n’y a bien que Lopes, Ferri et Briand pour réussir à tirer leur épingle du jeu dans un tel bazar (bataclan, bordel, capharnaüm, chahut, fourbi, foutoir, merdier, souk). Surtout Jimbo à vrai dire. Le héros du derby aller réussit l’exploit de contester une place de titulaire à Bafé Gomis, le King of Jurynho. Son activité, ses déplacements, et son sens du collectif parvenant presque à faire oublier sa maladresse légendaire.

Du coup, c’est mathématiquement pas très productif. Le foot est sans doute le seul sport où tu peux gagner en étant nul et où tu perds en étant superbe. C’est pas loin d’être le résumé des perfs en L1 du mois. Ridicule à Bordeaux et Guingamp, l’OL ramène 6 points quand même. À l’inverse, les deux matchs plutôt maîtrisés contre Montpellier et Monaco n’ont rapporté qu’un point. Cherchez pas, y a pas de logique.

Le mois s’achève par une défaite frustrante dans le Derby. Difficile d’en vouloir aux joueurs quand on prend en considération l’absence de cinq titulaires, le désossage du meneur de jeu et la « routourne » arbitrale qui ne tourne pas. Concrètement, au soir de la 31e journée l’OL est 5e à 9 points d’un podium qui semble définitivement hors de portée.

Heureusement, les choses sont plus logiques en Ligue Europa. L’OL assure sa qualification dès le match aller en roustant les Tchèques. Pour se marrer au retour, les Lyonnais font exprès d’être bidon, histoire de se qualifier avec la manière. Antho Lopes s’offrant même le luxe de stopper un penalty avec son poteau. Mais tout le monde a déjà oublié après le plus beau tirage possible, la Juventus, pour les quarts de finale.

Ce qu’il faut retenir

Les quatre dernières minutes de Bordeaux-Lyon. Je vous vois sourire derrière votre écran. Pas sûr que vous faisiez la même tête à la 89e. Tolisso entre par la grande porte, on se rappellera de son premier but jusqu’à la fin de sa carrière. Peut-être même de sa chanson, qui sait.

L’arbitrage de Lyon–Monaco. C’est pas tous les jours que t’encaisse trois buts hors-jeu quand même. Heureusement, parce qu’il faut avouer que ça perdrait de son charme. Voilà au moins un record que le PSG n’est pas près de nous piquer.

L’ambiance de Gerland. Boosté par le tout nouveau AHOU d’avant-match, Gerland résonne. Les habitués des lieux ont bien senti à 28000 contre Plzen ou dans les dix dernières minutes d’OL-ASM qu’il se passait quelque chose. On est prêt à parier que ça va durer, grâce aussi au nouvel hymne du club, composé par Benjamin Biolay. Un hymne entraînant, avant-gardiste mais surtout qui déménage.

 

 

Le Derby. Le dernier derby avait juste battu des records de n’importe quoi. Pas de supporters, l’écharpe de Joël et le but de Jimbo à la 93e. Ce Derby la, on ne l’oubliera jamais. Il fallait donc faire fort pour que le deuxième soit au niveau. Un Derby avec une équipe B ? Pas suffisant. Yoann Gourcuff qui se blesse ? Trop courant. Ne restait qu’une seule solution pour que cette 108e édition marque les esprits ici à Lyon : il fallait le perdre. Comme c’est pas tous les jours que ça arrive, on est tranquille, celui-là non plus on n’est pas près de l’oublier.

Où on va ?

Dans la foulée d’un Derby perdu, cela aurait pu être difficile de se projeter. La course au podium est terminée, mais il suffit un coup d’œil sur le calendrier pour se remonter le moral. Le mois d’avril s’annonce extraordinaire. L’OL va affronter deux fois la Juventus de Turin, rien que ça. Pirlo, Tevez, Pogba, Chiellini et tutti quanti qui se font ridiculiser à Gerland par Bako et Jimbo, avouez que ça a de la gueule. En championnat, c’est le PSG qui débarque puis, une semaine plus tard, ce sera la finale de Coupe de la Ligue pour réaliser un exploit qui sauverait une saison difficile. On connaît dix-huit clubs de L1 qui rêveraient d’avoir ces perspectives. Alors debout les gars, réveillez-vous, il va falloir en mettre un coup ! Et comme dirait Hugues, n’oubliez pas de mettre le champagne au frais.

Sebtheouf

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